Ces femmes de science à qui Paris rend hommage
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 07/03/2025

Sommaire
À l'instar de Françoise Dolto, de nombreuses femmes de science qui ont marqué leur époque ont donné, ces dernières années, leur nom à des écoles, des jardins, des bibliothèques ou encore des résidences pour étudiants. Focus sur ces personnalités d'exception qui ont laissé leur empreinte par leurs travaux.
Paris, ville de culture et de savoir, honore les figures
marquantes de la science en leur dédiant des rues, des places et des jardins.
Parmi elles, des femmes pionnières dont les travaux ont bouleversé leur
discipline. Après les sportifs, les acteurs, les actrices ou encore les réalisateurs, place aux femmes de science qui
ont leur nom gravé dans Paris. Quel est leur parcours ? Qu’ont-elles accompli ?
Nous passons tous les jours devant ces édifices, mais connaissez-vous vraiment
ces femmes ?
Alice Saunier-Seïté, une pionnière de l’enseignement supérieur

Alice Saunier-Seïté (1925-2003), ancienne ministre des Universités
Credit
© Jean-Pierre Couderc/Roger-Viollet
Le jardin Aline Saunier-Seïté (6e) porte le nom d’une femme qui fut, en
France, la première à occuper des fonctions jusque-là réservées aux hommes.
Docteure en lettres et géographe de formation, Alice Saunier-Seïté a gravi les
échelons du monde universitaire avant de devenir ministre des Universités entre
1978 et 1981. Elle a notamment œuvré pour la modernisation de l’enseignement
supérieur et la reconnaissance des femmes dans les sphères académiques.
Rosalind Franklin, la méconnue de l’ADN

Square Rosalind Franklin
Credit
Jean-Pierre Viguié / Ville de Paris
Son nom ne figure pas au palmarès des prix Nobel, mais son travail a été
déterminant : Rosalind Franklin (1920-1958), honorée par un square dans le 15e arrondissement, est la scientifique qui a permis de prouver l’existence de la
structure en double hélice de l’ADN.
Spécialiste de la cristallographie aux
rayons X, elle a fourni des images cruciales aux chercheurs Watson et Crick,
qui se sont approprié la découverte et ont obtenu le prix Nobel de médecine en 1962. Un hommage tardif pour une biologiste
injustement restée dans l’ombre.
Françoise Dolto, la voix des enfants

Rue Françoise Dolto (13e)
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Connue du grand public pour ses émissions radiophoniques et ses ouvrages,
Françoise Dolto (19808-1988) a révolutionné la psychanalyse infantile. Son approche
innovante a posé les bases d’une meilleure prise en charge de la parole de
l’enfant. La rue qui porte son nom dans le 13e rappelle son engagement sans faille
pour la cause des enfants.
Gilberte Steg, médecin et résistante

Place Ady et Gilberte Steg (12e)
Credit
Clément Dorval / Ville de Paris
Gynécologue psychosomaticienne, Gilberte Steg (1924-2021) fut aussi une figure de la
Résistance. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s’est illustrée au sein des
Éclaireurs Israélites de France en aidant des enfants juifs à échapper aux
rafles. Une place du 12e arrondissement lui rend hommage, ainsi qu’à son mari Ady, déportée et assassinée dans le camp de Majdanek, en Pologne.
Jacqueline de Romilly, la gardienne des langues anciennes
Première femme professeur au Collège de France et deuxième à entrer à
l’Académie française, Jacqueline de Romilly (1913-2010) a consacré sa vie à l’étude de la
Grèce antique et à la transmission du savoir. Une bibliothèque (18e) et une placette (5e) portent le nom de celle qui fut une fervente défenseuse de l’enseignement
du grec et du latin.
Rose Dieng-Kuntz, précurseuse de l’intelligence artificielle
Première femme africaine admise à l’École polytechnique en 1975, Rose Dieng-Kuntz marque l’histoire des sciences du numérique. Après un doctorat en informatique, elle rejoint l’Inria où elle devient une spécialiste reconnue du Web sémantique et de l’intelligence artificielle.
À la tête du projet Acacia, elle explore les méthodes de capitalisation et de partage des savoirs, ouvrant la voie à des avancées majeures en informatique. Récompensée par le prix Irène Joliot-Curie qui met en lumière les femmes de sciences aux carrières exemplaires en 2005, elle laisse un héritage scientifique incontournable. Une allée du 19ᵉ arrondissement porte désormais son nom.
Jacqueline Manicom, militante et écrivaine engagée
Sage-femme de formation, militante féministe et autrice, Jacqueline Manicom
a joué un rôle essentiel dans la dépénalisation de l’avortement et la création
du premier centre de planning familial en Guadeloupe. Une école maternelle porte aujourd’hui son nom dans le 20e, rappelant son engagement pour les droits des femmes
et des minorités.
Angélique du Coudray, pionnière de l’obstétrique moderne
Sage-femme avant-gardiste, Angélique du Coudray a
révolutionné la formation en obstétrique. Après seize ans d’exercice à Paris,
elle sillonne la France pour former gratuitement plus de 5 000 accoucheuses,
dotée d’un brevet royal et d’une pension de Louis XV.
Son innovation ? Un mannequin pédagogique grandeur nature, approuvé par
l’Académie de chirurgie en 1756, qui permet d’enseigner les gestes de
l’accouchement.
Son manuel Abrégé de l’art
des accouchements (1759) et l’ouverture de maisons de maternité
contribuent à réduire la mortalité infantile. Un héritage majeur pour
l’obstétrique moderne.
Une place du 10e arrondissement lui rend hommage.
Madeleine Pauliac, médecin et résistante
Née en 1912, Madeleine Pauliac se distingue par son engagement médical et
humanitaire. Médecin résistante durant la Seconde Guerre mondiale, elle
participe à la Libération de Paris avant de mener, sous l’égide du général de
Gaulle, une mission de rapatriement des Français d’Europe de l’Est.
Membre de la Croix-Rouge et de l’Escadron bleu, elle vient en aide aux religieuses
victimes de viols, incarnant un humanisme sans faille. Aujourd’hui une école du 9ème arrondissement lui rend hommage en portant son nom. Décédée en 1946, elle
laisse derrière elle un parcours d’exception, honoré par la Légion d’honneur et
la Croix de guerre.
Solange Faladé, pionnière de la psychanalyse et de l’ethnopsychiatrie

Jardin Solange Faladé
Credit
Sonia Yassa / Ville de Paris
Née en 1925 au Bénin, Solange Faladé devient une figure majeure de la psychanalyse en France. Étudiante engagée, elle est la première présidente de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France avant de se consacrer à la clinique sous l’influence de Jacques Lacan.
Psychanalyste et chercheuse, elle explore les liens entre ethnologie et psychopathologie, fondant en 1962 l’Institut d’ethno-psychopathologie africaine à Paris. Défendant une approche critique du racisme et du colonialisme, elle laisse une œuvre marquante sur la transmission des savoirs freudiens et lacaniens. Pour lui rendre hommage, aujourd’hui un jardin parisien porte son nom dans le 12e arrondissement.
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