Des adolescents créent un potager de rue dans le 11e

Actualité

Mise à jour le 13/07/2018

Association du quartier Saint Bernard
Une trentaine de jeunes, sous l'impulsion de l'association du quartier Saint-Bernard (11e) se sont lancés dans la création d'un potager de rue. Reportage sur cette végétalisation insolite.
"Vous prenez les outils, et on y va !" : rue Saint-Bernard (11e), Massiring Sylla distribue pioches, pelles, arrosoirs, sécateurs et binettes à une dizaine d'adolescents. Le jeune homme, coordinateur à l'association du quartier Saint-Bernard, encadre un "chantier citoyen" très original. "On gère déjà un jardin partagé (Ndlr : le jardin Nomade) tout proche, et on souhaitait l'étendre vers l'extérieur", explique-t-il.
Objectif durant 2 semaines : transformer un bout de rue, située entre deux squares, en potager ! Au total, une trentaine de jeunes de 13 à 16 ans vont se relayer sur ce chantier vert.

Potager et permis de végétaliser

La petite esplanade Renée Lebas a déjà débuté sa mue en février dernier. Munie d'un permis de végétaliser délivré par la mairie de Paris, l'association a créé des mini potagers le long du trottoir. Courgettes, tomates, potimarrons, oignons ont ainsi fait leur apparition. "On a même du mil venu du Sénégal", se réjouit Claire Deffontaines, également coordonnatrice à l'association.

En images : naissance d'un potager de rue

C'est notre place de village !

Claire Deffontaines
Coordonnatrice de l'association du quartier Saint-Bernard
Une fois les parcelles créées, elles sont arrosées et entretenues par plusieurs personnes du quartier. "On installe ces potagers, puis on proposera que le centre de loisirs, la résidence de personnes âgées ou encore la halte-garderie y jardinent, précise Claire Deffontaines. C'est notre place de village!"

Propreté à améliorer

Première priorité de la journée : dégager les grands buissons qui ont poussé et qui servent parfois de poubelles. "C'est cool de faire ce chantier, mais pas facile d'enlever les racines", reconnaît Leelou, une des jeunes participantes, qui s'active avec une pioche. La tâche est ardue, vu la taille des massifs, et le groupe redouble d'efforts.

Ce chantier de rue provoque la curiosité et même…. l'admiration. "C'est une initiative formidable", nous confie Jeanne, habitante du quartier "depuis toujours". Avec l'espoir, que "ce potager soit respecté". Car du côté propreté, certains riverains ont encore de mauvaises habitudes. "J'ai trouvé au milieu des plantes des frites, des canettes et mêmes des coques de téléphones mobiles ! ", témoigne Nesrine, 14 ans, chargée du nettoyage des premiers potagers avec un autre jeune.

"Si vous kiffez le potager du quartier, arrosez-moi!"

Pour inciter chacun à arroser, les jeunes jouent la carte de l'interpellation humoristique: "Si vous kiffez le potager du quartier, arrosez-moi!", proclame une pancarte rouge en forme de fleur.
Une fois la parcelle dégagée, il faudra construire des clôtures en bois. "On prendra des morceaux de palettes, que les jeunes vont peindre et assembler, précise Massiring Sylla, Ici, c'est de la récup'!" Ce chantier original est aussi l'occasion de "responsabiliser des jeunes de 13 à 15 ans, une tranche d'âge pour lesquels peu d'activités existent", souligne Claire Deffontaines. Et peut-être de susciter des vocations… jardinières.