Lutte contre le crack : bilan et perspectives

Actualité

Mise à jour le 14/02/2025

Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 14/02/2025, il est possible que son contenu soit obsolète.
Salle de consommation à moindre risque à l'hôpital Lariboisière.
Cinq ans après la signature du plan de mobilisation sur la problématique du crack à Paris dans le nord-est parisien, les acteurs institutionnels ont dressé un bilan de la 2ème phase du « Plan crack » et validé de nouvelles actions sanitaires, sociales et sécuritaires pour 2025.
Le plan d'actions sur la problématique du crack à Paris, initié en 2019, avait pour objectif de mieux coordonner l’action des différents acteurs engagés dans la lutte contre la consommation de crack dans l’espace public. La première phase de ce plan a permis la mise en place de dispositifs de prise en charge essentiels. Cinq ans après son lancement, quel bilan ?

Un bilan positif avec des objectifs atteints

Mardi 4 février 2025, Marc Guillaume, préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris, Laurent Nuñez, préfet de police, Anne Hidalgo, maire de Paris, Laure Beccuau, procureure de Paris, Denis Robin, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives ( MILDECA ), accompagnés de Jean Castex, président-directeur général de la RATP, Nicolas Revel, directeur général de l'AP-HP et Guillaume Couillard, directeur général du GHU Paris psychiatrie & neurosciences, ont présenté le bilan de la deuxième phase du « Plan crack ».
En 2019, un plan d'action en quatre objectifs avait été adopté à l'unanimité par l'ensemble des cosignataires.
Il vise à mieux réguler l'espace public et à coordonner la réduction des risques pour les usagers de crack et poly-consommateurs en errance.
Aligné sur les stratégies nationales contre les addictions et la pauvreté, il s'articule autour de quatre objectifs : accompagner les usagers vers les soins, renforcer l'hébergement et les espaces de repos, intervenir dans l'espace public pour les usagers et les habitants, et améliorer la connaissance des publics concernés.
Parmi les avancées majeures, le renforcement de la présence policière, le développement des équipes de médiation de rue et la coordination renforcée entre les forces de l'ordre et les dispositifs médico-sociaux contribuent à apaiser l’espace public

Une action renforcée sur l'espace public et contre le trafic

Les forces de l’ordre sont quotidiennement déployées dans les secteurs sensibles comme Stalingrad, Éole, Porte de la Chapelle, Rosa Parks et les quais du Canal de l’Ourcq. En 2024, cette action a permis d’empêcher toute réimplantation d’une scène de consommation de grande ampleur comme celle de Forceval.
Le Groupe de Partenariat Opérationnel (GPO), créé par la préfecture de police et dédié à la problématique du crack, a permis de mieux traiter les situations critiques et d’apporter des solutions adaptées.
En 2024, 1 141 trafiquants ont été interpellés, 23 « cuisines de crack » démantelées et 26 trafiquants reconduits à la frontière. Par ailleurs, 362 personnes ont fait l'objet d’une injonction thérapeutique, 43 personnes ont été déférées en vue d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité pour des faits de trafic, et 285 personnes ont été jugées en comparution immédiate pour les mêmes faits.

Des dispositifs d'accompagnement en pleine expansion

Cofinancés par l'Etat et la Ville de Paris, de nouvelles structures ont été mises en place pour renforcer l'accompagnement des consommateurs de crack :
  • Une halte de nuit de 25 places pour hommes ;
  • Un lieu d’hébergement et de prise en charge pour 20 femmes ;
  • Un lieu d’accueil de jour médicalisé pour 30 patients.
Les efforts conjoints de l’ARS, de la Ville de Paris et des associations ont permis d’augmenter les effectifs des maraudes médico-sociales et sanitaires, qui sont désormais déployées sur la majorité du territoire, avec une attention particulière portée au nord-est parisien.
L'espace de repos de la Porte de la Chapelle
L’espace de repos de la Porte de la Chapelle, porté par les associations Aurore et Gaïa-Paris et premier pas vers le soin, l'accompagnement et la réduction des risques, a vu son fonctionnement élargi à 7 jours sur 7, avec des horaires de soirée et de nuit, permettant d’accueillir en moyenne 200 personnes par jour et 14 personnes la nuit. En 2024, plus de 38 000 passages ont été enregistrés et 4 062 soins infirmiers réalisés.
Cet espace leur permet de bénéficier de soins élémentaires tels qu'un repas ou une douche. Il s'agit aussi d'un lieu de resocialisation et de répit qui leur permet de répondre à des besoins élémentaires tels que :
  • prodiguer des conseils de réduction des risques ;
  • orienter et accompagner vers l'hébergement et le soin ;
  • maintenir le lien avec des personnes souvent très désocialisées.

