10 choses à savoir sur le canal de l’Ourcq
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 04/01/2022
Sommaire
Créé par Napoléon Bonaparte, le canal de l’Ourcq, demeure être un court d'eau très prisé des Parisiens et des touristes. Il alimente le réseau d’eau non potable de la capitale. Retour sur quelques-unes des anecdotes qui jalonnent sa riche histoire.
1. L’Ourcq, une rivière utilisée par les bateliers dès le XVe siècle
Avant le canal, il y eut… une simple rivière. L'Ourcq prend sa source dans l’Aisne et se jette dans la Marne à Mary-sur-Marne.
Dès le XVe siècle, elle suscite l’intérêt des bateliers désireux d'acheminer du bois de chauffage et de construction et des céréales vers
Paris. En 1415, le roi Charles VI autorise le prévôt des marchands de Paris à
exploiter la rivière : à charge pour lui d'en assurer l'entretien.
Au XVIe siècle, François de Valois, futur François Ier, réorganise la forêt de Retz, située au nord-est de Paris, près de Villers-Cotterêts. La rivière d'Ourcq se révèle la voie la mieux adaptée pour amener à Paris le bois de chauffage et de construction depuis cette forêt et les céréales produites dans le duché de Valois.
Un début d'aménagement est alors décidé : François 1er autorise en 1520 le prévôt des marchands et les échevins de Paris à faire curer, nettoyer et rendre navigable « tant lesdits rus et rivières de Seine, Vanne, Morin et Ourcq, qu'autres étangs et démolir tout moulin qui nuirait à la navigation ».
Après 1560 commence la canalisation de l'Ourcq, la construction de réservoirs dont les étangs de la Ramée et d'un système de flottage et d'écluses simples (des pertuis) permettant d'acheminer vers Paris les produits de la forêt.
En 1661, les privilèges et péages de l'Ourcq sont attribués à Philippe d'Orléans par Louis XIV, son frère. Cette mesure est à l'origine du « canal des Ducs », œuvre de Louis de Règemortes au XVIIIe siècle.
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2. Un projet de canal jusqu’à la place de la Nation n’a jamais vu le jour
Au XVIIe siècle, Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos et ingénieur du canal du Midi, propose d'amener l'Ourcq à Paris par un canal navigable. Son objectif ? Atteindre la place du Trône (l'actuelle place de la Nation). Mais sa mort en 1680 et la disgrâce de son protecteur Colbert font avorter ce projet.
3. Le canal de l’Ourcq est né de la volonté de Napoléon Bonaparte
Au tout début du XIXe siècle, Napoléon
Bonaparte, alors Premier consul, décide de créer un canal
reliant la rivière Ourcq à Paris. Objectif : tenter de résoudre les graves
problèmes d’alimentation en eau que subit alors la capitale, et faciliter la navigation notamment en coupant le méandre de la Seine grâce aux canaux Saint-Martin et Saint-Denis. Les travaux
débutent le 23 septembre 1802, quelques mois après la promulgation du décret du
29 floréal an X (19 mai 1802).
Bonaparte nomme à la tête du chantier un homme de confiance : l’ingénieur et mathématicien Pierre-Simon Girard. C’est l'un des 160 savants qui l'avaient accompagné lors de la campagne d'Égypte de 1798.
C’est l’acte de naissance des canaux de Paris. Les travaux permettent l’ouverture d’un canal de dérivation de l’Ourcq, avec la création d’un bassin de partage à la Villette autour duquel s’articulent le canal Saint-Martin et le canal Saint-Denis.
Le canal de l’Ourcq est inauguré le 15 août 1813 : un premier bateau part alors de Claye-Souilly (Seine-et-Marne) et arrive à la Villette. Puis la portion du canal de l'Ourcq entre Mareuil (Oise) et Paris ouvre en 1822. Quant au canal Saint-Denis, il est achevé en 1821, et le canal Saint-Martin en 1825.
4. Le canal de l’Ourcq est le plus long des canaux parisiens
Des trois canaux parisiens, c’est lui le plus long : le
canal de l’Ourcq s’étend sur 97 km de Paris (19e) à Mareuil-sur-Ourcq (Oise).
Puis la rivière Ourcq canalisée vient
prolonger le canal sur 11 km de Mareuil-sur-Ourcq au Port aux Perches (Aisne).
Au total, ce réseau de 108 kilomètres doté de dix écluses est constitué de trois
tronçons :
-
Le bassin de la Villette et le canal à grand gabarit jusqu’aux Pavillons-sous- Bois (93)
Longue de 11 kilomètres, sans écluse,
cette partie du canal de l'Ourcq est devenue un lieu de divertissement et de
tourisme. Elle possède également un caractère
industriel avec plusieurs ports de fret installés sur ses berges et un
transport de marchandises important. La navigation de plaisance et à passagers
est aussi particulièrement active.
-
Le canal à petit gabarit d’Aulnay-sous-Bois jusqu’à Mareuil-sur-Ourcq (60)
Le canal de l'Ourcq à petit gabarit,
avec ses six
écluses, est long de 86 kilomètres. Autrefois utilisé pour le
fret de marchandises, il a laissé place à la navigation de plaisance.
