Les enfants, acteurs de la réduction du gaspillage alimentaire à la cantine
Actualité
Mise à jour le 21/06/2019
Les enfants, toujours à la pointe de la lutte contre le gaspillage! Paris s’est en effet engagé à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2020 et a choisi de signer des chartes avec les cantines scolaires. Le mercredi 24 mai, les élèves de l'école élémentaire du 12-14 rue d'Alésia dans le 14e ont ainsi participé à un atelier de sensibilisation au gaspillage alimentaire animé par l’association Love Your Waste.
Les personnels de l’école et les élèves ont contribué à l'élaboration d"une charte qui a été symboliquement signée par les élus et va permettre de généraliser cette démarche à l’ensemble des cantines parisiennes. Ces chartes formalisent les efforts déjà engagés pour une meilleure gestion des commandes, des quantités et des inscrits à la cantine. Elles doivent aussi contribuer à améliorer la présentation des plats et les recettes.
Des mécanismes permettant de ne pas jeter les surplus alimentaires ont été mis en place au sein des écoles, dans les cuisines, de même que des partenariats avec des associations de redistribution des excédents, comme ici avec Love your waste.
Un travail au long cours
L'association vise à transformer en énergie les biodéchets (déchets alimentaires et des autres déchets naturels biodégradables). Tri, collecte, valorisation énergétique et lutte contre le gaspillage alimentaire, "Love your waste" accompagne les restaurants collectifs dans la gestion de leurs biodéchets.
De la pédagogie
Juliette Franquet, la directrice de l'association, mise beaucoup sur la pédagogie avec les premiers concernés, les enfants. "Vous vous rendez compte? La Caisse des Ecoles prépare plus de 7000 repas par jour, rien que dans le 14e arrondissement. Elle cuisine plein d'ingrédients pour que vous grandissiez sainement et trouvent des solutions pour que vous mangiez de tout, même du poisson et des betteraves."
Mais les enfants ont-ils bien conscience de ce qu'est le gaspillage? "On prend à manger et puis on n'en a plus envie, on n'aime pas ou on n'a plus faim, alors on jette." "Eh oui, répond Juliette, C'est pourquoi il faut réduire ce qui est jeté, perdu, ou dégradé, pour mieux consommer, et aussi économiser de l'argent". Pédagogue, Juliette Franquet passionne son auditoire, petits et grands, et ses exemples font mouche. Le gaspillage est de 20 kilos en moyenne par an et par habitant en France. Rien que dans les écoles primaires, 13.800 repas sont jetés, soit l'équivalent de 3 classes pendant un an. Ou le poids de trois hippopotames.
1/3 de la production alimentaire finit à la poubelle
Directrice générale et co-fondatrice de Love your waste
Elle poursuit "Quand vous jetez du pain, une baguette par exemple, c'est comme si vous jetiez toute une baignoire d'eau sans l'avoir utilisée! Et comme vous le savez sans doute, l'eau, c'est très précieux". Mais la conclusion s'impose d'elle-même: le meilleur déchet, c'est celui qu'on ne produit pas!
La preuve en image à la cantine
Nous prenons la direction du réfectoire. Au menu ce midi, poulet à la crème haricots verts, fromage, crème au chocolat et galettes bretonnes. Un repas 100% bio. Nous discutons avec Lise, Eya et Eva, trois petites filles canailles. "Moi je mange un peu de tout", se vante Eya. "Moi j'aime les desserts, surtout les gâteaux", reconnaît Lana. Lise, quand à elle, confie avec des yeux gourmands: "j'adore le poulet, les pâtes, les desserts, surtout les petits suisses, c'est mon dessert préféré, je les prépare moi-même dans un bol avec du sucre!" "Mange un peu Lise, tu n'as mangé que ton dessert", intervient la Responsable Éducative Ville (REV) de l'école, Florence Hammad. Lise poursuit en mangeant quelques haricots verts : "moi j'adore ça les desserts mais ma mère ne veut pas que j'en mange trop, elle préfère que je prenne des fruits comme des bananes ou des pommes, pffff".
Et le gaspillage alimentaire, qu'en pensent-t-elles? "A la fin du repas, chaque élève jette ses restes dans deux poubelles bien distinctes. On met la nourriture dans le bac jaune et les papiers dans les bleues", répond fièrement Lise. Les filles prennent le plan anti-gaspillage très à cœur: "il y a même des CP qui ne mangent presque rien, il donnent tout pour "faire de l'énergie"". "Ou ils tentent surtout de trouver une bonne excuse pour ne pas manger ce qu'ils n’aiment pas " sourit Florence Hammad.
"En principe, on essaye de faire goûter les enfants à tout mais on ne veut pas les braquer. Les légumes par exemple, c'est plus facile de les faire manger en gratins. Pour le tri, on les a sensibilisés et ça s'est bien rapidement mis en place. Dès lors qu'on leur explique, les enfants prennent rapidement conscience des choses et se montrent très coopératifs", souligne-t-elle.
Une sensibilisation qui vise à se généraliser
Au delà de la gestion des bio-déchets (les équipe de Love your waste passent deux fois par semaine pour récupérer tous les déchets alimentaires, qui seront transformés en énergie), la Caisse des écoles essaye de généraliser le bio et le local. Elle a passé un marché avec des agriculteurs d’Île de France regroupés en coopérative bio, afin de pouvoir répondre au conséquent marché de la restauration scolaire. "Nous commandons les fruits et légumes. Il y a par ailleurs un plat végétarien une à deux fois par mois. Nous essayons de réduire la part carné car elle a un fort impact environnemental, mais il faut trouver des alternatives", précise Sophie Taillé-Polian, directrice de la Caisse des Ecoles du 14e, A la cantine, 50% au moins des repas sont bio, et le menu atteint parfois les 100%. Main dans la main avec les enfants, ses personnels, les associations, les écoles et ses nombreux partenaires, la Ville de Paris poursuit son action pour une alimentation durable.
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