Benjamin Garcia roule vers Paris 2024 !

« Je le connais, c’est un Bordelais, je l’ai déjà vu lors d’une compétition à Lacanau (Gironde) », s’exclame Thibaut, lorsqu’il voit Benjamin Garcia arriver à « Répu ». Fraîchement arrivé de Bordeaux, dont il est originaire, ce dernier ne perd jamais son temps pour pratiquer : « Je viens régulièrement sur Paris, mais j’ai toujours la même sensation quand je viens y faire du street », raconte-t-il entre deux poussées.

Le « street », c’est l’une des deux disciplines du skateboard, celle qui est effectuée en milieu urbain. L’autre, c’est le « park », celle pratiquée en rampe. Mais c’est bien dans la première que Benji s’illustre depuis plus de 15 ans. C’est avec cette passion gardée intacte et malgré les blessures ou encore les études, que Benjamin Garcia a le regard porté vers les Jeux de 2024 à Paris. L'athlète fait partie de la nouvelle promotion de sportifs soutenus par la Ville de Paris dans leur rêve de l'or olympique.

Tout commence pour Benjamin en 2006. C’est avec un ami qu’il commence à pratiquer le skate, en essayant le sien, sans grandes ambitions, confie Benjamin Garcia. « Au tout début c’était juste pour s’amuser. » Le déclic a lieu lorsque sa grand-mère lui offre sa première planche. Dès lors, plus question pour le girondin de faire du skateboard un simple passe-temps : « Il y a deux approches à ce sport : en faire pour kiffer ou le faire pour devenir professionnel […] Moi j’ai directement su que je voulais le devenir. »

En 2014, alors qu’il étudie en faculté d’économie, Benji décide de passer le cap ultime pour un skateur : partir en Californie. « C'est le rêve d’une vie pour un rider, c'est le temple du skate. La majorité des spots où j'ai roulé, je les avais tous vus en vidéo », narre-t-il, avec fierté. Un séjour qui durera un an et demi. Il revient alors en France avec une approche plus professionnelle. « Cela m’a apporté une plus grande persévérance. »

En 2017, à l’âge de 24 ans, Benjamin Garcia devient champion du monde lors des WCS (World Cup of Skateboarding). Une consécration qu’il accueille avec clairvoyance. « C’est un accomplissement, mais je me dis que j’ai énormément travaillé pour y arriver. » En 2018, il devient également champion d’Europe lors des ESC (European Skate Contest) de Bâle en Suisse.

Ces succès le mènent, cette même année, à devenir professionnel de sa pratique. L'athlète découvre également l’équipe de France, un rassemblement amical avant d’être une aventure professionnelle. « On était plus dans le partage et dans la volonté de passer du bon temps, plutôt que de se mettre la pression. »

Benjamin Garcia porte désormais son regard vers les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. « Je rêve d’y participer, je travaille comme un acharné pour faire partie des meilleurs compétiteurs », raconte-t-il. La présence en France n’est pas anodine à ses efforts : « Le fait que les Jeux aient lieu à Paris, cela rajoute forcément un appétit supplémentaire. » Un objectif réalisable selon Jean-Philippe, dit Covalsky, pratiquant et ami du Girondin : « Il a sa place aux Jeux, c'est l'un des meilleurs skateurs européens, mais la concurrence américaine et japonaise sera très forte. »

En dehors de ses heures de pratique quotidiennes, l'athlète bordelais ne chôme pas. Il s’investit pleinement dans des structures partenaires et associatives telles que le Paris Skate Culture, club de skate créé en 2003. Il y officie en tant qu’athlète, mais également en tant qu’éducateur. Chaque mois, il monte à Paris pour y dispenser des stages de skate « street » à des enfants, âgés de 4 ans pour les plus jeunes d’entre eux. Un investissement qu’il s’efforce à faire pour ces derniers : « Le skate apprend de bonnes valeurs, c’est important pour moi de leur partager ce que j’ai pu vivre. »

SI Benjamin Garcia ne lésine pas sur l’apprentissage du skateboard par les plus jeunes, il en est de même pour féminiser la pratique. Une tendance grandissante qui l’enchante : « C’est génial. Quand on roule, on ne fait aucune différence entre les gens. […] Je remarque que la part de petites filles qui participent aux stages ne fait que grossir. »