Ces élèves qui créent leur musée olympique
Reportage
Mise à jour le 26/01/2023
Sommaire
Les écoles Kellner et Epinettes (17e) ont initié un musée dédié aux Jeux olympiques et paralympiques. Une première à Paris. Découverte en images.
« Au handball, il y a 12 nations participantes chez les hommes et chez les femmes aux Jeux olympiques. » Dans une salle de l’école Kellner (17e), Célia, 9 ans, remplit soigneusement une feuille de papier. Comme elle, une quinzaine d’élèves de CM1 s’activent. Adam est en pleine recherche sur une tablette : « Je cherche des informations sur les règles du handball, sur l’histoire du sport, sur les équipes masculines, féminines… » Leur mission depuis quelques semaines ? « On prépare un nouveau mur sur le handball pour notre musée ! », explique le jeune garçon.
Car les écoliers, comme ceux de l’école voisine des Épinettes (17e), sont lancés dans un pari audacieux : créer leur propre musée olympique avant les Jeux de Paris 2024 ! Des premiers espaces d'expositions ont été ouverts en juin dernier, et « le lieu sera en évolution constante jusqu’en 2024 », précise Ludovic Fortes, professeur d'EPS de la Ville de Paris à l’origine du projet avec les élèves et d’autres enseignants.
Le déclic est venu d’une visite au musée olympique de Lausanne (Suisse) en avril 2022. 60 élèves des deux écoles participent au voyage. « On s’est demandé : pourquoi ne pas créer notre propre musée à Paris avec des élèves ? », témoigne Ludovic. Lors du séjour, une lettre est envoyée au président du Comité international olympique, Thomas Bach. Le 11 avril, surprise : le patron du CIO répond… et soutient l’initiative des jeunes Parisiens ! Le projet est donc soutenu par le CIO et la Fondation olympique pour la culture et le patrimoine, qui prête des documents photos et vidéos, par la Ville de Paris et par Paris 2024.
Les deux écoles bénéficient également du label Génération 2024, décerné aux établissements scolaires par le ministère de l’Éducation nationale pour développer des actions liées aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
« C’est un musée créé par les enfants et pour les enfants », explique Ludovic Fortes. Ce sont donc eux qui servent de guide dans les premières salles déjà ouvertes. Les enfants de l'école peuvent pour l'instant en profiter. À terme, des visiteurs d'autres écoles, mais aussi les parents d’élèves la découvriront.
Tout commence au bas d’un escalier, où une grande fresque en papier réalisée par les élèves rend hommage à « l’Homme de Vitruve », célèbre dessin de Léonard de Vinci. La devise olympique, « Citius, Altius, Fortius » (plus haut, plus vite, plus fort) y figure. En montant l’escalier, on parcourt l’histoire des Jeux, depuis la première édition en 1896 à Athènes, jusqu’à Paris 2024, à travers une exposition d’affiches, des dessins d’enfants…
En haut des marches, une sculpture de femme avec une raquette de badminton nous accueille : un clin d’œil à une œuvre de Nikki de Saint-Phalle, aperçue par les élèves dans les jardins du musée olympique de Lausanne (Suisse). La sculpture a été confectionnée par les élèves, avec leur professeure d’arts visuels.
Quelques mètres plus loin, une salle rassemble les premiers « trésors » du musée, dont certains ont été donnés par des fédérations ou des athlètes : une tenue de l’équipe de France d’escrime, une paire de baskets de Sasha Zhoya, grand espoir de l’athlétisme français ou encore un maillot de Nikola Karabatic, triple médaillé d’or aux Jeux olympiques en handball.
Célia a été marquée par la visite du champion et par les échanges avec lui : « Il nous a montré sa médaille d’or des Jeux de Tokyo ! ». Elle suit désormais avec assiduité les matches des Bleus.
Le handballeur a aussi été interviewé par des élèves, pour les podcasts de Radio Epik, des émissions spécialement créées par les deux écoles. Il s’y confie sur son histoire familiale, notamment sur la participation de son père sous les couleurs yougoslaves… aux Jeux olympiques de Moscou en 1980 !
Au gré de la visite du musée, des QR codes permettent d'ailleurs d'écouter sur son smartphone des enregistrements audio réalisés par les élèves.
Un livret olympique jusqu'en 2024
Autre innovation : chaque élève a son livret personnel « Génération Olympique 2024 », qui l’accompagne jusqu’au grand rendez-vous de 2024. Semaine après semaine, ce cahier retrace les créations, les activités pédagogiques, ou encore les rencontres avec des athlètes.
Dans les couloirs de l’école, d’autres mini expositions rendent hommage aux grandes figures féminines dans le sport, à l’histoire des Jeux olympiques dans l’antiquité ou encore aux grands noms de l’athlétisme (Marie-José Pérec, Mike Powell ou encore Tommie Smith et John Carlos qui levèrent le poing aux Jeux de Mexico en 1968 en signe de contestation politique des athlètes afro-américains).
Initiation au parabadminton ou au triathlon, découverte du golf, séances
avec le Sporting club universitaire
de France (SCUF)… les initiatives sportives se multiplient également pour les élèves
engagés sur ce projet. Jusqu’à l'été 2024 !
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