Forêt urbaine de l'Hôtel de Ville : la plantation a commencé ! Ce qu'il faut savoir

Actualité

Mise à jour le 16/01/2025

Plantation arbres, chantier place de l'Hôtel de Ville.
Mi-janvier, ils sont arrivés, les premiers arbres de la forêt urbaine de l'Hôtel de Ville ! De quel type d'arbres parlent-on, d'où viennent-ils et comment sont-ils plantés ? On vous explique.
Elle sera la troisième forêt urbaine de Paris. Après la place de Catalogne et le bois de Charonne, c’est au tour du parvis de l’Hôtel de Ville de se métamorphoser. Cette nouvelle forêt urbaine a été pensée pour rafraîchir l’espace et offrir ombrage et bien-être à ses usagers, au quotidien et dans les moments de rassemblement.
Pour parler plantation, on a rencontré Amélie Astruc, responsable d’une division études et travaux au service Paysage et Aménagement de la direction des Espaces verts et de l’Environnement.

Certains arbres mesurent déjà 10 mètres de haut

« C’est un nouveau défi pour nous, même si nous sommes rodés après la création de la place de Catalogne. Nous y avons planté plus d’arbres, mais seulement 7 de la hauteur de ceux qui arrivent sur le parvis. »
Pour un rendu immédiat, les arbres ont en effet été voulus à l’échelle de la façade de l’Hôtel de Ville. Certains atteignent déjà 10 mètres de haut, et les plus petits 6 mètres.

Les arbres les plus âgés ont entre 20 et 30 ans

Les arbres ont grandi dans des pépinières allemandes ou néerlandaises, où ils ont été minutieusement choisis. Pour assurer leur plantabilité en dehors de la pépinière, ils ont été transplantés jusqu’à sept fois. Ce qui leur a permis de croître en augmentant peu à peu le développement de leurs racines dans un volume réduit.
Les arbres arrivent donc avec leur motte de transplantation. « C’est là qu’il faut assurer, car vous imaginez la manipulation à faire pour les insérer dans les fosses de plantation ! »

Choisis pour leur esthétisme et leur résistance en milieu urbain

Le travail de la paysagiste a été de choisir les arbres, en fonction de leur port, de leur feuillage et de leurs teintes, afin d’obtenir un rendu dense dès la plantation. On y verra donc des arbres tiges, c’est-à-dire des arbres avec un tronc et un houppier (partie supérieure de l’arbre) haut, ainsi que des arbres à troncs multiples dès leur base.
La composition comprend des féviers d’Amérique, des érables et des micocouliers Julian, arbres qui poussent habituellement hors de nos frontières et qui résistent bien au milieu urbain. Ils côtoieront des chênes chevelus de Bourgogne et des charmes communs d’essence régionale, d’Île-de-France ou indigène de France.
« Les arbres ont été sélectionnés pour leur résistance au contexte urbain et pour être adaptés au changement climatique. Ce qui explique le mélange d’essences régionales et d’essences exotiques. »

Les arbres sont plantés dans 2 mètres de terre

Sur le parvis côté Seine et côté rue de Rivoli, le long des fontaines existantes (qui seront conservées), quatre grandes fosses de plantation ont été creusées et terrassées par la direction de la Voirie et des Déplacements (DVD), qui réalise tous les travaux d’infrastructures. « Le trou qu’ils ont creusé fait 1,50 mètre de profondeur, mais la hauteur de substrat sera de 2 mètres, car on vient d’ajouter un talus de 50 cm de haut par rapport au parvis. »
Ces fosses s’insèrent entre les fontaines et le parking situé sous le parvis, sur une bande d’environ 13 mètres de largeur. Ce sont des zones de pleine terre, qui ne comprennent quasiment aucun ouvrage ou réseau souterrain.

Une terre fertile et stable

« La terre de plantation a été élaborée avec les ingénieurs agronomes et sylvicoles de la Ville de Paris. » Le premier mètre mêle 30 % de terre et 70 % de pierres, de 4 à 8 centimètres de dimension, en grès quartzite. De la terre végétale est ajoutée, et l’ensemble offre un sol un peu « squelette » bien structuré, donc bien stable, afin d’y poser les arbres avec leur grande motte. Sur 80 centimètres, un autre mélange de pierres de plus petits diamètres et une terre fertile permettent d’alimenter les arbres.
Sur les 20 derniers centimètres, ce sera de la terre végétale complétée avec du compost. « Cela nous permet de planter la strate basse composée de fougères, de lierre et d’autres plantes de sous-bois qui accompagnent les arbres de la forêt. »

2500 m2 d’espaces végétalisés

« Nous ne sommes évidemment pas en train de créer une forêt comme on en voit en Île-de-France. Il s’agit d’une forêt urbaine. C’est un concept qui est né dans les années 1990 pour végétaliser les villes, avec des plantations denses d’arbres sur l’espace public, de superficie minimale d’environ 1000 m2. »
Au total, 2 500 m² d’espaces seront végétalisés, dont environ 1 000 m² en pleine terre et 1 800 m² d’espaces densément arborés.

49 arbres en pleine terre

Les arbres vont composer, de chaque côté du parvis, deux bosquets, un de forme carrée de 13 mètres de côté, et un plus long, de 13 mètres de large sur 22 mètres de long. Au milieu ne coulera pas une rivière, mais un chemin pour se promener et profiter de leur ombre.
« On aura donc en tout 4 bosquets, et on végétalise aussi complètement les fontaines. On garde leur structure et la possibilité de s’asseoir, cher aux Parisiens ou visiteurs, mais il n’y aura plus d’eau, que des plantes… Et même des arbres ! Ce n’était pas prévu au départ, mais on va pouvoir y ajouter une centaine de petits arbres. On aura donc planté en tout environ 150 arbres. »

Et une lisière sur la dalle

Afin de multiplier par deux la surface des bosquets, une lisière est créée directement au-dessus des dalles, avec 850 m2 de végétation. « Ici, on est au-dessus du parking, donc on s’installe sur la dalle, on ne dépose rien. On met en place des lisses métalliques hautes pour installer la terre. On y crée des modèles de terrain qui permettent d’augmenter la hauteur de terre progressivement. On y trouvera d’autres arbres, mais de faible hauteur et toujours dans l’esprit des bosquets. » Au final, plus d’un quart de la surface du parvis est végétalisé, puisque le parvis fait un peu moins de 9000 m2.

On pourra toujours se rassembler sur le parvis !

Que ceux qui craignaient de perdre la vue sur l’Hôtel de Ville se rassurent : toute sa partie centrale reste totalement dégagée, ainsi que le parvis. « On pourra toujours y organiser événements et moments de convivialité. D’ailleurs, on vise une ouverture du site pour la fête de la musique le 21 juin ! »