10 choses que vous ignoriez (ou pas) sur Paris
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 07/02/2020
Sommaire
Il y a toujours quelque chose à apprendre sur la capitale. Surprenants ou amusants, voici pour dix faits que vous ignoriez peut-être sur la ville lumière, si vous voulez briller en société ou simplement rafraîchir votre mémoire.
1. L’Hôtel de Ville abrite un bunker dans ses sous-sols
Non, il n’a pas été construit pour se
protéger des Communards, responsables de l’incendie de l’Hôtel de Ville en
1871… Ce bunker est le résultat d’un traumatisme survenu à
la fin de la Première Guerre mondiale : le 29 mars 1918, l’église
Saint-Gervais (4e), située juste derrière l’Hôtel de Ville, est en
partie détruite par un obus lors d’un intense bombardement.
Pendant l’entre-deux guerres, alors
que la menace d’un nouveau conflit mondial se précise, le gouvernement
français, échaudé par la catastrophe, fait construire quelque 250 bunkers sous
les bâtiments administratifs de la capitale, dont celui de l’Hôtel de Ville en
1937. Précaution inutile, puisqu’il ne sera – fort heureusement – jamais
utilisé. Aujourd’hui conservé dans son jus, il n’est devenu qu’un simple lieu
de stockage.
2. Il n’y a (plus) aucun panneau « Stop » dans Paris
Le tout dernier panneau « Stop »
de Paris a été retiré en 2013. Il se trouvait sur le quai Saint-Exupéry, dans
le 16e, à la sortie d’une entreprise de matériaux de
construction. Originalité typiquement parisienne s’il en est, tant les autres
grandes villes françaises regorgent de ces panneaux octogonaux. « Un choix
pragmatique » pour fluidifier le trafic, justifie la Préfecture de Police,
qui privilégie la priorité à droite dans les rues de la capitale… jusque dans
les ronds-points, à l’image de celui de l’Etoile.
3. Paris a eu un maire noir en… 1879
Maire… ou presque, puisque la
fonction comme on la connaît aujourd’hui n’a été créée qu’en 1977. Severiano de
Heredia (1836-1901), fils d'esclaves affranchis d'origine cubaine et cousin
direct du poète José Maria de Heredia, est élu président du Conseil municipal
de Paris le 1er août 1879, l’équivalent du poste de maire.
Fervent
défenseur d’une presse libre et partisan de la laïcité dans la vie publique,
Heredia fut également un écologiste avant l’heure, s’intéressant notamment au
développement de la voiture électrique. En 1887, il devient pendant quelques
mois le « premier ministre non blanc européen », avant de se retirer
petit à petit de la vie politique, marqué notamment par l'Exposition coloniale
de 1886 où le racisme d’État s’exposait au grand jour.
Il faudra attendre 2013 pour que le
maire de Paris d’alors, Bertrand Delanoë, rende hommage à l’édile jamais
décoré, ni même honoré : une rue du 17e porte désormais son nom,
à quelques encablures du cimetière des Batignolles où il repose… dans un quasi
anonymat.
4. On compte 5… non, 6 statues de la Liberté à Paris !
Certes, elles n’ont pas la carrure ni
les dimensions de leur modèle new-yorkais, avec ses 93 mètres de hauteur (socle
compris). Mais elles sont bel et bien visibles dans la capitale. La première,
sans doute la plus connue et la plus pittoresque, a été installée sur l’Île aux
cygnes en 1889. Réalisée en même temps que sa grande sœur américaine (1884),
elle a été offerte à la France par le Comité des Américains de Paris à
l’occasion du centenaire de la Révolution. La France, qui avait elle-même
offert la statue de la Liberté aux Américains pour fêter le centenaire de leur
indépendance.
En 1906, une petite réplique (2,86 m)
avait été installée dans le jardin du Luxembourg (6e), mais suite au
vol de la torche et à sa dégradation, elle a été déplacée dans la nef du musée
d’Orsay en 2012. En 2013, une nouvelle réplique a pris place au Luxembourg.
