10 anecdotes qui font l'histoire des cinémas parisiens

Le saviez-vous ?

Mise à jour le 19/08/2022

La petite salle du Cinéma le Louxor
Des salles intimistes aux salles avec balustrades et étages, la magie du 7e art s’apprécie sous toutes les tailles et sous toutes les formes. Et puisque le cinéma a le sens du détail, on vous propose de découvrir 10 salles à travers des anecdotes qui font le charme des cinémas indépendants de Paris.

Le Louxor, « Palais du cinéma », fut aussi une discothèque antillaise, puis gay

La salle de projection entièrement renovée du Louxor
Centenaire, le Louxor n’a pas toujours été un Palais du cinéma, comme il se nomme aujourd’hui. L’édifice qui domine la station de Barbès-Rochechouart est classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques par Jack Lang dans les années 1970. Cela ne lui évite pourtant pas d’être transformé en boîte de nuit antillaise en 1986. La sauce ne prend pas et quelques mois plus tard, la Dérobade devient Megatown, grande discothèque gay. Là encore, c’est un échec et le bâtiment est peu à peu laissé à l’abandon par son propriétaire, l’enseigne de vêtements Tati. Au début des années 2000, des associations de quartier se mobilisent pour réhabiliter le Louxor, avec le concours de la Ville de Paris, qui en devient propriétaire en 2003. Depuis, le cinéma a fait peau neuve mais conserve sa façade d’inspiration égyptienne et néo-grecque.
Trois salles de 342, 140 et 74 places
170, boulevard Magenta (10e)
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L'Arlequin eut un célèbre propriétaire

Cinéma créé en 1934, ce lieu a plusieurs fois changé de nom. Il s’appelle Lux Ren à sa naissance, mais est rebaptisé l’Arlequin en 1962, lorsque Jacques Tati en fait l’acquisition. C’est là qu’il projettera pour la première fois Jour de fête en couleurs. Puis, de 1978 à 1993, il prend le nom de Cosmos, période durant laquelle ne seront projetés que des films soviétiques. Après la chute de l’URSS, le cinéma reprend le nom d’Arlequin. La programmation est toujours aussi internationale, avec notamment un festival annuel consacré au cinéma russe.
Trois salles de 395, 102 et 98 places.
76, rue de Rennes (6e)
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Le Balzac proposait des gâteaux maison pour attirer les cinéphiles gourmands

cinéma
Autrefois, lorsqu’on voulait voir un film, on se rendait sur les Champs-Elysées. Aujourd’hui, seuls quelques cinémas subsistent çà et là, à l’instar du Balzac. Ouvert depuis 1935, ce petit cinéma élyséen a la particularité de mettre en avant des films d’auteur. Dans les années 1990, pour attirer le public, le directeur et propriétaire de la salle, Jean-Jacques Schpoliansky avait ses petites astuces : présentation de l’œuvre avant la séance, concert par les élèves du conservatoire ou encore gâteaux faits maison, préparés par sa femme.
Trois salles de 390, 145 et 55 places
1, rue Balzac (8e)
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Le Majestic Passy fut confit dans la fourrure

Charme et raffinement attendent le public du seul cinéma présent dans le 16e arrondissement. Les pieds des spectateurs et spectatrices fouleront le sol marbré avant de partir à l’ascension d’un escalier rappelant son homologue cannois. Autrefois appelé Royal-Passy puis Broadway, le Majestic Passy fut même transformé temporairement en magasin de fourrure entre 1982 et 1994. Orientée vers le grand public, la programmation s’adresse aussi bien aux adultes qu’aux enfants.
Trois salles de 318, 171 et 148 places
18, rue de Passy (16e)
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Écoles Cinéma Club, un cinéma pour un « désespéré »

Jean-Pierre Mocky (1929-2019), acteur et réalisateur français. Courbevoie (Hauts-de-Seine), 1960.
Racheté par le prolifique Jean-Pierre Mocky en 2011, l’ex Action Écoles devient le Desperado jusqu’en 2017. Selon les dires du réalisateur, il fallait être un brin désespéré, mais néanmoins courageux, pour continuer à réaliser et diffuser des films indépendants. Peu optimiste sur l’avenir des salles de cinéma, il décide d’acheter Action Écoles pour pouvoir projeter ses 68 films quand il le souhaite, tout en laissant de la place à de jeunes réalisateurs internationaux. Finalement, en 2017, c’est le producteur et réalisateur Ronald Chammah, mari d’Isabelle Huppert, qui fait l’acquisition du Desperado et le renomme Écoles 21, puis Ecoles Cinéma Club.
Deux salles de 110 et 90 places
23, rue des Écoles (5e)
Tél. : 01 43 25 72 07

