Un nouvel essor pour le Musée des Arts et Traditions Populaires

Actualité

Mise à jour le 15/03/2017

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Musée des Arts et Traditions Populaires
Réunis au Jardin d'acclimatation, Anne Hidalgo, Maire de Paris, et Bernard Arnault, Président-Directeur général du groupe LVMH, ont annoncé mercredi 8 mars, la renaissance du musée des Arts et Traditions populaires, en présence de François Hollande, Président de la République et d'Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication.
L'ancien musée deviendra «La Maison LVMH – Arts, Talents, Patrimoine», véritable cité dédiée aux métiers d’art et aux savoir-faire français.

Un musée lié à l'histoire des Trente Glorieuses

Héritage de l’architecture française des Trente Glorieuses, c'est en 1975 que le musée des Arts et Traditions populaires a été inauguré. Il est l'œuvre de Jean Dubuisson, Prix de Rome et élève de Le Corbusier. Fermé au public en 2005, avant le transfert de ses collections au MUCEM de Marseille entre 2011 et 2013. Il était depuis laissé vacant, dans l’attente d’une remise en état.
Paris avait depuis longtemps la volonté de réveiller ce joyau endormi en bordure du Bois de Boulogne tout en conservant sa vocation culturelle, Au regard de la complexité et du coût des travaux, la Maire de Paris a décidé de faire appel à un mécène privé, prêt à investir dans la rénovation de ce patrimoine. Un programme ambitieux destiné à redonner à ce lieu sa vocation culturelle et le rendre de nouveau accessible au grand public.

Donner une nouvelle vie à l'œuvre de Jean Dubuisson

Bernard Arnault, Président-Directeur général du groupe LVMH a ainsi proposé un projet ambitieux afin d'insuffler une seconde vie au musée, et faire de ce lieu une véritable « Cité » dédiée aux métiers d’art et aux savoir-faire français. Il aura pour vocation d'enrichir l’offre culturelle, tout en conservant l’esprit des lieux et du patrimoine, et favorisera l’innovation et l’ouverture sur le monde.
Le projet de rénovation sera piloté par Frank Gehry, architecte de renommée mondiale, en collaboration avec Thomas Dubuisson, petit-fils de l’architecte initial, Jean Dubuisson. Frank Gehry, à qui l'on doit notamment la Fondation LVMH, sera le porteur de la relecture architecturale du lieu, marquée par une forte ambition environnementale. La réhabilitation prévoit dans un premier temps un désamiantage du bâtiment ainsi qu’une adaptation des réseaux, de l’isolation et des accès, puis dans un second temps, tout en respectant son profil et ses volumes, la refonte complète (façades, agencement, aménagements). Le début des travaux prévu pour janvier 2018 devraient durer deux à trois ans.
Trois questions à Thomas Dubuisson, petit-fils de Jean Dubuisson, architecte du musée des Arts et Traditions populaires

Paris.fr : Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler aux côtés de Frank Gehry dans ce projet de renaissance d’un lieu construit par votre grand-père?
Thomas Dubuisson : J’appartiens à une « lignée » d’architectes. Nous le sommes depuis cinq générations et lorsque j’ai eu mon premier poste c’était à Los Angeles chez Frank Gehry… Je suis évidemment très intéressé par son projet de relecture architecturale de l’œuvre de mon grand-père que je vais accompagner activement.
Paris.fr : À l’origine, comment était structuré ce bâtiment et quelles évolutions va-t-il connaître dans les prochaines années en termes d’architecture?
TD : L’ensemble imaginé et construit par Jean Dubuisson était un socle, horizontal donc, et une tour culminant à 28 m de hauteur. Dans ce socle se trouvait la grande galerie d’exposition et dans la tour travaillaient des chercheurs. Henri Rivière, le conservateur historique du MATP, avait marqué de son empreinte l’organisation même du lieu. Fermé depuis douze ans, il va connaître de profondes transformations et notamment une mise aux normes environnementales. C’est une nouvelle histoire qui s’écrit puisqu’il s’agit de faire migrer au XXIe siècle un ensemble architectural tout en gardant l’esprit du projet d’origine auquel Frank Gehry est très attaché. Il souhaite également mieux faire dialoguer le bâtiment avec le Jardin d’acclimatation et son environnement immédiat. Bernard Arnault tient aussi beaucoup à ce que le lieu puisse accueillir des ateliers d’artistes, des métiers d’arts et de l’artisanat.
Paris.fr : Concrètement, pour les futurs visiteurs de cette « Maison LVMH des Arts, des Talents et du Patrimoine », qu’est-ce qui va changer?
TD : Si l’architecture d’origine sera respectée, le musée proprement dit va se déployer dans toute la verticalité du bâtiment. La grande galerie du socle va devenir multifonctionnelle. Les impressionnantes volumétries intérieures seront révélées avec un vrai saut d’échelle en la matière, puisque la salle d’exposition, de concerts et d’événements artistiques offrira 3 000m² et pourra accueillir jusqu’à 2 000 personnes. Par ailleurs, la rupture qui existait entre le bâtiment et l’avenue du Mahatma-Gandhi va être traitée dans le sens d’une plus grande valorisation des espaces de circulation avec le souci d’une articulation harmonieuse avec la Fondation LVMH qui se trouve juste à côté.

