À l’hôpital Robert-Debré, ces animateurs transforment le quotidien des enfants malades
Reportage
Mise à jour le 05/12/2024
Sommaire
Le plus grand hôpital pédiatrique de France, situé dans le 19e, abrite une Maison de l’enfant, où les animateurs de la Ville de Paris se rendent chaque mercredi et pendant les vacances scolaires. Leur mission : offrir une parenthèse ludique et joviale aux enfants, et leur permettre de maintenir un lien avec l’extérieur.
Des murs colorés qui débordent de dessins, des jouets disséminés ici et là, une ambiance chaleureuse qui remplit l’espace. Dans la Maison de l’enfant de l’hôpital Robert-Debré (19e), on est bien loin de l’austérité des établissements de santé. Ici, les blouses blanches cèdent la place aux rires et à l’imaginaire. Chaque année, plus de 3 500 enfants y trouvent un peu de répit, dans la salle de jeux, à l’atelier ou dans le jardin qu’abrite ce lieu pas comme les autres.
Entre les soins, les machines et les moments d’attente interminables, la Maison de l’enfant est plus qu’un simple centre de loisirs. C’est une bulle de vie, un souffle d’air frais pour les petits patients et leurs familles. Mais pour ses animateurs, la réalité hospitalière n’est jamais bien loin, toujours prête à refaire surface.
Une unité de soins invisibles
C’est ici que les animateurs de la Ville de Paris se
retrouvent chaque mercredi et pendant les vacances scolaires. Avec un objectif
commun : redonner le sourire aux enfants. Ils sont dix au total, presque
exclusivement des femmes, à l’exception de Jerry, directeur d’école et
animateur depuis 1996. Tous partagent une longue histoire avec ce lieu. Ils
évoluent et grandissent aux côtés des enfants qu’ils
voient, eux aussi, évoluer au fil des années.
Caroline, Léonie, Camille, Jerry, Pauline, Agnès, Marie-France (également directrice depuis bientôt dix ans), Léa, Telma et Célia sont bien plus que des animateurs. Ils aident les enfants à libérer leur créativité et à exprimer leur originalité, leur montrant qu’ils sont capables, eux aussi, de grandes choses. Leur rôle est crucial au sein de l’hôpital, telle une petite unité de soins invisibles. Néanmoins, le centre de loisirs reste ouvert toute l'année. La directrice et une animatrice lecture interviennent du lundi au vendredi.
Au chevet de tous
« Notre job, c’est de rendre possible et accessible ce qu’ils ont
envie de faire, confie Telma, animatrice à Robert-Debré depuis deux ans. On propose des activités aux enfants pour qu’ils nous
disent ce qu’ils ont vraiment envie de faire. Ensuite, c’est à nous de trouver
un moyen de le rendre réalisable. » Les moyens dont parle Telma sont variés :
trouver des supports pour qu’ils puissent tenir les cartes s’ils ont des
difficultés avec leurs mains, les aider à tenir un crayon ou encore adapter
les jeux aux capacités de chacun.
On est là pour les faire s’évader, les divertir, les amuser. On fait partie des seules personnes de l’hôpital qui ne portent pas de blouse.
Animatrice à l'hôpital Robert-DebrÉ
Quand les animatrices ne déambulent pas dans les différents
services à la recherche d’enfants souhaitant s’amuser, elles sont au chevet de
ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Et ici, on prend son temps : les
animatrices restent au minimum une heure avec chaque enfant. Mais la priorité reste toujours les soins, et
il faut composer avec les aléas de l’hôpital : il n’est pas rare qu’une activité
soit interrompue ou reportée pour raisons médicales.
Une bouffée d’air pour les parents
« Ces activités sont une pause salutaire pour mon enfant. »
Ce sont les mots de Séverine, la maman de la petite Solweig, hospitalisée en
unité fermée. Car quand les animateurs défilent dans les couloirs, il suffit
de regarder la réaction des enfants qu’ils croisent pour comprendre à quel
point leur présence est précieuse.
Quand on a des rendez-vous ou pendant les longues périodes d’hospitalisation, ce lieu joue un rôle essentiel. Il allège une partie de l’angoisse qui pèse sur la famille.
Maman de SolWeig
Contrairement au personnel soignant, leur rôle est uniquement de
les divertir, et les enfants peuvent choisir de ne pas participer aux
activités. Cela peut sembler anodin, mais pour ces enfants, rares sont les
moments où ils peuvent se permettre le luxe de dire « non ».
Quelques étages au-dessus de la Maison de l’enfant, la
petite Adawiya est en train de dessiner avec une animatrice. « Ada », comme on
la surnomme ici, est bien connue de tout le personnel. Normal : elle vient deux
fois par semaine pour effectuer une dialyse.
Grâce aux animateurs, ma fille ne voit pas le temps de la dialyse passer. Elle se sent à l’aise. Ils sont vraiment très importants.
Maman d'Adawiya
Les animateurs de la Ville interviennent déjà dans cinq autres hôpitaux : la Pitié-Salpêtrière (13e), l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), Necker (15e), Trousseau (12e) et, bien sûr, Robert-Debré. Lors du dernier Conseil de Paris, la Ville a voté des conventions de partenariat avec chacun des hôpitaux où opèrent les centres de loisirs hospitaliers. Preuve de l’importance et de l’impact positif de ce dispositif : un nouveau centre de loisirs hospitalier a ouvert à la rentrée de septembre à l’institut Gustave-Roussy (Villejuif).
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