Piétonnisation des Berges rive droite: pourquoi le projet est pertinent

Actualité

Mise à jour le 19/01/2017

Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 19/01/2017, il est possible que son contenu soit obsolète.
Berges de Seine rive droite
Face aux trop nombreux épisodes de pollution, la Ville de Paris entend poursuivre son travail pour démontrer la pertinence de ce projet majeur dans la lutte contre la pollution, l’amélioration de la qualité de vie et pour le rayonnement, l’attractivité et l’identité de Paris.

Les berges de Seine rive droite piétonnisées visent à devenir un lieu majeur pour le rayonnement, l’attractivité et l’identité de Paris, et un nouvel espace public de 4,5 hectares améliorant la qualité de vie des habitants dans le respect du classement au patrimoine mondial de l’UNESCO de ce site.

La Maire de Paris a soumis au Conseil de Paris, le 26 septembre 2016, une délibération visant à valider définitivement cette étape décisive dans la lutte contre la pollution et pour la reconquête de leur fleuve par les Parisiens.
La délibération a été adoptée à la majorité.

Les berges de Seine rive droite sont désormais fermées à la circulation entre le tunnel des Tuileries et le tunnel Henri-IV.
Une campagne de suivi de la fermeture des voies sur berges

Airparif lance une étude pour analyser l’évolution de la qualité de l’air, à la suite de la fermeture à la circulation routière des berges rive droite.

Au total ce sont près de 80 points de mesures qui seront installés, dont un point tous les 300 mètres le long des voies sur berges.

Deux périodes de mesure de 4 semaines chacune seront mises en place : l’une en période hivernale du 15 novembre au 15 décembre et la suivante, à 6 mois d’intervalle, en période estivale, en mai-juin.

En savoir plus

Le succès de la piétonnisation des Berges rive gauche

Avec plus de 6 millions de visiteurs accueillis en trois ans, la piétonnisation de la rive gauche de la Seine, du Pont-Royal au pont de l’Alma, est un succès aujourd’hui reconnu de tous et plébiscité par les Parisiens, les Franciliens et les touristes. Forte de cette réussite incontestée, Anne Hidalgo a lancé en mai 2015 l’acte II de la reconquête des berges de la Seine, qui prévoit l’aménagement de la rive droite.

Une enquête ouverte et accessible à tous

La commission d’enquête estime notamment que le périmètre d’enquête est insuffisant, étant limité aux quatre arrondissements (1er, 4e, 7e et 12e) d’implantation du projet. En réalité, la Cour administrative d’appel de Paris a eu l'occasion de préciser dans son arrêt du 10 juin 2014 concernant les Berges rive gauche que «l’enquête publique ne doit s’étendre qu’au territoire sur lequel se situe le projet d’opération».
Par ailleurs, si comme le prévoit la procédure réglementaire, le dossier d’enquête publique était physiquement consultable dans ces arrondissements, l’ensemble du dossier était également accessible en ligne et a fait l’objet d’une très large information du public dans les journaux, sur les panneaux lumineux et l’ensemble des supports de communication de la Ville.
Ainsi, toutes les personnes qui le souhaitaient, quel que soit leur lieu d’habitation, ont pu exprimer leur avis par courrier au siège de l’enquête publique, sur les registres ou encore directement auprès des membres de la commission lors des permanences.
Grâce à cet important dispositif, la participation à l’enquête publique a été très forte avec 292 contributions recueillies dont plus de 50 contributions d’habitants, d’élus et d’acteurs associatifs et économiques résidant hors du périmètre d’enquête, ce qui démontre l’efficacité des modalités d’enquête retenues. Le taux d’avis favorables (15,4%), traditionnellement modeste dans ce type de consultation où les opposants s’expriment davantage que les soutiens, est proche de celui observé lors de l’enquête publique relative au projet des berges rive gauche, qui avait pourtant fait l’objet d’un avis favorable de la commission d’enquête en 2011.
Enfin, il convient de rappeler que l’ensemble des études d’impacts sur la circulation a été réalisé à l’échelle de l’Île-de-France, bien au-delà du seul périmètre d’enquête. Depuis mai 2015, la Ville de Paris a conduit un vaste processus de concertation des Parisiens et des habitants et des élus de la Métropole, qui a permis de retenir un scénario ambitieux: la piétonnisation d’un tronçon de 3,3 km, du tunnel des Tuileries (1er) au bassin de l’Arsenal (4e). Le Conseil de Paris a adopté en décembre 2015 ce tracé.
Cette première grande concertation a été suivie de l’enquête publique réglementaire, du 8 juin au 8 juillet 2016, qui a permis de présenter l’étude d’impact au public, et de donner une nouvelle fois l’occasion aux Parisiens, aux habitants de la Métropole et à toutes les parties prenantes de s’exprimer. Elle a également donné lieu à une très forte participation citoyenne avec près de 300 contributions sur les registres d’enquête et par courrier, venant de toute la Métropole.

