Lieu

Jardin médiéval du musée de Cluny

Entrée

Horaires

Du 01/05/2024 au 31/08/2024
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Lundi
  • 08 h 00 – 21 h 30
Mardi
  • 08 h 00 – 21 h 30
Mercredi
  • 08 h 00 – 21 h 30
Jeudi
  • 08 h 00 – 21 h 30
Vendredi
  • 08 h 00 – 21 h 30
Dimanche
  • 09 h 00 – 21 h 30

Sur place

Équipement
  • Points d'eau potable
  • Aire de jeux
Infos pratiques
  • Toilettes : oui Non accessibles PMR
  • WIFI : non
  • Table à langer : non
  • Distributeur de boisson : non
  • Admission animaux : non
  • Défibrillateur : non
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En savoir plus

Pour votre sécurité, ce jardin sera fermé en cas de vents forts ou d’intempéries.

Un peu d'histoire

Construit par Pierre Chalus, abbé de Cluny, au XIVe siècle, l’hôtel de Cluny que nous voyons actuellement date en réalité de 1490, époque à laquelle Jacques d’Amboise transforma l’abbaye. Il subit de nombreux dommages pendant la Révolution, avant d’être restauré bien plus tard, pour accueillir un musée dès 1844, qui se consacra au Moyen-Age à partir de 1950 seulement. Il présente dans plus de 23 salles une splendide collection d’objets médiévaux (plus de 23 600) répartis sur 3 500m². C’est un des rares chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant qui subsiste, presque intacte. Il est classé à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1846. En contrebas, vous découvrirez les thermes gallo-romains de Cluny datant des 1er et 3ème siècles. Jusqu’en 1820, le jardin des abbés de Cluny dissimulaient ce fabuleux témoin de la vie quotidienne au temps où Paris s’appelait encore Lutèce. Il est classé à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1862.
Très tôt, les hommes ont démontré leur attachement à la nature et ont tenté de la domestiquer.
Au moyen-âge, les abbayes prenaient particulièrement soin de leurs jardins. Ils tenaient à préserver une richesse tant esthétique que spirituelle, car les jardins symbolisaient le paradis terrestre. La rose était alors la représentation de la Vierge, et toutes les fleurs symboles de la vertu. Leur signification symbolique servait d’inspiration aux artistes de l’époque qui reproduisaient souvent dans les enluminures, les vitraux ou les tapisseries, des jardins à la végétation luxuriante.
Un des jardins les plus célèbres du Moyen Age, près de Meaux, était alors celui du moine qui fut plus tard béatifié sous le nom de Saint-Fiacre, et qui est devenu le saint patron des jardiniers. En l’an 1 000, les premiers jardins publics firent leur apparition. A Paris, on pouvait alors flâner dans ceux de Saint-Germain-des-Prés et du Pré-aux-Clercs.
L’ordonnancement des jardins était alors assez irrégulier, on retrouvait néanmoins trois éléments : le jardin de plantes médicinales, le potager et le jardin d’agrément. Les arbres étaient disposés de manière anarchique, mais l’aspect esthétique était toujours privilégié.
Quant au jardin actuel, il s’inspire de documents de l’époque médiévale, mais ne tente pas de reconstituer le jardin des abbés de Cluny, car aucune trace n’a été retrouvée. Les végétaux qui apparaissent en particulier sur la célèbre tapisserie de la Dame à la Licorne ont été observés à la loupe par les concepteurs qui ont relevé la présence de 13 arbres et 59 plantes, dont vous retrouverez certains spécimens dans le jardin. C’est avant tout une création contemporaine que vous découvrirez, même s’il est d’inspiration médiévale. Il a absorbé quatre parcelles : le square de Cluny, le long du boulevard Saint-Germain, le jardin des abbés, espace de graviers derrière le musée, la bande de terrain du côté de la rue de Cluny, le square Paul Painlevé, face à la Sorbonne, mais aussi les 20 m² non pavés de la cour du musée.