Mais si vous souhaitez voir
l’originale et que le billet pour New York est un peu cher, rendez-vous au
musée des Arts et Métiers (3e) : c’est ici que se trouve la
véritable statue, celle sur laquelle Auguste Bartholdi prendra modèle pour réaliser le monument
outre-Atlantique. La cinquième statue parisienne (et la deuxième installée aux
Arts et Métiers) se situe habituellement sur le parvis du musée, copie de la précédente,
réalisée avec l’aide de Gustave Eiffel en 1881. Mais actuellement, elle se trouve dans le jardin de l'ambassade de France aux Etats-Unis et ce pour une durée de dix ans.
Le compte y est ? Pas tout à
fait : une sixième et dernière statue de la Liberté se cache au regard du
badaud. Plus insolite celle-ci, et il faudra avoir l’œil, car cette miniature
(une dizaine de centimètres) est incrustée dans le torse de la statue du
Centaure, réalisée par César entre 1982 et 1985 et installée sur la place
Michel-Debré (6e).
5. La tour Eiffel aurait dû s’appeler… Koechlin-Nouguier
Beaucoup moins glamour, on vous
l’accorde. Et pourtant, rendons à César (l’empereur cette fois, pas le
sculpteur) : ce sont bien les ingénieurs Émile Nouguier et Maurice
Koechlin qui sont à l’origine du plus célèbre des monuments parisiens. À
l’occasion de l’exposition internationale de 1889, la France voulait un projet
« grandiose » pour marquer son renouveau après le conflit prusse dont
elle ressortait exsangue.
Si Eiffel avait bien eu l’idée d’une
structure métallique, ce sont ses deux ingénieurs qui vont travailler au projet
d’une « tour de 300 mètres ». Une première ébauche ne séduit pas le
patron, mais quelques mois plus tard, des améliorations conséquentes apportées
par un architecte français, Stephen Sauvestre, vont remporter les faveurs de
Gustave Eiffel… qui s’appropriera le brevet et accolera son nom à la tour,
passant ainsi à la postérité. Mais rendons également à Eiffel ce qui lui
appartient : lors de la construction, il a lui aussi grandement contribué
à faire de la tour ce qu’elle est aujourd’hui.
6. Surnommer les policiers « les poulets », c’est faire allusion à l’histoire de Paris
Elle fait partie de ces expressions
qu’on utilise sans trop savoir pourquoi… « Les poulets », une insulte
envers les agents des forces de l’ordre ? Si la comparaison peut sembler
péjorative, elle tire son origine dans un événement qui a marqué la capitale au
XIXe siècle. En 1871, les Parisien·nes se soulèvent, période
insurrectionnelle connue sous le nom de « Commune de Paris ». Pendant
deux mois, plusieurs bâtiments municipaux vont brûler, dont l’Hôtel de Ville et
la Préfecture de Police, alors située dans l’ancien hôtel des Premiers Présidents du Parlement, rue de Jérusalem, sur l'île de la Cité, sur l’emplacement de l’actuel palais de Justice.
Le
maire de Paris, un certain Jules Ferry, décide de reconstruire la Préfecture à l’emplacement… de l'ancien marché aux
volailles de Paris, à deux pas de là. Il n’en fallait pas plus aux facétieux Parisien·nes pour affubler leurs
gardiens de la paix du nom de « poulets ».
7. L’Obélisque est l’un des plus grands cadrans solaires du monde
On ne vous apprendra (sûrement) rien
en vous disant que l’Obélisque de la Concorde a été offert à la France par l’Égypte
en 1830. Construit au XIIIe siècle avant Jésus-Christ au temple de
Louxor – ce qui en fait le plus vieux monument de Paris –, l’édifice de 23
mètres de haut est inauguré par le roi Louis-Philippe à la Concorde le 23
octobre 1836.