-
La rivière d’Ourcq canalisée de Mareuil-sur-Ourcq au Port aux Perches
La rivière vient prolonger le canal
sur 11 km.
Elle est ponctuée de quatre
écluses. C'est la partie de l'Ourcq qui présente les paysages
les plus pittoresques en particulier aux environs de La Ferté-Milon.
5. Un mini canal alimente le canal de l’Ourcq
Connaissez-vous le Clignon ? Ce petit cousin de
l’Ourcq est né en 1841 : ce canal de dérivation, qui s'écoule de Montigny-l’Allier (Aisne) à Neufchelles (Oise), a été créé pour offrir un
complément d'eau au canal de l'Ourcq. Long d'environ 2 km, il capte les eaux du
Clignon, petit affluent de la rive gauche de l’Ourcq. Ce mini canal n’est
navigable que sur 1,2 km. D'autres cours d'eau alimentent l'Ourcq : la Collinance, la Gergogne, la Thérouanne et la Beuvronne.
6. L’Ourcq, une réserve d'eau non potable pour Paris
Depuis la
fin du XIXe siècle, la Ville de Paris dispose d'un réseau d'eau
potable alimenté par des sources souterraines et par un complément d'eau de
rivière traitée. De nos jours, le canal de l’Ourcq alimente le réseau d’eau non
potable, qui sert notamment au nettoyage des rues, à l’arrosage des espaces verts et à
l’alimentation des lacs des bois de Boulogne et de Vincennes.
Environ
200 000 m3 /jour, soit plus de 60 % des besoins
de la capitale en eau non potable transitent par les canaux. Ce réseau alimente également des réservoirs de chasse qui ont pour but de
lutter contre l’ensablement des égouts.
7. Le canal de l’Ourcq appartient à la Ville de Paris
La propriété
et la gestion du réseau fluvial par la Ville de Paris sont un héritage de l’Histoire.
La municipalisation du réseau s’est faite en deux temps. En 1861, la Ville rachète le canal Saint-Martin. Puis, en 1876, elle rachète les canaux de l’Ourcq
et de Saint-Denis.
Paris devint
ainsi seule propriétaire du réseau fluvial des « canaux de Paris » et
garante de sa gestion hydraulique. Actuellement, ce réseau remplit toujours les
deux fonctions d’alimentation en eau et de transport.
8. Le port de la Villette était la plaque tournante du transport des marchandises au début du XXe siècle
Les années 1910 marquent l’âge d’or du transport fluvial,
époque où le transport routier n’en est qu’à ses balbutiements. Le port de la
Villette, desservi par les canaux de l’Ourcq, Saint-Denis et Saint-Martin, est
même l’un des premiers ports intérieurs de France : c’est alors une
véritable plaque tournante pour le transport des marchandises entre la basse et
la haute Seine. Puis, la concurrence du rail et de la route, notamment pour le transport
des céréales et du bois, provoque le déclin progressif du trafic au cours du XXe siècle.
9. Une péniche peut transporter l’équivalent de 22 camions semi-remorques
De nos jours, le canal de l'Ourcq, comme le canal
Saint-Denis, garde une vocation industrielle : de nombreux ports présents
le long de leurs berges sont en activité. Ils servent principalement au chargement et au
déchargement de matériaux de construction, à l'évacuation de déblais et à la
production de béton.
C'est une alternative écologique au transport routier :
une péniche de type Freycinet de 350 tonnes qui passe sans bruit
sur les canaux équivaut à dix semi-remorques de 35 tonnes. Sur le canal Saint-Denis, certaines péniches transportent même jusqu'à 800 tonnes, soit l'équivalent de 22 semi-remorques !
Le trafic fluvial oscille aux alentours de 745 000 tonnes
par an, en fonction de l'activité du bâtiment et des travaux publics.
En 2017, la Ville de Paris avec HAROPA–Ports de Paris et les entreprises industrielles du BTP et des produits valorisables se sont réunis pour créer et mettre en œuvre la Charte d’amélioration des ports(CAP).
Son objectif : améliorer l’acceptabilité des ports et de leurs activités dans leur environnement urbain. A travers cette charte, les campagnes d’audits portuaires annuellessont désormais pilotées conjointement par la Ville de Paris et HAROPA-Ports de Paris. Une carte interactive est disponible en ligne pour suivre la démarche environnementale des entreprises auditées. >>En savoir plus ici
10. Le canal de l'Ourcq, véritable couloir écologique
Le canal de l’Ourcq, comme le canal Saint-Denis, le bassin de la Villette ou encore le canal Saint-Martin, abrite une biodiversité étonnante, dans l’eau, sur l’eau ou dans les airs (mouettes, cormorans, goélands, etc.). En février 2020, un radeau végétalisé a été installé sur le canal de l’Ourcq (19e) servant de lieu de refuge pour la faune, mais aussi offrant nourriture et espace de reproduction pour les espèces aquatiques et subaquatiques.
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