Se promener

Vous serez tout de suite attirés par la végétation luxuriante qui s’échappe des grilles du jardin. Une fois pénétrés son enceinte, vous oublierez soudain le tumulte des voies environnantes pour vous plonger dans un univers de calme inattendu. Vous traverserez une succession d’espaces clos :la forêt de la Licorne, avec la petite clairière et la clairière des enfants; la Terrasse, le ménagier, les simples médecines; le jardin céleste et le jardin d’amour; suivis du préau, du chemin creux, du tapis millefleurs et de la cour du musée.
La forêt de la Licorne est plantée de taillis et d’arbres qui existaient déjà dans l’ancien square de Cluny, bien que la plupart n’existaient pas en Occident, au Moyen-Age. Ces arbres imposants dominent un sous-bois de sureaux, d’arbousiers, de lilas, de néfliers, de noisetiers, et un sol tapissé de narcisses, de géraniums et de pervenches. Vous traverserez cette végétation inaccessible (en raison d’un assemblage de branchages de châtaigniers tressés qui retiennent la terre, les fascines) par une allée en contrebas. Vous pourrez faire alors une halte dans la petite clairière, havre de paix parsemé de bancs en bois adossés aux fascines qui forment un plessis, disposé en cercle. En suivant cette allée, vous atteindrez ensuite la clairière des enfants. Cet enclos grouille d’animaux qui ont laissé leurs empreintes incrustées dans les dalles de grès, et chacun pourra identifier le lapin, le singe,  la licorne ou les oiseaux, qui ont folâtré ici pendant la nuit. Les jeux permettront à vos enfants de s’évader dans le monde du bestiaire de la Dame à la Licorne.
Vous aborderez dans la deuxième partie du jardin une nature domestiquée.
Une Terrasse en bois décline sur trois niveaux les diverses facettes du jardin médiéval, vous donnant une impression de montée vers le musée. La terrasse est protégée par une clôture en bois sur laquelle s’appuient des aubépines et grimpent des églantiers. Les plantes sont regroupées dans quatre espaces géométriques selon leur utilisation au Moyen-Age. Vous pourrez ainsi à loisir vous amuser à identifier le ménagier entouré d’une barrière en bois recouverte de vigne, où poussent les plantes « à pot », c’est-à-dire destinées à être cuites dans un pot, une marmite (chou, oignon-rocambole, cardon, ciboulette, panais, bourrache…).
Dans le jardin des simples médecines, sauge, hysope, absinthe, rue, souci, tanaisie, mélisse, romarin et menthe verte, utilisées dans la médecine médiévale, s’illustrent pour leur beau feuillage ou leur floraison. Puis vous découvrirez l’« hortus conclusus », le jardin d’Eden, paradis perdu des hommes du Moyen-Age, symbole religieux et profane, où la rose vous dévoilera ses multiples interprétations. L’amour divin vous apparaîtra dans le jardin céleste, dédié à la Vierge. Vous déambulerez entre les carrés de fleurs symbolisant la vertu, comme la rose, blanche pour symboliser sa virginité, rouge pour sa charité, et sa compassion, mais aussi le lis et l’iris, l’ancolie, les violettes, les pivoines, les pâquerettes…Le jardin d’amour, évoque l’amour courtois et le plaisir sensuel. Il pourrait être le cadre du célèbre Roman de la Rose (13ème siècle) de Guillaume de Lorris et de Jean de Meung (qui habita non loin de là, rue Laplace) « où l’art d’amour est tout enclos », le bouton de rose symbolisant l’objet du désir. Descendez dans ce jardin et asseyez-vous sur les banquettes de gazon parfumées d’œillets et de violettes, pour contempler les plantes en pots et les topiaires. Le chèvrefeuille et les rosiers grimpants courent sur le treillage qui préserve son intimité au jardin.
Dominant la Terrasse, le préau a pour mission de reposer l’œil et l’esprit. C’est une prairie parsemée d’ancolies, de primevères, muguets, de fraisiers, de myosotis, de jacinthes…qui sont représentés dans les tapisseries du Moyen-Age, les tapisseries « mille fleurs ». Les fleuves du paradis sont symbolisés par une fontaine qui alimente quatre canaux disposés en croix, dont l’eau se déverse dans un canal entourant la prairie. En quittant la Terrasse, vous pénètrerez dans le chemin creux. Bordé par des murets en pierre couverts de mousse et de fougères, ses abords sont parsemés de sceaux de Salomon, d’hellébores, de giroflées, de chélidoines, de cymbalaires, de valérianes, de nombrils de Vénus, qui poussent sous le couvert d’arbres majestueux. Evoquant les anciennes sentes de la Montagne Sainte-Geneviève, il créé un lien naturel entre le boulevard Saint-Germain et la rue des Ecoles. Il vous mènera jusqu’au square Paul Painlevé, un îlot de verdure lumineux et calme, entouré de bancs. Il est planté de fleurs annuelles qui sont là pour vous attirer vers le musée, afin d’y découvrir les tapisseries évoquées par le tapis mille fleurs. Encore quelques pas et vous entrerez ainsi dans la cour du musée, saisis par le parfum divin du jasmin qui s’épanouit autour de roses trémières, de grenadiers et de figuiers.