Dans le Marais, un hôtel particulier transformé en hub de la création

« Je n’aurais jamais imaginé travailler dans un cadre pareil. » Pour Adrian Joffe, créateur de la célèbre marque Comme des garçons, occuper l’hôtel de Coulanges (Paris Centre) « est un rêve devenu réalité. C’est l’ancienne demeure de jeunesse de Madame de Sévigné tout de même ! On va lui rendre son allure historique. »

Pour celui qui est aussi cofondateur des concept stores Dover Street Market, tout a commencé en 2016 avec le Collectif Coulanges – l’un des lauréats de la 1^re édition de l’appel à projets urbains innovants Réinventer Paris –, notamment porté par Patrick Hazan. L’ambition de ce grand nom de la mode ? « Implanter une activité dynamique dans un lieu historique de 3 000 m² ». Et c’est bien l’un des objectifs de l’appel à projet lancé par la ville de Paris : faire évoluer l’architecture et les usages des sites parisiens d’exception dans une expérimentation urbaine inédite, ouverte aux nouvelles manières d’habiter, de travailler et à la hauteur des défis environnementaux.

Cette « démarche passionnée » a tout de suite plu à Adrian Joffe : « Quand M. Hazan nous a approchés, nous étions tout de suite partants. Qui dirait non à de tels locaux en plein cœur de Paris ? s’enthousiasme le Britannique. Lorsqu’il nous a fait visiter les lieux, au rez-de-chaussée, il m’a dit : “Je peux vous proposer cette partie pour votre activité.” J’ai répondu : “Je ne veux pas qu’une partie, je veux tout !” »

Résultat des opérations : le collectif a été accompagné par Beacon Capital Partners France et par les cabinets d’architecture François Chatillon et Sahuc & Katchoura pour mener des travaux de restructuration entre 2018 et 2020. Et aujourd’hui, Dover Street Market assure la gestion opérationnelle de l’édifice.

Dans son cahier des charges, le Collectif Coulanges entendait être « un lieu innovant au service des acteurs des industries de la mode, du design et de la création ». La directrice de Dover Street Market Paris, Kate Coffey, confirme : « Ce n’est pas un espace uniquement réservé à la mode et à des activités prédéfinies. » Pour Adrian Joffe, le lieu se compose de « trois espaces qui se veulent complémentaires ». « C’est dans l’ADN de Dover Street Market », complète sa directrice américaine.

Au rez-de-chaussée, au 1^er étage et dans une partie du sous-sol, ce seront 1 300 m² de concept stores de créateurs. « Ce sera le cœur du site », indique Adrian Joffe. Du 2^e au 3^e étage, 1 000 m² de bureaux partagés seront aménagés. Au sous-sol, « le hub » servira d’espace polyvalent, « pour accueillir tous types d’événements, des défilés de mode aux expositions culturelles », explique le cofondateur. « L’idée est d’offrir à la scène locale de la visibilité. »

Haut lieu de la mode parisienne, le Marais accueillera au printemps le septième magasin Dover Street Market. « J’ai l’impression de poser mes valises à Paris pour la seconde fois », narre Adrian Joffe, installé dans la capitale depuis trente-six ans. Un sentiment partagé par Kate Coffey, arrivée dans la capitale il y a huit ans pour ses études : « Il y a quelque chose de magique… Quand on s’installe ici, on n’a plus envie d’en partir. » Toute une histoire.

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