Au tir à l’arc, on dispute des sets comme au tennis

Imaginez-vous à l’entrée d’un quai du métro, puis visualisez une cible de la grandeur d’un CD à l’autre bout de la station. Tout le monde vous regarde, mais vous devez garder un calme olympien avant de lâcher votre flèche. C’est ce que vivent les archers en compétition en se concentrant sur le centre d’une cible de 122 cm de diamètre à 70 mètres de distance.

Aux Jeux olympiques, c’est l’arc classique qui est pratiqué. Les meilleurs archers s’affrontent en duel lors d’épreuves individuelles, par équipes et en double mixte. Les matchs se déroulent en système de sets, un peu comme en tennis.

Chaque set consiste en trois flèches tirées par chaque athlète. Celui ayant le score le plus élevé dans le set (addition des scores des trois flèches) marque 2 points. S’il y a égalité, chaque archer reçoit 1 point. Le premier arrivé à 6 points en individuel – 5 points en équipe ou en double mixte – est le vainqueur.

Qualités requises : concentration, rigueur et précision !

Remontons dans le temps, le tir à l’arc est l’un des sports les plus anciens et était utilisé initialement pour chasser et faire la guerre dès 1 200 avant J.-C. Au Moyen Âge, les archers rivalisaient lors de tournois. De ces temps lointains subsiste le beursault, une pratique de tir particulier en aller-retour. Le tir du Roy est lui aussi toujours d’actualité. C’est un tournoi annuel où les archers se défient en tirant sur un oiseau en bois, appelé papegay. Le meilleur d’entre eux est nommé Roy.

De la légende de Robin des Bois est venue l’expression « faire un Robin », soit transpercer à l’aide d’une flèche le tube (partie principale) d’une autre flèche plantée dans la cible. Une prouesse digne des exploits du célèbre justicier !

Au fil du temps, le tir à l’arc devient un sport à part entière, se structure et, en 1931, une fédération internationale est créée. Elle est devenue aujourd’hui la World Archery, l’organisme régulateur dédié à règlementer et promouvoir cette discipline.

Six archers et archères sont sélectionnés pour les Jeux olympiques de Paris 2024 : Baptiste Addis (Arc Club de Nîmes), Thomas Chirault (Archers clermontois), Jean-Charles Valladont (Arc Club de Nîmes), Lisa Barbelin (Archers riomois), Amélie Cordeau (1^re Compagnie d’arc d’Annemasse), Caroline Lopez (Archers riomois).

Cette discipline sera également présente aux Jeux paralympiques avec nos champions Aziza Benhami (Balma Arc Club) et Guillaume Toucoullet (les Archers de Compiègne) en arc classique. Julie Rigault-Chupin (les Archers de la Touvre), Thierry Joussaume (Tir à l’arc choletais), Maxime Guérin (1^re Compagnie d’arc de Dijon), eux, disputeront les épreuves en arc à poulies. Quant à Damien Letulle (Cercle sportif de l’Institution nationale des Invalides), soutenu par la Ville de Paris, il est sélectionné dans la catégorie W1.

« Archers et archères, je vous salue. » C’est ainsi que débutent les compétitions, une marque de respect envers chacun des concurrents.

Lors des volées, l’ambiance est calme. Vous entendrez les cliquetis, signifiant le décochage des flèches vers la cible, et les bruits sourds des impacts. Les premiers sont dus à l’usage d’un clicker, petite barre métallique qui a un rôle de contrôleur d’allonge. Il indique la limite de celle-ci pour chaque tireur. Quand il se fait entendre, l’archer peut décocher sa flèche. Les seconds bruits sont plus ou moins sourds, selon l’impact des flèches sur des cibles en paille ou en mousse.

La modernisation technique a amélioré considérablement le matériel des archers. Pour décocher une bonne flèche, ils utilisent différents accessoires : le berger button, pour servir d’amortisseur quand la flèche est propulsée et réduire ses ondulations lors du vol, des stabilisateurs ou bien une fibre optique colorée comme point de visée.

Ludique, se pratiquant en intérieur tout comme en extérieur, le tir à l’arc convient à tous, des enfants aux personnes âgées. Bien que calme, c’est un sport complet et bon pour le corps. Vous musclerez vos jambes en marchant pour aller chercher vos flèches et en revenant à la ligne de tir. Vous travaillerez aussi vos abdominaux et votre gainage afin d’acquérir une posture parfaite.

Et même le cerveau est sollicité pour calculer les scores. Cela améliore le calcul mental des plus jeunes et entretient les facultés des plus anciens. Il faut savoir qu’après chaque volée, les archers comptabilisent eux-mêmes leurs points sous le regard des arbitres. C’est dans ces moments-là que l’on entend parler les archers.

Si vous avez l’âme d’un Robin des Bois, dirigez-vous vers le longbow (arc en bois simple), et celle d’une Katniss Everdeen (héroïne du film Hunger Games), tournez-vous vers le barebow (arc nu). Vous vous sentez olympien ? Visez l’arc classique. Et si vous êtes dans la haute précision, il vous faut tester l’arc à poulies.

Si vous souhaitez découvrir le tir à l’arc, plusieurs clubs à Paris proposent des cours.