L’imagination fait le mur à l'école élémentaire de Belleville (20e)

Reportage

Mise à jour le 06/05/2024

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Le pignon de l’école élémentaire située au 236, rue de Belleville (20e) s'anime de rêves et de couleurs avec une fresque monumentale. Un univers entre ciel et mer dont les enfants sont très fiers !
La fresque monumentale se déploie sur le mur de l’école. Au centre, la jeune fille plongée dans un décor onirique fixe d’un œil le spectateur, livre ouvert en main. « C’est comme si elle rêvait en même temps qu’elle lisait et que son rêve prenait vie », partage Miguel Peralta co-auteur de l’œuvre aux côtés de Xoana Almar. Depuis le début du printemps, ce rêve dessiné a pignon sur rue et embellit le quotidien des élèves à l’école élémentaire de Belleville.
Face à un parterre de jeunes écoliers captivés, les deux artistes membres du collectif Cestola dédié à la peinture murale dévoilent leurs intentions : « Nous voulions représenter ce que l’on ressent lorsque l’on s’immerge dans un livre et qu’on se laisse emporter par la magie d’une histoire », explique Xoana Almar.

Une fenêtre sur l’imaginaire

Les enfants, curieux de comprendre la démarche artistique, posent des questions. Pour créer leur œuvre, les artistes ont demandé aux enfants de dessiner des poissons et des éléments aquatiques. « Vous avez recopié nos dessins ? », demande l’un d’eux. « Presque, sourit Xoana. Nous nous sommes inspirés de vos créations pour donner vie à notre fresque ! »
« Les écoles offrent un terrain idéal pour la peinture murale, commente Miguel Peralta. On y trouve bien souvent des murs gris que l’on peut transformer pour éveiller l’imagination des enfants. »
« Pour sensibiliser les élèves à la peinture murale, nous avons impliqué la communauté éducative de l’école à travers un temps d’échange avec les artistes », précise Mathilde Petit, de la circonscription des affaires scolaires et de la petite enfance (CASPE) du 20e.
« À l’origine, la branche mutualiste du Crédit agricole d’Île-de-France qui finance cette œuvre nous a contactés », poursuit-elle. Le projet a ensuite été porté par l’association Globe Painter, créée par Seth, artiste urbain de renommée internationale, qui peint des fresques dans le monde entier et invite d’autres créateurs à s’inspirer des échanges avec les enfants pour imaginer des fresques.

Un choix démocratique

Les croquis soumis au vote lors des conseils de classe

« Vu de l’extérieur, notre établissement, avec sa grande façade grise, n’était pas immédiatement identifiable en tant qu’école », remarque Jérôme Daffas, directeur de l’école. « À travers une allusion à la connaissance, symbolisée par un livre par exemple, nous souhaitions que l’on devine qu’à l’intérieur des murs, des enfants travaillent et apprennent. »
L’ébauche du projet final a été sélectionnée à l’unanimité parmi les propositions de deux artistes. Leurs croquis ont été soumis au vote des conseils de classe. « Tous les adultes de l’école, enseignants, personnel périscolaire et agents techniques ont aussi été associés à ce choix démocratique », souligne Jérôme Daffas.
Les enfants ont participé activement à l’œuvre dès sa création et se la sont appropriée lors des échanges avec les artistes. « Cette animation, moment de partage intense a rapproché les élèves de l’art et des artistes », se réjouit Mathilde Petit. Un événement artistique et ludique dont ils se souviendront à chaque passage devant la fresque !

Plus belle mon école

« Je suis fière de mon école !, s’exclame la jeune Aicha. Avant, le mur était tout gris. Maintenant il est coloré et l’on peut dire que notre école, c’est celle avec la fresque. »
« Ce sentiment de fierté que la fresque donne aux enfants est à souligner dans un quartier populaire comme le nôtre ! », note le directeur de l’école, Jérôme Daffas.