Square Sainte-Odile

L’église Sainte-Odile sert d’écrin à ce charmant jardin au relief vallonné. Du haut de la petite butte qui surplombe les autres vallonnements du jardin, un superbe cèdre pleureur, balance ses branches au-dessus de massifs d’azalées et de rhododendrons. Il abrite aussi des platanes, des pins noirs d’Autriche, quelques érables blancs de Virginie à la cime arrondie et aux rameaux pleureurs, des paulownias, des cèdres bleu de l’Atlas, un bouleau pleureur, un hêtre et un érable plane au feuillage rouge brillant qui passe au vert pourpré en mai, puis au vert olive en été. L’aire de jeux est entourée d’arbustes de toutes sortes : hibiscus rose, bleu, blanc et rouge, cornouillers panachés, lauriers tin et viornes aux fleurs hivernales odorantes. Sur les pelouses qui isolent le jardin du grondement de la circulation, des cotonéasters surgissent ça et là. En hiver, leurs branches dépouillées les font ressembler à de drôles d’arrêtes de poissons. En mai, leurs petites fleurs roses attirent des cortèges d’abeilles affamées. Réalisé par Jean Camand, le jardin abrite une stèle en l’honneur de la harpiste Lily Laskine depuis 1993. L’église Sainte-Odile (1945), de style néo-byzantin en brique rose, mérite un petit détour pour ses remarquables vitraux signés Décrochement, représentant Sainte-Odile et les saints de France.

Odile, fille d’un duc d’Alsace serait née aveugle. Elle aurait été miraculeusement guérie sur le mont qui porte aujourd’hui son nom, en Alsace, et y fonda un monastère. L’église sainte-Odile occupe l’emplacement des anciennes fortifications de Thiers. Cette enceinte fortifiée fut édifiée en 1844 à environ 3 km du mur des fermiers Généraux, qui était une enceinte fiscale. D’une longueur de 39 km, et ponctué de 94 bastions, un fossé de 15m de large le séparait des faubourgs de Paris. La route intérieure qui courait entre les deux enceintes est l’actuel boulevard des Maréchaux. La destruction des fortifications, jugées inutiles, fut entreprise de 1920 à 1929. Les allées du jardin rendent hommage aux enfants Myriam Monsonégo (8 ans), Arié Sandler (6 ans) et Gabriel Sandler (3 ans) assassinés à Toulouse le 19 mars 2012, victimes du terrorisme et de la haine antisémite.