50 ans de la loi Veil : « Un accompagnement centré sur l’information et sur la personne »

Rencontre

Mise à jour le 17/01/2025

Jeune femme se reposant au soleil, en bord de Seine, avec la Tour Eiffel en fodnd.
La loi Veil fête ses 50 ans ! Le 17 janvier 1975, la loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France, défendue par Simone Veil, alors ministre de la Santé, devant une Assemblée composée d’hommes principalement, était promulguée. Cinquante ans plus tard, où en est-on à Paris ? Sophie Florence, médecin responsable du pôle santé sexuelle a répondu à nos questions.
Paris reste un bastion des droits des femmes et poursuit ses engagements pour défendre ce droit fondamental à la santé et à la liberté des femmes. Dans la capitale, plus de 8 000 interruptions volontaires de grossesse sont réalisées chaque année, de manière sécurisée et accompagnée, dans les 23 centres de santé sexuelle parisiens.

50 ans après, où en est-on sur l’IVG ?

Aujourd’hui encore, il est important de normaliser l’IVG. Ne l’oublions pas : une femme sur trois y aura recours dans sa vie. L’accès à l’IVG doit encore être renforcé. Il y a eu des progrès depuis 50 ans (remboursement à 100 %, suppression de la notion de détresse, allongement du délai, possibilité des téléconsultations…), certes, mais ce n’est pas encore suffisant.
À l’heure actuelle, il existe trois méthodes d’IVG, dont l’accès n’est pas équitablement réparti sur le territoire. Le droit d’avoir le choix de l’IVG et de la méthode doit être garanti. La plupart du temps, on propose la méthode médicamenteuse, mais il existe également la méthode instrumentale, réalisée sous anesthésie générale ou locale.

Quelles sont les prochaines étapes pour améliorer l’accès et les services liés à l’IVG ?

Nous travaillons à l’amélioration et à la simplification des parcours. Nous allons développer une offre d’IVG sous anesthésie locale dans les centres de santé de la Ville et nous plaidons pour une évolution législative pour permettre les IVG instrumentales dans les Centres de santé sexuelle. Aujourd’hui, dans les centres de santé sexuelle, seule l’IVG médicamenteuse est autorisée. À Paris, si des personnes souhaitent réaliser une IVG instrumentale, elles doivent se rendre dans un hôpital ou au centre de santé du groupe d’œuvres sociales de Belleville (G.O.S.B) dont la Ville a financé le projet. Nous souhaiterions aussi que les sages-femmes puissent également les pratiquer hors établissements hospitaliers.

Comment se passe l’accueil des femmes souhaitant réaliser une IVG dans les centres de santé sexuelle de la Ville ?

Les équipes accueillent tous les publics avec disponibilité, bienveillance et confidentialité, quelle que soit l’orientation sexuelle ou le genre. Les personnes viennent avec ou sans rendez-vous (elles peuvent prendre rendez-vous par téléphone, sur place ou encore sur Doctolib). On commence par confirmer le diagnostic de grossesse. Puis on les écoute et surtout on les accompagne. En réalité, comme pour tous les sujets de santé sexuelle, c’est avant tout un accompagnement centré sur l’information et sur la personne.
Souvent, les femmes arrivent un peu renfermées sur elles-mêmes, mais une fois la consultation passée, elles voient que tout va bien se passer. C’est un acte simple, sans conséquence sur leur santé ou leur fertilité. On s’adapte à chaque personne avec une approche globale, positive et inclusive de la santé sexuelle.
On a souvent cette image de l’IVG comme d’un drame, mais heureusement c’est loin d’être le cas pour toutes les personnes : certaines le vivent très bien. Cela reste un acte médical courant.
Pour toutes les personnes qui souhaitent se renseigner davantage sur l’IVG, vous pouvez vous rendre sur ici ou sur IVG Les adresses.