La Ville de Paris préserve les édifices religieux

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Mise à jour le 16/08/2019

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Vitrail Sagesse de Salomon Eglise Saint-gervais-Saint-Protais
Afin de sauvegarder, restaurer et valoriser son patrimoine cultuel, la municipalité a mis en place en 2015 un plan inédit pour le patrimoine cultuel qui permettra d’ici à 2020 d’engager plus de 140 millions d'euros de travaux.
Cette somme finance les 23 restaurations de grande envergure, les dizaines d’interventions menées chaque année sur les édifices cultuels, leurs orgues et œuvres d’art et apporte les premiers financements des chantiers d’ores et déjà à l’étude par les services de la Ville de Paris.

Dans le cadre du statut de la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, la Ville de Paris est propriétaire de 96 édifices cultuels : 85 églises, 9 temples protestants, 2 synagogues. Parmi eux 68 sont protégés au titre des Monuments historiques et 3 bénéficient du label « Architecture contemporaine remarquable ».

Les principales rénovations

Parmi les 23 restaurations de grande envergure menées par la Ville de Paris depuis 2015, découvrez quelques exemples de chantiers menés à leur terme, en cours et à venir. D'autres sont également à l'étude.

Les chantiers déjà réalisés

  • Église Saint-Eustache (1er) : les façades sud (achevées en 2018, coût de l’opération : 2,3 millions d'euros).
L’opération de restauration des façades de l'église Saint-Eustache conduite par la Ville de Paris a débuté en octobre 2016 et s’est achevée en mai 2018. Elle a consisté à restaurer les maçonneries, les sculptures, les ouvrages de métallerie, les charpentes et les protections en plomb. Elle a également permis le nettoyage des vitraux, la restitution des deux cadrans solaires et l’aménagement d’un accès pour les personnes à mobilité réduite. La restauration de l’église Saint-Eustache a été rendue possible grâce à un investissement total de 2,3 millions d'euros financés par la Ville et le ministère de la Culture.

  • Église Saint-Augustin (8e) : le massif d’entrée de l'église (achevé en 2018, coût de l’opération : 4,7 millions d'euros).
Les travaux de restauration de cet édifice emblématique des bâtiments religieux construits sous le Second Empire, a nécessité un chantier d'envergure de 4,7 millions d'euros financé par la Ville de Paris et par le ministère de la Culture. Pendant les travaux, dix-neuf niveaux d'échafaudages ont été posés le long de la façade principale de Saint-Augustin. L'objectif de ce chantier était de redonner vie aux maçonneries en pierre de taille, aux décors mais aussi aux sculptures dont certaines étaient très dégradées.

D'autres chantiers ont également été achevés :
  • Cathédrale Sainte-Croix-des-Arméniens (3e) : restauration des décors et des parements intérieurs (coût de l’opération : 1,2 millions d’euros).
  • Pagode du bois de Vincennes (12e) : restauration des façades et de la toiture (fin des travaux en 2019, coût de l'opération : 400 000 euros)
  • Église Saint-Médard (5e) : restauration des façades sud (coût de l’opération : 1,2 millions d’euros).
  • Église de la Madeleine (8e) : restauration de l’entablement est (coût de l’opération : 2,3 millions d’euros).
  • Église Saint-Germain-de-Charonne (20e) : sauvegarde et restauration complète de l'édifice (coût de l’opération : 5,8 millions d’euros).

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Les chantiers en cours

  • Église de la Trinité (9e) : le massif d’entrée (fin des travaux en 2024, coût de l’opération : 26 millions d'euros).
Échafaudage monumental pour le chantier de la Trinité

L'œuvre de l’architecte Théodore Ballu constitue un exemple original à Paris d’architecture religieuse du Second Empire inspirée par la Renaissance italienne. Fruit des travaux urbanistiques du Second Empire, la construction de l’église de la Trinité s’est achevée en 1868. L'église de la Trinité nécessite aujourd’hui d'importants travaux de confortement et de restauration. Les campagnes de travaux antérieurs, rendues nécessaires par la faiblesse de la pierre mise en œuvre, ont contribuées à une grande hétérogénéité des matériaux de façade : pierre de taille, greffes, bouchons et surtout nombreux ragréages au ciment métallique, désormais très altérés. En outre, les désordres structurels, la fragilité de la statuaire et l’encrassement généralisé justifie aujourd’hui une opération d’envergure au droit du massif d’entrée.