Nouvelles mesures et perspectives pour 2025

Les partenaires du « Plan crack » ont confirmé la poursuite et le renforcement des actions engagées :
  • Augmentation des places en unités d’hébergement spécialisées
  • Création d’un centre thérapeutique résidentiel en grande couronne, avec un accompagnement spécifique pour les femmes enceintes et les jeunes mères ;
  • Expansion du programme d’orientation hors Île-de-France pour des cures et postcures (166 admissions en 2024) ;
  • Développement d’un dispositif de travail alternatif rémunéré pour accompagner la réinsertion sociale et professionnelle des consommateurs.
Enfin, sous l’impulsion de la préfecture de la région d’Île-de-France, les partenaires ont mis en place un nouvel accueil de jour médicalisé permettant un accompagnement renforcé des usagers, avec des suivis thérapeutiques et des activités encadrées.

Les autorités réaffirment leur engagement à poursuivre la lutte contre le phénomène du crack à Paris en mobilisant conjointement les leviers sanitaires, sociaux et répressifs, dans l’objectif d’une prise en charge durable des consommateurs et d’un apaisement renforcé de l’espace public.
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Les objectifs du plan crack

Quatre objectifs pour une meilleure régulation de l’espace public

Le plan d’actions 2019-2021 propose une meilleure régulation de l’espace public et une politique coordonnée de réduction des risques et des dommages en faveur des usagers de crack et des poly-consommateurs en errance.
Structuré en quatre objectifs, ce plan est en cohérence avec le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 ainsi qu’avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté :
  1. accompagner les usagers pour réduire les risques et favoriser les parcours de soin ;
  2. renforcer les capacités d’hébergement et d’espaces de repos ;
  3. intervenir dans l’espace public à destination tant des usagers que des habitants ;
  4. améliorer la connaissance des publics concernés.

Les mesures principales

Le plan d’actions 2019 est décliné en 33 actions opérationnelles parmi lesquelles figurent :
  1. le renforcement des maraudes médico-sociales de réduction des risques avec des passages sept jours sur sept ;
  2. le financement de 1,3 million d'euros par l’ARS Île-de-France de l’accompagnement et de la prise en charge médico-sociale, des usagers de drogues en errance ;
  3. le renforcement du dispositif Assore géré par l’association Aurore, qui permettra d’ouvrir 60 places de mise à l’abri à l’hôtel avant que les places d’hébergement pérennes s’y substituent ;
  4. un effort de 1 million d'euros de la Ville de Paris pour assurer le renfort des maraudes, le renouvellement des véhicules de maraude, l’accompagnement sociale des usagers et l’hébergement et une nouvelle maraude spécialisée « riverains, usages de drogues et médiation sociale » ;
  5. la création en octobre 2018 d’un groupe d’enquêteurs sur les stupéfiants situé à un niveau intermédiaire entre commissariat de quartier et police judiciaire ;
  6. la réalisation sur l’espace public de travaux d’aménagement urbain pour répondre aux besoins de sécurisation par la Ville de Paris ;
  7. l’extension des maraudes coordonnées à de nouvelles lignes et stations de métro dont l’objectif est, en coopération avec la RATP, de rediriger les consommateurs de crack vers les dispositifs médico-sociaux de surface ;
  8. les modalités d’hébergement ont été repensées par l’Agence régionale de santé et l’État pour adosser à la mise à l’abri un accompagnement social, médical et psychologique des consommateurs. Ce nouveau dispositif qui prévoit hébergement et prise en charge médico-sociale, s’est révélé concluant et va aboutir à la création de 68 places en Unités d’hébergement spécialisées.