Et « pof » ! En escalade sportive, on évite les « bouteilles »

Grimper, oui. Mais pas n'importe comment ! L'escalade sportive regroupe trois disciplines, dont la première porte bien son nom : la vitesse. L'épreuve, qui ne dure que quelques secondes, consiste à grimper le plus vite possible au sommet d'un mur de 15 mètres. À chaque fois, deux grimpeurs s'affrontent sur deux murs identiques. Ce duel se joue souvent à quelques centièmes de seconde : le premier à toucher la plaque située au sommet l'emporte.

L'autre discipline présente aux Jeux de Paris 2024 est le bloc : une épreuve qui se déroule sur des structures de faible hauteur (4,5 mètres) et sans corde. Les grimpeurs doivent trouver les meilleures prises et réaliser les bons mouvements pour être capables de réaliser le parcours en moins de 4 minutes et avec le moins de tentatives possible.

La dernière épreuve s'intitule « difficulté » et consiste à grimper le plus haut possible sur un mur de 15 mètres de haut en 6 minutes. Le parcours est conçu pour être particulièrement difficile, avec des prises très compliquées à atteindre et une inclinaison du mur. Presque impossible à terminer, l'épreuve de difficulté récompense le grimpeur qui atteint la prise la plus haute. Si plusieurs grimpeurs atteignent la même prise, le temps pour arriver jusqu'à elle est utilisé pour les départager.

L'histoire de l'escalade aux Jeux olympiques est très récente puisqu'elle y est apparue pour la première fois à Tokyo, en 2021. Mais cette discipline n'en a pas moins une histoire longue comme une ascension de l'Everest ! Et pour cause : l'escalade était d'abord un moyen pour les alpinistes d'atteindre certains sommets. Pour mieux se préparer à ces moments pour le moins périlleux, des « clubs alpins » commencent, dès la fin du XIX^è siècle, à organiser des sorties dédiées exclusivement à la pratique de l'escalade.

Au fil des décennies, l'escalade se démocratise, notamment aux États-Unis, pour devenir un sport à part entière. La première compétition officielle a lieu en 1958 à Bardonecchia, près de Turin (Italie). D'abord testées en extérieur, les compétitions sont finalement organisées dans des salles afin de ne pas dénaturer les paysages pour accueillir des spectateurs ou tailler des prises.

Pour la première présence de l'escalade sportive aux Jeux olympiques, à Tokyo, les Français avaient fait bonne figure. Mickaël Mawem et son frère Bassa Mawen s'étaient tous les deux qualifiés pour la finale, terminant respectivement 5^è et 8^è. Côté femmes, Anouck Jaubert avait terminé 6^è. À l'époque, les grimpeurs concourraient dans les trois disciplines (vitesse, bloc et difficulté). À Paris, une première épreuve combinera bloc et difficulté et une seconde concernera uniquement la vitesse. Ce qui double donc les chances de médailles !

Et nous connaissons nos représentants pour les Jeux de Paris, il s'agit de Bassa Mawem, Manon Lebon et Capucine Viglione sont qualifiés en escalade de vitesse. Du côté des épreuves combinées, Oriane Bertone et Zélia Avezou sont qualifiées aux côtés de Sam Avezou et Paul Jenft.

« Jeté » : un mouvement d'impulsion pour atteindre une prise éloignée.

« L'Égyptien » : mouvement qui consiste à se mettre de profil et déplacer son centre de gravité tout en collant la paroi.

« Bouteilles » : lorsque les avant-bras sont pétrifiés par l'acide lactique après un effort intense (et notamment par la contraction répétée de muscles pendant une longue période). Mieux vaut éviter d'en arriver là pour être capable de tenir une prise !

« Pof » : surnom donné à la poudre de magnésium (identique à celle utilisée en gymnastique aux agrès) : elle permet de garder les mains sèches et de ne pas glisser sur les prises.

En pleine nature ou dans des salles, l'escalade est une discipline facilement accessible… et très bonne pour la santé physique et mentale ! Elle renforce les muscles, permet de gagner en endurance, en souplesse tout en stimulant les fonctions cérébrales pour trouver le meilleur chemin possible et améliorer sa coordination.

C'est également un sport qui permet de lâcher-prise, littéralement ! Apprendre à sauter d'une prise à l'autre peut faire peur, surtout lorsqu'on débute. Mais il règne toujours une ambiance de camaraderie dans les lieux de pratique de l'escalade et les grimpeurs expérimentés sauront vous encourager et vous conseiller.

Pas question d'escalader les immeubles haussmanniens ! La capitale regorge de salles pour grimper en toute sécurité. La preuve avec cette sélection.