Au quotidien, ces agents de la Ville au service des Parisiens (1)

Actualité

Mise à jour le 08/04/2020

Olivier Tastard Olivier Tastard chef de la division de la propreté du 13e arrondissement
Médecin, infirmière-puéricultrice, chef de division en charge de la propreté ou de l'accueil de personnes sans-abri… Tous poursuivent sur le terrain leur mission de service public à la Ville de Paris, en cette période de crise sanitaire liée au coronavirus. Dans cette première série, Alain, Julie, Olivier et Cécile témoignent, avec une humilité à la hauteur de leur investissement.
Alain Le Coz travaille et vit dans un gymnase pour accueillir les personnes sans-abri. Julie Bouvier prend les transports tous les jours pour se rendre au centre de Protection Maternelle et Infantile Tourneux où de jeunes parents avec leur bébé sont heureux de la retrouver. Olivier Tastard gère ses équipes de la propreté en s'adaptant à chaque situation et en protégeant ses agents au maximum. Enfin, Cécile Filippi, médecin-cheffe, accueille tous les patients sur place ou en téléconsultation dans son centre de santé. Un credo en commun, qui justifie leur présence au quotidien : "C'est ma mission."

Alain Le Coz au service des personnes sans-abri

Alain Le Coz adjoint technique des installations sportives au gymnase Courcelles (17e)

Alain Le Coz est adjoint technique des installations sportives au gymnase Courcelles (17e)

Quelle est votre mission en ce moment ?

Le gymnase a ouvert depuis le mardi 24 mars pour accueillir des personnes sans-abri, uniquement des hommes adultes. Ils sont entre 44 et 49 à être hébergés jour et nuit. La Ville met à disposition l’établissement mais les personnes hébergées sont prises en charge par une association. C’est aussi une entreprise privée qui s’occupe du ménage. Un agent de la Direction Jeunesse et Sport (DJS) est présent à l’accueil 24 h sur 24 pour intervenir en cas de problème électrique, sanitaire, de plomberie, ou s’il faut appeler un autre service de la Ville. Pour le moment, nous sommes quatre agents du gymnase à travailler en roulement sur trois plages horaires de 8 heures chacune pour assurer cette présence continue.

Quelles précautions ont été prises face au Covid-19 ?

Nous avons reçu des masques, des gants et du gel hydroalcoolique et nous restons confinés à l’accueil. Nous évitons au maximum les contacts avec les personnes hébergées et les équipes qui les encadrent. Nous n’avons pas eu connaissance de cas de suspicion de Covid-19 parmi les personnes sans-abri, mais nous essayons de nous protéger, on ne sait jamais. À l’intérieur de l’établissement, c’est l’association qui fait appliquer les gestes barrières et les consignes de distanciation sociale.
 Solidarité pour les personnes sans abris

Est-ce une situation exceptionnelle pour vous ?

Cela fait plusieurs années que le gymnase est régulièrement réquisitionné l’hiver pour accueillir des personnes sans-abri et des personnes migrantes. Il peut aussi ouvrir en urgence s’il se passe quelque chose de grave dans l’arrondissement ou lors de circonstances exceptionnelles comme avec la crise sanitaire actuelle. Je suis habitué à ce type d’accueil, qui change de mon quotidien. Et comme je suis logé sur place en tant que gardien de l’équipement, je suis forcément en première ligne. Ça fait partie de ma mission. À partir du moment où j’ai toutes les protections individuelles, je n’ai pas plus de risques de contamination

Julie Bouvier au service des nourrissons et de leurs parents

Julie Bouvier est infirmière puéricultrice au centre Tourneux (12e) de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Elle s'occupe des nourrissons de 0 à 16 mois et accompagne leurs parents. Elle raconte son quotidien, en vidéo.

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Olivier Tastard au service de la propreté

Olivier Tastard Olivier Tastard chef de la division de la propreté du 13e arrondissement

Olivier Tastard est chef de la division de la propreté du 13e arrondissement

Comment organisez-vous le travail des agents ?

La direction échange chaque jour avec nous sur la mise en œuvre du plan de continuité des activités. Le Service Technique de la Propreté de Paris (STPP) fixe les grandes lignes pour nous organiser. Puis nous nous adaptons en fonction de l’évolution de la situation, comme la fermeture des marchés qui a impliqué de réorganiser les ateliers et les équipes puisque les agents ne sont plus mobilisés pour les nettoyer. La difficulté principale est liée à la gestion des effectifs. Il faut ajuster les équipes chaque jour et se réorganiser. Plusieurs activités ont été arrêtées, comme la prise de rendez-vous des enlèvements des encombrants. Notre mission première est la collecte. Les agents assurent la collecte des dépôts sauvages qui restent nombreux. Nous devons également assurer le nettoyage des rues. Dans un premier temps, nous avons utilisé des aspiratrices pour récupérer des déchets au sol puis nous avons pu ressortir les laveuses. Les équipes Urgence Propreté ont aussi repris du service pour intervenir sur des points de souillures particuliers.
Camion benne lors de la pandémie de coronavirus

Quelles précautions ont été prises ?

