Connaissez-vous l'urban tennis ?

Reportage

Mise à jour le 16/12/2022

Ce petit frère du tennis commence à pointer son nez dans l’Hexagone. À Paris, un premier terrain vient d’ouvrir au public dans le 18e arrondissement. Direction la rue du Poteau pour découvrir cette jeune discipline.
Ce tout nouveau court est le fruit d’un travail mené par la Fédération française de tennis (FFT), avec le soutien de la Ville de Paris et du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024. La mission est de « contribuer à l'implantation du sport dans les villes, et notamment dans les lieux où l’accès y est difficile », déclare Gilles Morretton, président de la FFT et ancien joueur professionnel.
Pour l’accompagner, l’ancienne championne de tennis française Isabelle Demongeot, désormais reconvertie comme consultante, ainsi qu'une dizaine de collégiens. Parmi ces derniers, tous découvrent la pratique : « Je connaissais le tennis, mais pas l’urban tennis », explique Oumar, 13 ans, élève de 4e au collège Hector Berlioz. Idem pour Makan, son camarade de classe, qui se laisse agréablement prendre au jeu : « Je ne connaissais pas du tout, moi je suis plutôt foot, mais quand ils ont demandé si on comptait rejouer pendant les récréations, j’ai dit oui. »
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Comment joue-t-on à l’urban tennis ?

Pour pratiquer, rien de plus simple. Une raquette, idéalement de 21 pouces. Une balle bien sûr, mais en mousse, comme le justifie à sa façon Gilles Morretton : « Au ski on ne débute jamais directement par la piste noire. » Puis un filet. Le terrain est de petite taille (6 mètres sur 12) et peut être tracé à la craie. Cette discipline bénéficie d’un avantage important, elle se pratique avec du mobilier urbain ou contre un mur. « Pendant que certains jouent sur le court, les autres peuvent jouer contre le mur, le plaisir est le même », explique Isabelle Demongeot.
Les élèves du collège Hector Berlioz peuvent profiter du terrain toute l’année, pendant les récréations ou la pause déjeuner. La cour est également ouverte chaque samedi aux Parisiennes et aux Parisiens. Vous n’avez pas le matériel nécessaire ? Pas de panique, il peut être fourni sur place.
Fort de l'engouement, le dispositif se déploie progressivement. La Fédération française de tennis et Paris 2024 ont annoncé l’arrivée future de trois nouveaux courts dans la capitale, dans les 12e et 13e arrondissements.

L'alliance de l’art et du sport

C’est une manière de promouvoir l’art dans les écoles

Caroline Derveaux
artiste peintre
Si les élèves de ce collège du quartier de la porte de Montmartre profitent de ce nouvel espace sportif, ils ont également eu le privilège d’en admirer sa production artistique. Ce court est une création signée par l’artiste peintre française Caroline Derveaux. Cette dernière a également profité des murs vieillissants pour les illustrer. Le tout pendant les temps scolaires. « Je peignais pendant les heures de cours, c’est une manière de promouvoir l’art dans les écoles. »
Un projet spécial pour cette peintre formée à Londres, où une quinzaine d’élèves du collège Hector Berlioz ont eu leur mot à dire : « Ce terrain est le fruit d’un travail participatif de la part de ces collégiens, ils ont choisi les mots apparaissant sur le terrain et le design final parmi les trois que j’ai créés », raconte l’artiste de 32 ans.
Pour elle, cette opportunité est un bon moyen, à sa façon, de montrer la voie aux plus jeunes. «Le graffiti, par définition, ça fédère, peu importe l’âge […] Si en plus je peux montrer aux jeunes adolescentes qu’une femme peut être artiste, c’est le Graal. »