Au concours « La parole en action ! », les collégiens tracent leur voix
Reportage
Mise à jour le 08/07/2024
Sommaire
Le 12 juin, ils ont non seulement captivé le jury de « La parole en action ! », mais aussi les nombreux spectateurs présents. Retour sur la première édition de ce concours d’éloquence, auquel participaient des collégiens de cinq établissements parisiens.
Dans les coulisses du Théâtre
de la Concorde (8e), à quelques minutes de leur entrée en scène,
certains collégiens sentent monter la pression. « C’est un peu stressant »,
confie Jude-Cyrill, élève de 5e, dans son costume bleu électrique, complété d’un nœud
papillon et d’une fleur à la boutonnière. À ses côtés, neuf autres candidats issus de
cinq établissements scolaires participent à la première édition du concours oratoire « La
parole en action ! ».
Les adolescents bénéficient de deux à trois minutes pour convaincre
l’auditoire, le séduire et l’emporter. Un public composé de camarades de classe,
de parents, d’enseignants et d’adjoints
éducatifs du dispositif Action collégiens remplit la salle. Le jury est, quant à lui, constitué de deux membres de la
direction des Affaires scolaires (DASCO) de la Ville de Paris, d’une proviseure
adjointe et d’une collégienne.
Plaidoyers et poésie clamée
Les candidats ont travaillé sur des sujets de réflexion sur lesquels
ils devaient prendre position : « Le respect est-il toujours à gagner ? », « L’égalité est-elle une utopie ? » ou encore « Avons-nous le droit à l’erreur ? ». Certains expriment des opinions tranchées, d’autres choisissent une approche plus
nuancée. Entre plaidoyer documenté, poésie clamée et stand-up enlevé, les
concurrents adoptent des styles de discours variés, passant de la rhétorique aux
envolées lyriques. Entre émotion et déclamations, ils parlent avec leur cœur.
Et avec le public, le courant passe !
« Vous avez la chance de vivre une
expérience extraordinaire ! » déclare Sofia, la maîtresse de cérémonie
de l’événement, professeure d’EPS et animatrice pédagogique. « Dans mon collège, certains élèves ont appris
à prendre la parole en public avec Eloquentia. Une très bonne préparation aux
épreuves du brevet pour ceux en classe de 3e. »
Acteur de référence dans la prise de parole, Eloquentia (voir ci-dessous) intervient dans les collèges et les lycées dans les quartiers
prioritaires afin d’encourager l’oralité en public et réduire les inégalités
scolaires. Pour dompter leur timidité face à un auditoire, l’association a formé
les jeunes orateurs, les aidant à structurer leur propos, à maîtriser leur
corps, leur regard et leur voix.
En partenariat avec la DASCO, Eloquentia intervient depuis cinq ans dans une quarantaine de collèges
parisiens, en lien avec le dispositif Action
collégiens. L’équipe d’animateurs pédagogiques de l’association organise
des parcours dédiés à l’éloquence pour des élèves de la 6e à la 3e.
Transmettre ses émotions
Sur le thème « Le bonheur a-t-il un prix ? », Jude-Cyrill
déroule son argumentation. Il semble avoir surmonté son trac, sourit aux spectateurs
et le salue, sûr de lui. « Il faut apprendre son
texte, mais pas forcément par cœur, pour pouvoir s’en détacher et savoir
transmettre les émotions que l’on ressent », explique Chiara, en classe de 3e. « Prononcer un discours devant un public sans le réciter est le plus difficile, appuie Farah, en 3e. Il faut trouver un style pour le communiquer de la meilleure façon possible. »
Je suis très heureux d’avoir réussi à faire réagir le public parce que j’ai travaillé dur pour y arriver !
Candidat de « La parole en action ! »
L’exercice est encore plus délicat lorsqu’on n’est pas francophone de naissance, comme la jeune Hawa, qui a malgré tout prononcé un discours en français parfait. D’autres participants ont également préparé leur intervention pendant longtemps,
parfois jusqu’à deux jours, pour peaufiner leur style, formuler la bonne
punchline ou structurer leur démonstration.
« Trouver des arguments pour solidifier notre présentation était le plus
difficile », confie Samuel, en classe de 5e. « Apporter
sa touche personnelle et faire des recherches demandent beaucoup d’énergie »,
appuie Marius, également en 5e. Hoai, lui, a choisi l’humour. D’une incroyable détermination, il se
livre à un véritable sketch interactif avec l’assistance. La salle est
captivée, elle éclate de rire. « Je suis
très heureux d’avoir réussi à faire réagir le public parce que j’ai travaillé
dur pour y arriver ! » lance-t-il.
Un jury impressionné
À l’heure des résultats du concours, l’ambiance monte encore d’un cran. Dans les gradins, les collégiens en effervescence brandissent des panneaux et des banderoles aux noms de leurs camarades et font résonner la salle de cris de joie. Les membres du jury sont tout aussi enthousiastes.
« J’ai vraiment été impressionnée par vos
prestations ! a souligné Sophie Fady Cayrel, directrice de la DASCO. Vous
avez fait preuve de persévérance et de courage. Cette expérience vous sera
bénéfique dans votre vie d’adulte ! » Delphine Hammel, membre du jury pour la DASCO, a également vivement
félicité les participants : « Votre
courage, votre aisance et les formes variées adoptées pour défendre vos idées
nous ont beaucoup marqués. »
Tous les collégiens ont été récompensés et ont obtenu des prix dans
différentes catégories. Sarah, gagnante du Grand Prix avec son camarade Hoai, a ému l’auditoire
à travers son récit teinté d’autobiographie et d’anecdotes personnelles. Son
discours rimé a profondément touché le jury et le public. « Elle deviendra une grande oratrice », a
prédit la maîtresse de cérémonie. « Je
suis très fière et heureuse de l’avoir remporté. Pour moi, c’est une victoire sur la
vie ! » confie la jeune lauréate.
La victoire est aussi acquise pour chacun des collégiens qui ont réussi
à s’ouvrir, s’épanouir et prendre goût à l’exercice de la parole. Rendez-vous
est déjà pris l’année prochaine pour une deuxième édition du concours !
Tous primés !
Les collégiens des cinq collèges parisiens représentés ont tous remporté des prix :
- collège Lucie-et-Raymond Aubrac (11e), Grand Prix ;
- cité régionale Voltaire (11e), prix du meilleur argumentaire ;
- collège Thomas-Mann (13e), prix de la plus belle plume ;
- collège Giacometti (14e), prix de la meilleure présence scénique ;
- collège Françoise-Dolto (20e), prix de l’émotion.
- collège Lucie-et-Raymond Aubrac (11e), Grand Prix ;
- cité régionale Voltaire (11e), prix du meilleur argumentaire ;
- collège Thomas-Mann (13e), prix de la plus belle plume ;
- collège Giacometti (14e), prix de la meilleure présence scénique ;
- collège Françoise-Dolto (20e), prix de l’émotion.
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