Dans les coulisses du musée de la Libération de Paris – musée du général-Leclerc – musée Jean-Moulin

Reportage

Mise à jour le 07/08/2024

Le musée de la Libération de Paris – musée du général-Leclerc – musée Jean-Moulin se situe au-dessus du poste de commandement du Colonel Rol-Tanguy, à vingt mètres sous terre, place Denfert-Rochereau (14e).
Le nouveau musée de la Libération de Paris – musée du Général-Leclerc – musée Jean-Moulin a été inauguré officiellement le 25 août 2019 place Denfert-Rochereau (14e), à l’occasion des 75 ans de la Libération de Paris. C’est sur cette place que la 2e division blindée du général Leclerc arrivait depuis la porte d’Orléans, en direction de son poste de commandement, gare Montparnasse.

Restauration de deux pavillons Ledoux

Anciennement situé sur la dalle Atlantique au-dessus de la gare Montparnasse, le musée souffrait d’un manque de visibilité et d’accessibilité. En 2015, la Ville de Paris décide de le déplacer dans un lieu plus visible et porteur des traces de la libération de Paris, à savoir dans les pavillons de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux conçus en 1787 place Denfert-Rochereau. Sous le pavillon Ouest se cache un haut lieu de commandement. Dans cet abri de défense passive, le colonel Rol-Tanguy installe son PC le 20 août 1944, dès le début de l’insurrection populaire contre l’occupant.
Le chantier du nouveau musée a été lancé en mai 2017. L’opération a consisté à restaurer deux pavillons patrimoniaux et à réhabiliter le bâtiment adjacent du XIXe siècle. Le site de Montparnasse a été fermé en juillet 2018 pour débuter le déménagement des collections avant leur installation cet été. En tout, près de 20 millions d’euros ont été nécessaires, dont 13 financés par la Ville.
Le musée a gagné en surface : il compte désormais 2 500 m2 de surface d'exposition, dont 660 m2 destinés aux collections permanentes, 140 m2 aux expositions temporaires et 160 m2 au centre de documentation.

Comprendre l’histoire au travers du parcours des deux hommes

Né de la donation de deux fonds, un legs d’Antoinette Sasse, peintre résistante et amie de Jean Moulin, et un autre de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque, le musée rassemble près de 300 objets. Documents originaux et photographies, des uniformes, des affiches, des journaux ainsi que des témoignages audiovisuels inédits sont exposés au long du parcours.
Son nom reflète sa thématique: montrer ce que la Libération de Paris et de la France doivent à l’action de ces deux hommes, Philippe Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin.
« L’enjeu du musée est de permettre au public d’aujourd’hui de comprendre une page fondamentale de l’histoire de France au travers du parcours de deux hommes très différents, Philippe Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin, explique Sylvie Zaidman, directrice du musée. La défaite de 1940 ébranle les structures du pays, désormais pour partie occupé par les Allemands et administré autoritairement par le gouvernement de Vichy, tenant d’un ordre nouveau. Les libertés sont réduites, le maintien de l’ordre passe par la régression. Chacun selon ses idées, Philippe Leclerc de Hauteclocque (le futur général Leclerc) et Jean Moulin se lancent dans un combat pour défendre leur patrie. Dans un monde en guerre, ils ont des valeurs à défendre et prennent des engagements décisifs. Leur objectif commun ? La libération de la France, dont la libération de Paris est le symbole plus fort. »
Organisées de façon chronologique, les différentes salles évoquent la défaite de 1940, l’occupation, la résistance intérieure puis les dunes de Libye, où la 2e division blindée (DB) du général Leclerc a combattu. Le musée rend également hommage aux femmes et hommes qui ont choisi de résister. Une quarantaine de portraits de Parisiennes et Parisiens sont affichés dans les salles. Les objets exposés laissent alors des traces de leur engagement dans la résistance, dans les combats en Afrique ou en Normandie, aux côtés du général Leclerc et de la 2e DB.

Le PC du colonel Rol-Tanguy ouvert pour la première fois au public

Le site de Denfert-Rochereau est chargé d’histoire puisqu’il abrite également en son sous-sol le PC du colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI). À vingt mètres sous terre, cet «abri de défense passive» sera ouvert pour la première fois au public. Les chemins de câbles, les groupes électrogènes, la porte blindée et étanche pour protéger des gaz toxiques, le cyclogénérateur, pour filtrer l’air en cas de bombardement… tout est d’époque.
Après avoir emprunté plus de 100 marches, le visiteur se retrouve plongé dans l’ambiance de la semaine insurrectionnelle, dans ce moment décisif de la libération de Paris.
« Le colonel Rol-Tanguy, à la tête des Forces françaises de l’intérieur (FFI), rassemble tout son état-major dans cet abri, indique Sylvie Zaidman. Sa femme, Cécile Rol-Tanguy, assure le secrétariat à côté du bureau du colonel. Les opératrices passaient des appels d’un endroit à l’autre avec le standard téléphonique. Les informations arrivaient ici, repartaient d’ici
Ce sous-sol de 800 m2 ajoute ainsi un témoignage inédit des journées cruciales qui ont précédé la libération de Paris. Pour s’immerger encore plus dans ce passé historique, le musée propose une visite en réalité mixte, avec des lunettes dédiées. Guidé par un personnage fictif, un résistant FFI, le visiteur découvre les événements qui se sont déroulés dans cet abri. Pour les personnes à mobilité réduite ne pouvant accéder à l’abri de défense passive, une visite virtuelle à 360° sur tablette est disponible sur demande à l’abri du musée.

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