Un impact très faible sur la circulation dans les villes limitrophes

La commission d’enquête estime ne pas disposer d’éléments suffisants concernant les conséquences sur la circulation dans les villes limitrophes de la capitale. La Ville de Paris a pourtant fourni des études d’impact incontestables réalisées par les bureaux d’étude reconnus Systra et Arcadis, qui démontrent que la piétonnisation des berges de Seine rive droite ne créera aucune augmentation sensible de trafic, ni de pollution dans les villes de la Métropole du Grand Paris.
Deux niveaux d’étude ont ainsi été réalisés. Une modélisation macroscopique pour évaluer l’impact du projet à l’échelle de l’Île-de-France, qui permet de déterminer sur quels axes se reporte le trafic. Elle montre qu’il y a très peu d’impact en dehors de Paris:
  • Les reports de circulation sont localisés dans l’hyper-centre de Paris. Les axes supportant les plus forts impacts sont les quais hauts de la rive droite et, dans une moindre mesure, le boulevard Saint-Germain. De faibles impacts sont observés sur le boulevard périphérique, et quasiment aucun impact en dehors de Paris.
  • Il n’y a aucun impact sur l’A4 et sur son interconnexion avec Paris.
Des modélisations microscopiques ont également été réalisées pour étudier précisément, dans les endroits où les reports de circulation ont été identifiés (donc uniquement dans le centre de Paris), si le trafic supplémentaire était absorbable, et évaluer les modifications des temps de parcours. Il ressort que sur les quais hauts rive droite et le boulevard Saint-Germain, ce trafic supplémentaire reste tout à fait absorbable en heure de pointe.
Enfin, la piétonnisation des berges de Seine rive gauche, qui avait soulevé des inquiétudes similaires, a montré que la réalité est plus favorable que les simulations théoriques et que la circulation s’adapte aux aménagements réalisés. Dans les faits, les allongements de temps de parcours réels aujourd’hui sont bien moindres que ce qui avait été estimé par les prévisions.

Les exemples à l'étranger: un impact économique positif

La commission d’enquête estime que si le projet génère davantage d’embouteillages, cela pourrait avoir un effet négatif sur l’économie locale. Au contraire, de nombreux retours d’expériences à travers la France et le monde (New York, Londres, Séoul, Lyon, Bordeaux…) montrent que les projets visant à limiter la circulation automobile et notamment les fermetures d’autoroutes urbaines, n’ont pas d’impact économique négatif.
À l’inverse, plusieurs études démontrent que la qualité du cadre de vie, dont participe fortement la qualité de l’air et des espaces publics, est un facteur essentiel dans le choix d’implantation des entreprises.
Enfin, la reconquête des berges rive droite permettra de développer de nouveaux usages et de générer de nouvelles activités en lien avec la Seine, dans le secteur du tourisme, mais aussi des projets de transport fluvial de passagers ou encore de nouvelles implantations de sites de logistique fluviale dans Paris. En outre, les activités déjà présentes sur les berges, développées par HAROPA Ports de Paris, et qui cohabitent difficilement avec la circulation générale, en seront confortées.

Un impact positif sur la qualité de l’air et le bruit

La commission d’enquête estime que l’impact positif sur la qualité de l’air n’est pas démontré. Là encore, la piétonnisation de la rive gauche de la Seine présente un bilan très positif en matière de qualité de vie et d’écologie: une diminution en moyenne de 15% du dioxyde d’azote (NO2) sur le site, un développement rapide de la biodiversité, notamment sur l’archipel de jardins flottants, et des reports de circulation maîtrisés. Le rapport d’impact acoustique, publié en mars 2015 par Bruitparif, souligne également une forte diminution – de jour comme de nuit – des niveaux de bruit sur les berges au niveau du quai, de 10 dB en moyenne, ce qui est une amélioration. Tout conduit à penser que des résultats similaires seront atteints grâce à la piétonnisation de la rive droite.