Un nid de frelon asiatique à pattes jaunes (Vespa velutina nigrithorax) avait été découvert le 13 juillet 2016 dans les locaux du Muséum national d’histoire naturelle à Paris.
Les frelons asiatiques gagnent du terrain dans la capitale.
Le frelon asiatique gagne du terrain
Depuis son introduction accidentelle, estimée avant 2004 dans le Sud-Ouest de la France, cette espèce a envahi plus des trois quarts du pays. La progression de l’espèce est suivie par les chercheurs du Muséum National d’Histoire Naturelle, qui notamment cartographient la présence de ses nids sur l’ensemble du territoire national.
Il est aujourd’hui largement répandu en France et son
aire de répartition progresse d’environ 60 kilomètres par an. Arrivé en Île-de-France dès 2012, il était présent dans tous les départements de la petite couronne francilienne en 2015. La colonisation du territoire parisien, envisagée depuis plusieurs années, était donc inéluctable.
Le
frelon asiatique peut être détecté à partir de mars (femelles fondatrices de potentielles nouvelles colonies), et le pic de population dans les colonies s’étend de septembre à octobre (jusqu’à plus de 2.000 individus par nid, dont plus de 500 fondatrices).
Y a-t-il des risques?
Contrairement au frelon européen qui se rencontre régulièrement en forêt ou en campagne, le frelon asiatique a une plus grande plasticité écologique qui lui permet de se développer en milieu urbain: c’est pourquoi on le retrouve aujourd'hui à Paris.
Cette espèce dite exotique envahissante pose des problèmes économiques, environnementaux (le frelon asiatique est un prédateur généraliste pouvant avoir un impact sur les pollinisateurs sauvages), et peut présenter un risque pour la santé humaine.
Les risques pour la santé
Les frelons ne sont jamais agressifs envers l’homme lorsqu’ils volent en solitaire; ils n’attaquent que lorsqu’ils se sentent menacés, par des gestes brusques par exemple, ou si l’on s’approche à moins de cinq mètres de leur nid. En cas de dérangement, une colonie de frelon asiatique peut adopter un comportement agressif afin de défendre son nid. Il faut notamment demeurer extrêmement prudent face aux très gros nids observés dans les arbres (à partir du mois d’août).
Les risques économiques
Dès 2009, la Ville de Paris a été interpellée par les acteurs apicoles (ADAIF, SCA, SNA, UNAF) et le Muséum national d’histoire naturelle à propos de l’expansion rapide de l’aire de répartition de l’espèce. En effet, le secteur apicole est particulièrement touché car les abeilles sociales sont ses proies favorites, et elles n’ont pas de stratégie efficace de défense pour lutter contre le frelon asiatique.
L’espèce a été classée danger sanitaire pour les abeilles en 2012. Par la suite, l’État a défini les mesures de surveillance, de prévention et de lutte permettant de limiter l'impact du frelon asiatique sur les colonies d'abeilles domestiques sur le territoire national en 2013.
Pour limiter son impact sur un rucher, la destruction de tous les nids de Vespa velutina présents dans son voisinage demeure la solution la plus efficace. Le piégeage des frelons en automne à proximité du rucher peut être envisagé; mais en l’absence d’appât spécifique, à ce jour, de nombreux autres insectes risquent d’être capturés en même temps.
Plan de surveillance et de lutte
Dans les régions à risque, il faut donc développer des réseaux de surveillance et de contrôle en vue de prévenir l’installation du frelon, et donner rapidement l’alerte en cas d’introduction. L’objectif est de déceler la présence de fondatrices dès leur introduction et d’éradiquer avant le début de l’automne – moment correspondant à la dispersion de la génération sexuée – les premières colonies de frelons qui pourraient s’installer.
La Ville de Paris a convenu de développer avec ces acteurs les outils de lutte nécessaires et adaptés (piégeage et destruction des nids) en présence de frelons asiatiques afin de limiter la prédation sur les colonies d’abeilles présentes à Paris. Cette lutte sélective permet de préserver les autres espèces d’insectes.
En Île-de-France, le maître d'œuvre du Plan d’action régional de la surveillance, de la prévention et de la lutte contre le frelon asiatique est la FREDON Île-de-France avec l'appui de la Fédération régionale des organisations sanitaires apicoles d’Île-de-France (FROSAIF).
Que faire si vous découvrez un nid?
Si vous découvrez un nid sur le domaine public
Dans l'espace public à Paris,
la Ville de Paris prend en charge la destruction du nid. Il vous suffira pour cela de le signaler via
DansMaRue , rubrique "Arbres, végétaux et animaux" , item "Autres problèmes d'animaux et d'insectes."
Si le nid se situe dans un espace privé
La procédure est alors la suivante :
S’assurer qu’il s’agisse bien de celui d’une colonie de frelons asiatiques. Vous pouvez consulter la fiche d’aide à la reconnaissance, élaborée par les experts du Muséum national d'histoire naturelle.
Puis, faire appel à l’expertise d’un référent de la FROSAIF (voir la liste des référents de la FROSAIF dans les liens ci-dessous).
Si l’expertise le confirme, il faut faire appel à une entreprise experte en destruction de nids de cette espèce. La chambre syndicale 3D (désinsectisation, désinfection et dératisation) sera en mesure de vous communiquer le nom et les coordonnées d’un prestataire formé et ayant adhéré à la charte des bonnes pratiques en matière de destruction de nid de frelons asiatique réalisée par la FREDON Île-de-France.
Chambre Syndicale 3D Désinfection, Désinsectisation et Dératisation
Maison de la Mécanique
39/41 rue Louis Blanc
CS3008092038 La Défense Cédex
Tél : 01 43 34 76 20
Fax : 01 43 34 76 18
Courriel : [secretariat puis cs3d.info après le signe @]frpergnevng@pf3q.vasb[secretariat puis cs3d.info après le signe @]
Site internet : www.cs3d.fr/adherents-1/75
Si vous découvrez le nid de frelons en hiver ou au printemps
Il est totalement inutile de détruire ou faire détruire un nid adulte en plein hiver ou au printemps, car ces nids sont vides et ne seront jamais réinvestis. Les frelons asiatiques quittent définitivement le nid à l’automne (fin novembre) et début hiver avec l’arrivée du froid. Le nid est alors abandonné et ne sera pas réutilisé au printemps de l’année suivante.
Le nid est constitué d’une pâte qui ressemble à du papier mâché (morceaux d’écorce et bois tendre, imbibés d’eau et de salive pétris grâce aux mandibules que possèdent les frelons). Lorsqu’il n’est plus habité et entretenu par ses occupants, le nid se dégrade naturellement au fil du temps sous l’effet des intempéries et des oiseaux qui peuvent venir consommer quelques larves mortes.
S'il ne s'agit pas de frelons, mais d'abeilles
La procédure est alors différente. Les abeilles appartiennent à une espèce protégée par la loi, les pompiers ou les entreprises de désinsectisation n'ont pas le droit de les détruire. La seule solution consiste donc à faire appel à un apiculteur de la région qui accepte de venir chercher l'essaim pour augmenter son cheptel. Les colonies d'abeilles sont très recherchées par les apiculteurs. Contactez: