Connaissez-vous la Maison des Femmes de Paris ?
Mise à jour le 26/11/2019
La Maison des Femmes de Paris a vu le jour en 1981 dans le sillage du Mouvement de Libération des Femmes afin de rassembler des collectifs féministes encore épars à l’époque. C’est aujourd’hui une association loi de 1901, qui concentre des initiatives féministes et accueille des femmes victimes de violences sexistes. C’est un espace laïque et ouvert à toutes les femmes. Et tous les services proposés sont gratuits.
Comment résumeriez-vous les engagements et les valeurs de votre association ?
Pour nous, le plus important, c’est l’inclusion de toutes les femmes. Ici, toutes les femmes sont libres de parler, elles sont écoutées et surtout elles sont crues. On tient aussi à prendre en considération toutes les violences. La violence des hommes sur les femmes ne se traduit pas uniquement par des coups. On a très longtemps évoqué uniquement les « femmes battues », et c’est réducteur. Nous, on préfère vraiment parler des violences de manière générale parce qu’une femme qui subit la violence d’un homme ou d’un système patriarcal n’a pas forcément des bleus et des plaies. Les violences psychologiques ou encore économiques ne doivent pas être minimisées.
Quelles sont les principales activités de votre association ?
Nous organisons tout d’abord des ateliers pour aider des femmes sur des thématiques particulières comme l’autonomie ou encore le self defense. Un cycle d'ateliers est particulièrement dédié à l'insertion vers l'emploi. Deux groupes de parole existent également dont l'un, hebdomadaire, est réservé aux femmes de 18 à 25 ans. Enfin, des permanences sont tenues par les diverses associations en place ici. Ainsi, les femmes peuvent obtenir une consultation psychologique ou encore des conseils juridiques. La Maison est avant tout un lieu de vie avec des repas partagés tous les vendredis et l’organisation régulière de débats.
Une initiative dont vous êtes particulièrement fière ?
C’est une question compliquée parce qu'on propose énormément de choses pour venir en aide aux femmes et toutes ont du sens. Mais par exemple, nous sommes la seule association féministe à proposer une permanence hebdomadaire d’écoute pour les femmes en langue des signes. Je suis aussi particulièrement fière de proposer des groupes de parole dans lesquels j’interviens en tant qu’animatrice et écoutante.
Qui fait vivre ce lieu ?
Actuellement, la Maison des Femmes compte 4 salariées à temps partiel, des vacataires ponctuelles au gré des permanences, groupes de parole et ateliers et beaucoup de bénévoles (juriste, psychologues…). La Ville de Paris est notre partenaire et l’un de nos financeurs. L’association est également rattachée au centre Hubertine Auclert, le centre francilien pour l’égalité femmes-hommes.
En 2018, 328 femmes ont été accueillies pour la première fois par la Maison des Femmes.
On accueille tout type de femmes. On a des statistiques, et ce qui ressort le plus, ce sont des femmes qui sont face à une situation de violence, des trentenaires, célibataires avec enfants. Mais quand on regarde en détails, on retrouve en fait énormément de profils différents. On reçoit régulièrement des femmes de plus de 60 ans, des mineures, des femmes en situation de mal-logement ou encore qui ont besoin de conseils juridiques, en cas de divorce ou de dépôt de plainte par exemple. En 2018, 328 femmes ont été accueillies pour la première fois par la Maison des Femmes. En 2019, ce chiffre va au moins doubler car on a amélioré nos capacités d’accueil.
Vous avez en ce moment une actualité, l’exposition « Traces, mémoires, histoire des luttes de femmes de l’immigration en France » à la Maison des Associations du 12e arrondissement…
Oui, on a voulu mettre en valeur des combats de femmes, des revendications féministes menées par des femmes d’origines diverses qui ont immigré en France. On y découvre de fabuleux combats. Saviez-vous que dans les années 1970, il existait dans le 18e un comité de défense des prisonnières politiques au Chili? Que des manifestations de sans papiers chinoises pour le droit au travail se sont déroulées en 1997 dans les rues de Paris? Le 4 décembre aura notamment lieu à 17h30 une visite commentée suivie d’un débat.
Accueil gratuit proposé le mardi et le jeudi de 13h à 18h et le vendredi de 13h à 17h.
En dehors de ce temps réservé exclusivement à l’accueil, les associations et les bénévoles prennent le relai en fonction du programme.
Rendez-vous et horaires sur www.mdfparis.wordpress.com
Maison des Femmes de Paris
163, rue de Charenton (12e)
Tél.: 01 43 43 41 13
Femmes sourdes : SMS 06 73 72 43 83
zqscnevf.npgvbaivbyraprf@tznvy.pbz[mdfparis.actionviolences puis gmail.com après le signe @]