Bientôt des noms de femmes scientifiques sur la tour Eiffel !

Foucault, Fresnel, Cauchy, Belgrand… Ces savants, ayant vécu entre 1789 et 1889, font partie des 72 scientifiques dont les noms ont été gravés sur la tour Eiffel (7^e) lors de sa construction. Leurs patronymes, inscrits en lettres d’or, symbolisaient alors les espérances portées par le progrès des sciences à la fin du XIX^e siècle.

Mais où sont Sophie Germain (mathématicienne), Marie Curie ou Sébastienne Guyot (physiciennes) ? Pour la Ville de Paris, la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) et l’association Femmes & Sciences, il est temps, au XXI^e siècle, de rétablir l’égalité !

Le projet ? Inscrire 40 noms de femmes scientifiques au deuxième étage du monument français : moins de noms égrenés que les hommes, mais plus haut ! Des astronomes, des mathématiciennes, des médecins… souvent oubliées de l’histoire.

C’est en travaillant sur les femmes en science que Benjamin Rigaud, directeur artistique passionné par Gustave Eiffel, se rend compte qu’elles ont été « éclipsées ». Dès 2021, il se rapproche de Femmes & Sciences, une association qui promeut et valorise les carrières scientifiques et techniques auprès des jeunes filles. Ensemble, ils portent le projet Hypatie, du nom de la première astronome de l’histoire, et militent pour cette inscription.

Pour Benjamin Rigaud, il s’agirait d’un geste d’art contemporain pour promouvoir la parité dans les sciences. « Mettre ces personnalités en avant sur la tour Eiffel, c’est aussi une façon d’afficher au cœur de Paris son engagement pour l’égalité. Cela permettra de donner aux nouvelles générations des modèles de femmes admirables et de les faire connaître de tous les publics », précise-t-il, citant volontiers Victor Hugo : « Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue. »

Sorbonne Université, l’Observatoire de Paris et Sciences Po sont également partenaires du projet.

Le 25 mars 2025, un comité scientifique – associant des représentants de l’État, des femmes scientifiques de renom, des experts du patrimoine, des historiens de la tour Eiffel, des représentants des services techniques, des autorités administratives et des associations engagées – est lancé par Ville de Paris, la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) et l’association Femmes & Sciences. Une initiative historique !

Ce comité sera chargé de sélectionner les 40 noms : les femmes choisies devront représenter un maximum de domaines scientifiques en restant dans les sciences « dures », avec des applications industrielles, en écho à la volonté de Gustave Eiffel. Ce comité doit aussi réfléchir aux possibilités techniques de les inscrire sur la tour Eiffel dans le strict respect du patrimoine.

De son côté, l’École nationale supérieure d’arts et métiers fait plancher ses étudiantes sur des prototypes de réalisation et de fixation des lettres, dans la même typographie que les noms masculins, mais de couleur argentée.

Découvrez la page Instagram du projet Hypatie

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