  • Église Saint-Louis-en-l'Île (4e) : le clocher, la toiture et les façades (fin des travaux en 2022, coût de l’opération : 8 millions d'euros).
Saint-Louis-en-l'Île, l’une des plus belles églises nichée au cœur de Paris, connaît une importante restauration. Ce chantier d'envergure comprend :
  • la restauration du clocher en pierre et de l’ensemble des couvertures en ardoise et des charpentes;
  • la reprise du système de récupération des eaux pluviales et du paratonnerre;
  • l'amélioration des dispositifs d’accès et de surveillance des combles et des toits;
  • la restauration de l’ensemble des façades en pierre et des murs boutants (à l’exception de la façade basse sud côté cour) y compris les vitraux des baies hautes et leurs ferronneries, ainsi que les menuiseries de portes et de fenêtres.
  • Église Saint-Philippe-du-Roule (8e) : les toitures (fin des travaux en 2021, coût de l'opération : 8 millions d'euros).
Verrière zénithale de la chapelle de la Vierge.

Verrière de l'église Saint-Philippe du Roule
Cette restauration concerne l'ensemble des toitures : la verrière zénithale de la chapelle axiale, la voûte à caissons de la nef, les six vitraux des baies hautes, les bras du transept, mais également les impressionnantes charpentes en bois du XVIIIe siècle. Six millions d'euros sont consacrés à ce chantier d'envergure qui doit s'achever à la fin 2021.
La verrière zénithale

Le répertoire ornemental de la grande verrière zénithale de la chapelle de la Vierge offre des variations sur le thème des litanies de la Vierge en résonance avec les peintures murales de la chapelle réalisées en 1857 par le peintre Claudius Jacquand.

D’autres chantiers sont également en cours ou débuteront d'ici 2020 :

  • Saint-Nicolas-des-Champs (3e) : restauration des façades sud (fin des travaux en 2021, coût de l’opération : 2,5 millions d’euros).
  • Église Saint-Merry (4e) : restauration des façades sud (fin des travaux en 2019, coût de l'opération : 2 millions d'euros)
  • Église Saint-Gervais (4e) : restauration du clocher et du transept nord (fin des travaux en 2022, coût de l'opération : 6,6 millions d'euros)
  • Église des Billettes (4e) : restauration des façades et toitures (fin des travaux en 2022, coût de l'opération : 3 millions d'euros)
  • Église Saint-Germain-des-Prés (6e) : restauration des décors intérieurs (fin des travaux en 2020, coût de l'opération : 6,4 millions d'euros)
  • Église Notre-Dame de Lorette (9e) : confortation des façades et la restauration des parements extérieurs (fin des travaux en 2023, coût de l'opération : 3,3 millions d'euros)
  • Église Saint-Martin-des-Marais (10e) : restauration des toitures et maçonneries hautes (fin des travaux en 2021, coût de l'opération : 4,4 millions d'euros)
  • Église Saint-Vincent-de-Paul (10e) : restauration des toitures (fin des travaux en 2022, coût de l'opération : 5,3 millions d'euros)
  • Église Saint-Joseph-des-Nations (11e) : restauration du massif d’entrée (fin des travaux en 2020, coût de l'opération : 2,5 millions d'euros)
  • Basilique Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours (11e) : restauration des toitures (fin des travaux en 2021, coût de l'opération : 3,6 millions d'euros)
  • Église Saint-Esprit (12e) : restauration des couvertures de coupole et terrasses (fin des travaux en 2021, coût de l'opération : 4,8 millions d'euros)
  • Saint-Pierre-de-Montrouge (14e) : restauration du clocher-porche (fin des travaux en 2021, coût de l'opération : 3,6 millions d'euros)
  • Saint-Jean-de-Montmartre (18e) : tranche expérimentale de restauration des maçonneries (fin des travaux en 2020, coût de l'opération : 1 million d'euros)

Les chantiers à l'étude

D’ores et déjà, les phases d’études pour les travaux suivants sont en cours, à commencer par le massif d’entrée de Saint-Eustache (1er), le pronaos de La Madeleine (8e) pour laquelle un chantier test est actuellement conduit, la confortation pérenne de Sainte-Anne-de-la-Butte-aux-Cailles (13e), le massif d’entrée de Notre-Dame de la Gare (13e) ou encore les toitures et le clocher de Notre-Dame d’Auteuil (16e).