Le Max Linder Panorama, l'hommage à un destin brisé

Non loin du Grand Rex, donnant également sur les Grands Boulevards, se trouve un autre cinéma à l’histoire passionnante : le Max Linder Panorama. Son histoire commence dans les années 1910 avec Halfdan Nobel Roede, un Norvégien amoureux de l’art et de Paris. Il crée le cinéma Kosmorama en 1912 et connaît un certain succès. La renommée de la salle atteint les oreilles de l’acteur Max Linder, dont la carrière est alors en pleine ascension. Pendant plusieurs années, la salle, qui s’appelle désormais Max Linder, programmera les films de cet acteur incontournable qui inspira Charlie Chaplin. Miné par le succès grandissant de Charlie Chaplin et par sa propre régression, Max Linder se suicide avec sa femme en 1925.
Max Linder (1883-1925), acteur et cinéaste français.
Passé depuis par plusieurs propriétaires, le cinéma Max Linder Panorama s’est modernisé en 1987 puis au début des années 2000. Il conserve toutefois sa principale caractéristique : un gigantesque écran de 16 mètres de long et une salle à trois niveaux (orchestre, mezzanine et balcon) qui permettent de voir les films d’un autre œil.
Une salle en trois niveaux (orchestre, mezzanine et balcon) de 616 places
24, boulevard Poissonnière (9e)
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Le Panthéon, salle des Grands Hommes et des Grandes Femmes

Cinéma du Panthéon, 13 Rue Victor Cousin, 75005 Paris
À deux pas du monument éponyme, le Panthéon est l’un des plus vieux cinémas parisiens, et le plus ancien en activité sans interruption depuis son ouverture en 1907. Entre autres spectateurs prestigieux, il a accueilli Jean-Paul Sartre et Jacques Prévert, qui y avait leurs habitudes. Dans les années 1930, il se distingue en devenant le premier cinéma parisien à diffuser des films en version originale. Dans les années 1950, son propriétaire, Pierre Braunberger, considéré comme un découvreur de talents, y donnera leurs premières chances aux futures stars de la Nouvelle Vague comme Truffaut, Godard ou Resnais. En 2007, à l’occasion de son centenaire, il est entièrement rénové. Au premier étage s’y installe notamment un salon de thé, décoré par l’antiquaire Christian Sapet et Catherine Deneuve.
1 salle de 203 places, dont 50 au balcon
13, rue Victor-Cousin (5e)
Tél. : 01 40 46 01 21
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Le Grand Rex, un grand écran pour le Grand Bleu

Le Grand Rex vu de l'extérieur
Chef-d’œuvre d’art déco inauguré en 1932, le Grand Rex (2e) est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1981. Il est à ce jour le plus grand cinéma d’Europe encore en activité. L’extravagance de son architecture, avec son plafond à 30 mètres de hauteur et représentant une voûte étoilée lumineuse, en a fait le temple du cinéma parisien : de nombreuses avant-premières y sont diffusées et des événements, les célèbres « Marathons », y sont régulièrement organisés. En 1988, la salle se dote d’un écran de 300 m2, et c’est « Le Grand Bleu » de Luc Besson qui l’inaugurera, restant 3 ans à l’affiche avec le succès qu’on lui connaît. À faire absolument : l’exposition « Rex Studio », un parcours interactif de 50 minutes pour passer derrière le grand écran, pénétrer dans les coulisses et découvrir enfin l’envers de ce décor magique. Réouverture de l’expo le 2 septembre.
7 salles de cinéma (2800 places) 1 salle de concerts et spectacles 1 club (Rex Club)
1, boulevard Poissonnière (2e)
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Le Studio 28 fut le poulain de Cocteau… et le refuge d'Amélie

Le cinéma le Studio 28
Ce petit cinéma de quartier (172 places) est le premier cinéma d’avant-garde lorsqu’il ouvre en 1928. Il fut l’un des repaires de Jean Cocteau, qui deviendra même le parrain de la salle en 1950. S’y sont également pressés de nombreux artistes, poètes, peintres, cinéastes, attirés par la réputation créatrice et sulfureuse du lieu. En 1930, la salle projette « L’âge d’or » de Luis Buñuel. Anticlérical et antibourgeois, le film crée un tollé dans l’assistance, avant d’être interdit de diffusion (et du même coup, de passer à la postérité). En 1959, le Studio 28 devient le premier cinéma à introduire le système de cartes de fidélité. Plus proche de nous : c’est aussi le cinéma d’Amélie Poulain (2000), Jean-Pierre Jeunet ayant tourné une scène du film dans la salle. Studio 28 a d’ailleurs édité un billet spécialement pour le tournage.
1 salle de 172 places
10, rue Tholozé (18e)
Tél. : 01 46 06 36 07
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La Clef a déverrouillé les portes du confinement

Le cinéma La Clef
Ouvert en 1990 pour promouvoir les films africains et sud-américains, le cinéma La Clef diffusait depuis 2010 des films du monde et engagés. Menacé de fermeture définitive depuis le rachat de l’immeuble en 2015, il est investi depuis 2019 par l’association Home Cinéma, qui y diffuse chaque jour des films à prix libre souvent en présence de réalisateurs ou d’acteurs qui viennent y animer des débats, dans l’esprit du lieu. La Clef devient alors « La Clef Revival ». Un nom que l’enseigne n’aura jamais aussi bien porté que ces derniers mois : l’association a diffusé pendant le confinement, chaque vendredi soir, un film sur un mur de la rue Daubenton. Un exemple de résilience et de solidarité envers les riverains qui ont su lui rendre la pareille, dès la réouverture le 22 juin, avec une belle fréquentation affichée dès le premier soir.
2 salles de 120 et 65 places
34, rue Daubenton (5e)
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