Dans le 20e, l'auberge de Buzenval modernise le gîte et le couvert !

Sa façade capte le regard. Au 61, rue de Buzenval (20^e), l’immeuble métallique de cette auberge, issue de l'appel à projets Réinventer Paris, rayonne et s’offre des reflets brillants qui le fondent dans le ciel parisien. Comme toute nouvelle construction, elle répond à des objectifs environnementaux ambitieux, avec une structure mixte bois-béton et la majorité des fenêtres sont parées de verdure. Depuis la rue, on aperçoit en contre-plongée la végétalisation du toit.

« C’est encore calme, c’est l’après-déjeuner et les “check-in” sont à 15 heures », explique Neel Tordo, le directeur de JO&JOE, l'enseigne qui gère les murs. L’endroit de 1 500 m² se veut plus qu’un « simple dortoir pour les personnes de passage dans la capitale ». La cible : les 18-25 ans. Mais l’auberge s’ouvre à tous : « On veut absolument que ce soit un lieu de vie accessible au plus grand nombre », raconte le jeune directeur de 33 ans.

Visible depuis la rue à travers de grandes fenêtres, le rez-de-chaussée est la représentation parfaite du lieu hybride. Une grande salle ornée de graffitis accueille la journée une vingtaine de personnes en coworking. « Ici, il doit se passer des choses tous les jours, c’est l’essence de l’auberge. » Une programmation quotidienne est aussi proposée : ateliers, concerts, DJ sets, comedy club, etc.

Le lieu accueille un bar-restaurant ouvert sept jours sur sept, et un rooftop végétalisé de 200 m² ouvert à tout le monde, résidents ou non. Ici, pas de sous-traitants ni de prix exorbitants : « On a une vraie offre complète de restauration. Nos pizzas coûtent de onze à quinze euros, nos cocktails démarrent à six euros hors happy hours. » Pour le directeur, l’ouverture sur le quartier passe aussi par des prix accessibles, « nécessaires dans un quartier populaire ».

Jo & Joe héberge aussi une boutique de skateboard, Skate Nation, « le QG de Paris Skate Culture », un des clubs de skate de la capitale, se réjouit Neel Tordo. L’association jouit gratuitement de ce « shop » de 15 m². Une volonté issue du projet Réinventer Paris : « Dans le cahier de charges, il était inscrit qu’une pièce devait être dédiée aux mobilités douces. »

« On est vraiment à mi-chemin entre hôtel et auberge de jeunesse », précise Neel Tordo. Sa mission : être un hébergement à vocation touristique, avec 160 lits disponibles, répartis dans une trentaine de chambres sur quatre étages.

Tout le long des couloirs sombres, « pour que chacun respecte la quiétude de l’autre », on trouve des chambres privées (plusieurs sont accessibles aux personnes à mobilité réduite), des dortoirs de six à huit places, dont certains réservés aux femmes, et des chambres triples « atypiques ». Toutes les pièces de l’hôtel sont embellies par de l’art urbain. La célèbre marque de skate Element a même laissé des planches décoratives dans quelques chambres.