Nous veillons tous les jours au respect scrupuleux des gestes barrières par les agents. Nous limitons au maximum les contacts entre les agents, que ce soit pendant l’habillage dans les vestiaires ou pendant les pauses en organisant des groupes séparés. Nous avons aussi supprimé les réunions entre les chefs d’équipe. La Direction de la Propreté et de l'Environnement (DPE) a édité des règles de prévention, y compris pour le nettoiement des véhicules et des locaux. Nous rappelons régulièrement les gestes barrières, les consignes pour bien se laver les mains et les distances à respecter entre agents. Des masques, des gants et des lunettes de protection sont aussi mis à la disposition des agents et doivent être utilisés en fonction des missions confiées.

En quoi votre rôle est-il essentiel ?

Il n’est pas possible d’arrêter notre service, car cela ferait courir un autre risque sanitaire. Les équipes ont donc un rôle important à jouer dans cette crise et je dois être mobilisé pour les encadrer, les écouter et les motiver. J’alterne entre des jours à mon bureau et d’autres en télétravail. Comme je suis joignable en permanence, j’ai l’impression de ne jamais arrêter, mais cela fait partie de ma mission, encore plus en cette période.

Cécile Filippi au service des patients

Cécile Filippi est médecin-cheffe du centre de santé Yvonne Pouzin dans le 3e arrondissement.

Comment les activités du centre de santé ont-elles été réorganisées ?

Nous assurons le matin des consultations urgentes, médicales, infirmières et dentaires pour des personnes sans signes infectieux. L’après-midi est consacré aux consultations pour les personnes qui présentent des symptômes évocateurs du Covid-19. Depuis le 20 mars, nous proposons également des téléconsultations médicales toute la journée pour tout motif, infectieux ou non. Le but est de limiter le déplacement des patients et ainsi éviter les risques de contamination, tant pour eux que pour les professionnels de santé. Ils peuvent prendre rendez-vous via Doctolib. La téléconsultation permet, dans le contexte actuel de confinement, de maintenir l’accès aux soins et de continuer à prendre en charge les patients.

Comment se déroulent les consultations Covid-19 ?

Nous cherchons systématiquement à identifier chez le patient des facteurs de risques . A l’examen, des signes cliniques évocateurs orientent notre diagnostic, et nous rechercherons également des signes de gravité. Pour le moment, nous ne pratiquons pas de tests de dépistage. En téléconsultation, l’entretien est très important pour orienter notre diagnostic, l’évaluation via une caméra le complète. Comme lors d’une consultation sur place, nous pouvons prescrire un traitement, délivrer un arrêt de travail, donner des recommandations, recommander un confinement strict. Un rendez-vous de suivi est fixé à J+7 en téléconsultation afin de réévaluer les personnes souffrant de Covid-19. Comme les autres centres de santé de la Ville, nous intervenons dans des centres d’hébergement qui nous sollicitent pour des suspicions d’infection à Covid-19 ou des suivis. Beaucoup de structures prennent rendez-vous pour leurs usagers en téléconsultation. Si la téléconsultation est impossible, nous proposons un rendez-vous au centre.
Centre de santé

Quelles dispositions ont été prises pour les rendez-vous sur place ?

Nous sommes équipés avec des masques, surblouses, gants et charlottes, et nous désinfectons le box après le passage du patient. Comme l’après-midi est dédié aux consultations Covid-19, nous n’avons pas eu besoin de scinder la salle d’attente. Les secrétaires portent également des masques, utilisent du gel hydroalcoolique et sont protégées par des vitres en plexiglas. Elles donnent systématiquement un masque aux patients qui toussent et proposent du gel hydroalcoolique. L’équipe de ménage a augmenté le nombre de passages par jour.
Les centres de santé sont ouverts le matin pour les malades n'ayant pas de signes infectieux. Ils peuvent venir sans ou sur rendez-vous (à prendre via Doctolib ou en appelant le secrétariat). Pour les personnes ayant des symptômes du Covid-19 (fièvre, sensation de fièvre, toux, rhume, douleur à la gorge), elles sont reçues l'après-midi de 14 heures à 17h30 lorsqu'un examen clinique est nécessaire.
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Infographie mobilisation agents