Un lieu dédié aux spectacles, expositions, métiers d’art et à l’artisanat

La nouvelle institution nommée « La Maison LVMH – Arts, Talents, Patrimoine » sera un lieu de rencontres, de vie et de partage à l’ouest de Paris, autour d’activités pluridisciplinaires. Elle abritera deux espaces d’expositions et de concerts, des ateliers d’artistes, un centre de documentation et un restaurant doté d’une vue exceptionnelle sur Paris.

Adresser un message fort à la jeunesse

Anne Hidalgo
Maire de Paris
Annonce de la création de « La Maison LVMH / Arts - Talents - Patrimoine »
De gauche à droite : Bruno Julliard, Ségolène Royal, Frank Gehry, Bernard Arnault, François Hollande, Anne Hidalgo, Thomas Dubuisson et Audrey Azoulay.


Tout particulièrement tournée vers la jeunesse, La Maison LVMH – Arts, Talents, Patrimoine accueillera les élèves parisiens et franciliens, les jeunes des quartiers populaires qu’elle sensibilisera à la nécessité de pérenniser et de diffuser ces savoir-faire, avec le support de l’Institut des métiers d’excellence LVMH. La Maire de Paris entend ainsi susciter de nombreuses vocations chez les jeunes générations. Ces métiers occupent en effet une part essentielle de l’économie de la création, en rassemblant plus de 38 000 entreprises, employant 60 000 personnes.

Un atout supplémentaire pour le rayonnement de Paris

Cette future grande institution culturelle se veut le reflet de l’attractivité de Paris, ainsi que le rayonnement de la France à l’international. Reconnue dans le monde entier pour ses savoir-faire – dans le domaine de l’art, de la mode, de la gastronomie – la capitale continue à investir, à innover, afin de conserver sa place de leader mondial. Anne Hidalgo se réjouit que les grandes fondations privées investissent à Paris, et que les projets fleurissent dans le domaine de la culture et du patrimoine, avec la Philharmonie ouverte en 2015, la future Cité du Théâtre projetée en 2022 dans le 17e, le projet Île de la Cité 2040 dans le 4e, et désormais cette Cité LVMH Arts, Talents et Patrimoine.
La maison LVMH

Financement et calendrier des travaux

Le projet passera en Commission des sites le 23 mars 2017, il devra obtenir un avis favorable de la Ministre de l’Environnement, puis être soumis à la délibération du Conseil de Paris (27 mars). Ces étapes franchies, la convention serait signée courant avril.
Les dates essentielles

1954 – Signature d’une convention d’occupation du domaine public entre l’État et la Ville de Paris

1959 – Premiers dessins du MATP, par Jean Dubuisson

1972 – Début de la construction du MATP

1975 – Inauguration du MATP

2005 – Fermeture du MATP au public

2013 – Transfert des collections au MUCEM de Marseille

8 mars 2017 – Annonce du projet de « La Maison LVMH / Arts – Talents – Patrimoine »
23 mars 2017 – Présentation du projet en Commission des sites

27 mars 2017 – Délibération du Conseil de Paris

Avril 2017 – Signature de la convention d’occupation du domaine public LVMH/Ville de Paris

Janvier 2018 – Début des travaux

2020 – Ouverture au public
Les travaux d’investissement se chiffreront au minimum à 158 millions d'euros. Le ministère de la Culture apportera par ailleurs 10 millions d'euros, au titre de la remise en état du bâtiment qu’il se devait de faire au terme de son occupation du lieu. Cela ne coûtera rien à la Ville.
Au terme de la convention (50 ans hors travaux), le bâtiment reviendra à la Ville de Paris. Pendant la durée de la convention, la Ville percevra par ailleurs une redevance fixe (150 000 euros), assortie d’une redevance variable sur le chiffre d’affaire (entre 2 et 10% selon les activités).
Maison LVMH - Arts, Talents, Patrimoine

6, avenue du Mahatma-Gandhi (16e)