Mais saviez-vous que l’Obélisque est
également un des plus grands cadrans solaires du monde ? Oui ? Ah
bon…
Pour les non-initiés, sachez que
plusieurs pavés qui encerclent la place de la Concorde sont ornés de chiffres
romains. Installé le 21 juin 1999 à l’occasion des festivités du passage à l’an
2000, cet immense cadran solaire indique les courbes des solstices, les lignes
des équinoxes et les lignes des heures, marquées sur les zones piétonnes par
des bandes thermocollées couleur bronze et, sur la chaussée, par 400 clous de
bronze.
Seul petit bémol, si vous voulez
tenter de lire l’heure avec l’ombre portée de l’obélisque sur la place, il ne
faudra pas être à la (dizaine ?) de minutes près… Ou alors tentez l’expérience
lors des solstices et des équinoxes, les seuls moments de l’année où le cadran
solaire de l’obélisque est précis.
8. Paris avait initialement 12 arrondissements
Par la loi du 11 octobre 1795 (ou du 19
vendémiaire de l'an IV pour les historiens puristes), Paris est pour la première
divisée en 12 arrondissements (9 rive droite et 3 rive gauche). Ce n’est qu’en
1859 que les 20 arrondissements que l’on connaît voient le jour, alors que le
Baron Haussmann est à l’œuvre pour transformer l’architecture et l’organisation
urbaine de la ville.
Cette création fait suite à l’annexion
des faubourgs situés entre le mur des Fermiers généraux (qui permettait la
perception d’un impôt sur les marchandises entrant dans la ville) et l’enceinte
de Thiers (plus connue sous le nom des « Fortifs »), qui correspond
plus ou moins aux limites actuelles de la capitale.
Les communes de Belleville (19e
et 20e), de Grenelle (15e), de Vaugirard (15e)
et de La Villette (19e) entrent ainsi intégralement dans le giron
parisien, tandis que 20 autres communes sont partiellement annexées (Aubervilliers,
Bagnolet, Clichy, etc.) ou partagées entre les communes limitrophes et Paris
(Auteuil, Passy, Charonne, Montmartre, etc.).
9. Le 16e arrondissement aurait dû être le 13e !
Lorsque les 20 arrondissements sont
créés en 1860, leur numérotation se fait de gauche à droite, sur deux lignes. Un
découpage et une dénomination qui ne vont pas plaire à tout le monde, notamment
aux habitants du 16e arrondissement (ou de la commune
de Passy, donc), qui auraient logiquement dû devenir le 13e, selon
ce système… Superstition ou pas ? Quoi qu’il en soit, l’idée est
abandonnée pour laisser place à la numérotation circulaire (en escargot, dans
le sens des aiguilles d’une montre).
Mais la mauvaise réputation du
chiffre 13 n’est pas l’unique raison de ce retournement : à l’époque des
12 arrondissements, l’expression « se marier à la mairie du 13e »
signifiait dans le langage populaire « vivre en concubinage » (puisqu’il
n’existait pas de 13e arrondissement), c’est-à-dire hors mariage. Une
honte, pour cette époque particulièrement puritaine. Et tant pis pour les 900
mariés du 13e en 1860…
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10. Le Sacré-Cœur est de plus en plus blanc au fil du temps
Il trône majestueusement au sommet de
la butte Montmartre, sa blancheur éclatante faisant le bonheur des touristes
comme des autochtones. Alors que d’autres monuments parisiens subissent la
patine du temps et de la pollution, la basilique du Sacré-Cœur semble résister
encore et toujours à ces attaques. La « grosse
meringue » serait-elle touchée par la grâce divine ? Il n’en est
rien, vous l’aurez deviné.
La raison tient au type de pierres utilisées pour
construire l’édifice, érigé entre 1875 et 1923. Ces pierres proviennent d’une
carrière de Château-Landon, en Seine-et-Marne, et sécrètent du calcin, qui a la
propriété de durcir et de blanchir sous l'action conjuguée de la pluie et du
soleil… Alors merci à l’architecte Paul Abadie, aux six autres qui lui ont
succédé. Et une mention spéciale à Dame Nature, sans qui rien,
absolument rien, n’aurait été possible.
Si avec tout ça, vous ne brillez pas
en société…
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