Ces femmes de science à qui Paris rend hommage

Le saviez-vous ?

Mise à jour le 07/03/2025

Portrait de Françoise Dolto en septembre 1981.
À l'instar de Françoise Dolto, de nombreuses femmes de science qui ont marqué leur époque ont donné, ces dernières années, leur nom à des écoles, des jardins, des bibliothèques ou encore des résidences pour étudiants. Focus sur ces personnalités d'exception qui ont laissé leur empreinte par leurs travaux.
Paris, ville de culture et de savoir, honore les figures marquantes de la science en leur dédiant des rues, des places et des jardins. Parmi elles, des femmes pionnières dont les travaux ont bouleversé leur discipline. Après les sportifs, les acteurs, les actrices ou encore les réalisateurs, place aux femmes de science qui ont leur nom gravé dans Paris. Quel est leur parcours ? Qu’ont-elles accompli ? Nous passons tous les jours devant ces édifices, mais connaissez-vous vraiment ces femmes ?

Alice Saunier-Seïté, une pionnière de l’enseignement supérieur

Le jardin Aline Saunier-Seïté (6e) porte le nom d’une femme qui fut, en France, la première à occuper des fonctions jusque-là réservées aux hommes. Docteure en lettres et géographe de formation, Alice Saunier-Seïté a gravi les échelons du monde universitaire avant de devenir ministre des Universités entre 1978 et 1981. Elle a notamment œuvré pour la modernisation de l’enseignement supérieur et la reconnaissance des femmes dans les sphères académiques.

Rosalind Franklin, la méconnue de l’ADN

Square Rosalind Franklin.
Son nom ne figure pas au palmarès des prix Nobel, mais son travail a été déterminant : Rosalind Franklin (1920-1958), honorée par un square dans le 15e arrondissement, est la scientifique qui a permis de prouver l’existence de la structure en double hélice de l’ADN.
Spécialiste de la cristallographie aux rayons X, elle a fourni des images cruciales aux chercheurs Watson et Crick, qui se sont approprié la découverte et ont obtenu le prix Nobel de médecine en 1962. Un hommage tardif pour une biologiste injustement restée dans l’ombre.

Françoise Dolto, la voix des enfants

Rue Françoise Dolto.
Connue du grand public pour ses émissions radiophoniques et ses ouvrages, Françoise Dolto (19808-1988) a révolutionné la psychanalyse infantile. Son approche innovante a posé les bases d’une meilleure prise en charge de la parole de l’enfant. La rue qui porte son nom dans le 13e rappelle son engagement sans faille pour la cause des enfants.

Gilberte Steg, médecin et résistante

Place Ady et Gilberte Steg.
Gynécologue psychosomaticienne, Gilberte Steg (1924-2021) fut aussi une figure de la Résistance. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s’est illustrée au sein des Éclaireurs Israélites de France en aidant des enfants juifs à échapper aux rafles. Une place du 12e arrondissement lui rend hommage, ainsi qu’à son mari Ady, déportée et assassinée dans le camp de Majdanek, en Pologne.

Jacqueline de Romilly, la gardienne des langues anciennes

Première femme professeur au Collège de France et deuxième à entrer à l’Académie française, Jacqueline de Romilly (1913-2010) a consacré sa vie à l’étude de la Grèce antique et à la transmission du savoir. Une bibliothèque (18e) et une placette (5e) portent le nom de celle qui fut une fervente défenseuse de l’enseignement du grec et du latin.

Rose Dieng-Kuntz, précurseuse de l’intelligence artificielle

Première femme africaine admise à l’École polytechnique en 1975, Rose Dieng-Kuntz marque l’histoire des sciences du numérique. Après un doctorat en informatique, elle rejoint l’Inria où elle devient une spécialiste reconnue du Web sémantique et de l’intelligence artificielle.
À la tête du projet Acacia, elle explore les méthodes de capitalisation et de partage des savoirs, ouvrant la voie à des avancées majeures en informatique. Récompensée par le prix Irène Joliot-Curie qui met en lumière les femmes de sciences aux carrières exemplaires en 2005, elle laisse un héritage scientifique incontournable. Une allée du 19ᵉ arrondissement porte désormais son nom.

Jacqueline Manicom, militante et écrivaine engagée

Sage-femme de formation, militante féministe et autrice, Jacqueline Manicom a joué un rôle essentiel dans la dépénalisation de l’avortement et la création du premier centre de planning familial en Guadeloupe. Une école maternelle porte aujourd’hui son nom dans le 20e, rappelant son engagement pour les droits des femmes et des minorités.

Angélique du Coudray, pionnière de l’obstétrique moderne

Sage-femme avant-gardiste, Angélique du Coudray a révolutionné la formation en obstétrique. Après seize ans d’exercice à Paris, elle sillonne la France pour former gratuitement plus de 5 000 accoucheuses, dotée d’un brevet royal et d’une pension de Louis XV.
Son innovation ? Un mannequin pédagogique grandeur nature, approuvé par l’Académie de chirurgie en 1756, qui permet d’enseigner les gestes de l’accouchement. Son manuel Abrégé de l’art des accouchements (1759) et l’ouverture de maisons de maternité contribuent à réduire la mortalité infantile. Un héritage majeur pour l’obstétrique moderne. Une place du 10e arrondissement lui rend hommage.

Madeleine Pauliac, médecin et résistante

Née en 1912, Madeleine Pauliac se distingue par son engagement médical et humanitaire. Médecin résistante durant la Seconde Guerre mondiale, elle participe à la Libération de Paris avant de mener, sous l’égide du général de Gaulle, une mission de rapatriement des Français d’Europe de l’Est.
Membre de la Croix-Rouge et de l’Escadron bleu, elle vient en aide aux religieuses victimes de viols, incarnant un humanisme sans faille. Aujourd’hui une école du 9ème arrondissement lui rend hommage en portant son nom. Décédée en 1946, elle laisse derrière elle un parcours d’exception, honoré par la Légion d’honneur et la Croix de guerre.

Solange Faladé, pionnière de la psychanalyse et de l’ethnopsychiatrie

Jardin Solange Faladé.
Née en 1925 au Bénin, Solange Faladé devient une figure majeure de la psychanalyse en France. Étudiante engagée, elle est la première présidente de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France avant de se consacrer à la clinique sous l’influence de Jacques Lacan.
Psychanalyste et chercheuse, elle explore les liens entre ethnologie et psychopathologie, fondant en 1962 l’Institut d’ethno-psychopathologie africaine à Paris. Défendant une approche critique du racisme et du colonialisme, elle laisse une œuvre marquante sur la transmission des savoirs freudiens et lacaniens. Pour lui rendre hommage, aujourd’hui un jardin parisien porte son nom dans le 12e arrondissement.
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