La Ville entretient son patrimoine tout au long de l'année

La Ville de Paris assure également, tout au long de l’année, l’entretien courant de son patrimoine cultuel. Ces interventions, près d’une dizaine par mois, sont de natures très variées et peuvent aussi bien porter sur des éléments architecturaux très précis, comme actuellement sur les couvertures de Saint-Pierre de Chaillot (16e) et les arcs-boutants de Saint-Jean-Baptiste de Belleville (19e), que sur des éléments techniques (installation électrique, chauffage, etc.).
À cela, s’ajoute également les nombreuses restaurations menées sur les œuvres d’art et les orgues des édifices cultuels.
Concernant les orgues, plusieurs restaurations ont déjà été menées, concernant notamment l’orgue de chœur de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle (2e), le grand orgue de Notre-Dame d’Auteuil (16e) et l’orgue de Saint-Pierre-de-Montmartre (18e). D’autres sont programmées et à l’étude, comme celles du grand orgue de Saint-Merry (4e), du grand orgue de Saint-Augustin (8e) ou du grand orgue de Saint-Bernard de la Chapelle (18e).
Concernant les œuvres d’art, plusieurs opérations emblématiques ont été menées et ont notamment permis de restaurer La Pietà, Le Christ au jardin des oliviers et la chapelle des Saints-Anges, œuvres de Delacroix, respectivement à Saint-Denys-du-Saint-Sacrement (3e), Saint-Paul-Saint-Louis (4e) et Saint-Sulpice (6e), la Chapelle des Baptême de Notre-Dame-de-Lorette (9e) et la Chapelle de la Vierge de Notre-Dame d’Auteuil (16e). D’autres sont en cours, telle que la restauration des décors intérieurs du transept sud de Saint-Eustache (1er), ou à l’étude : décors des chapelles de Saint-Séverin (5e), peintures de la voûte du chœur de Notre-Dame-des-Champs (6e), peintures murales dans la nef de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou (7e) ou des décors des chapelles de Notre-Dame de Lorette (9e).

Le patrimoine cultuel et l'histoire

  • 1789 : les biens de l’Église pendant la révolution
Pendant la révolution tous les biens de l’Église sont confisqués et nationalisés. C'est ainsi que d’anciennes églises à Paris sont démolies (comme Saint-Jacques-la-Boucherie dont il ne reste que la tour Saint-Jacques), revendues ou tout simplement laïcisées avec la démolition des décors sculptés comme pour Saint-Paul-Saint-Louis.
• 1801 : le Concordat
Le Concordat du 15 juillet 1801, établi entre le Pape Pie VII et Napoléon Bonaparte, marque une deuxième étape dans le devenir du patrimoine cultuel, en particulier, celui de la Ville de Paris. Les édifices cultuels sont remis à disposition de l’Église et le clergé est salarié.
  • 1830 : la création de la commission des Monuments Historiques
C'est sous le règne de Louis-Philippe en 1830 que la Commission des Monuments Historiques (CMH) est créée. La première liste de monuments français nécessitant un urgent budget de restauration est alors établie par la Commission.
• 1905 : la loi de sur la séparation des églises et de l’État
Si l’entente avait été possible entre le Pape Pie X et le gouvernement français, la loi du 9 décembre 1905 aurait engendré une redistribution des édifices de cultes auprès d’associations cultuelles. Ces associations dont le principe fut refusé par le Pape, n’ont pas vu le jour dans le cadre du culte catholique.
  • 1907 : l’Etat met les églises à disposition des ministres du culte
Les lois du 2 janvier 1907 puis du 13 décembre 1908 confirment la propriété des communes sur les églises, les chapelles paroissiales, et les presbytères ; les églises cathédrales restent la propriété de l’Etat. Le budget destiné aux édifices religieux est alors entièrement municipal.