Hector Guimard ouvre grand la porte à l’imaginaire des écoliers

Reportage
Mise à jour le 12/07/2024
Deux enfants montrent leurs dessins exposés au Pavillon de l'Arsenal
En 2024, on célèbre Guimard à Paris ! Des artistes en herbe inspirés par l’architecte iconique du patrimoine parisien ont exposé leurs œuvres au Pavillon de l'Arsenal.
D’Hector Guimard on connaît surtout les entrées de métro et les façades élégantes. Mais franchissez le seuil d’un de ses édifices et vous êtes aussitôt émerveillé par la richesse et l’originalité de ses intérieurs. Mosaïques richement ornées, escaliers extraordinaires, couleurs vibrantes, lignes sinueuses, arabesques luxuriantes… tout enchante les yeux et transporte dans un monde où l’art et l’architecture fusionnent en une harmonie captivante.
Du 20 au 30 juin 2024, les visiteurs de l’exposition « Passer la porte avec Hector Guimard » au Pavillon de l’Arsenal ont été tout aussi enchantés par l’exposition des œuvres d’écoliers consacrées à l’architecte de l’Art nouveau.
Alors que Paris célèbre cette année le travail de ce créateur polyvalent, 25 classes élémentaires parisiennes de 17 arrondissements ont réinterprété ses œuvres élégantes en s’appuyant sur leur regard, leurs connaissances, leur sens de l’observation et leur foisonnement créatif.

Un artiste inspirant

Guidés par leurs professeurs de la Ville de Paris (PVP) en arts plastiques et les enseignants des écoles élémentaires, ils ont mis en perspective l’héritage architectural guimardien grâce à des dessins, des collages, des photomontages, des films d’animation. L’occasion pour les visiteurs de l’exposition de redécouvrir le patrimoine parisien de l’artiste, figure majeure du patrimoine de Paris.
Amandine Schwoerer, professeur de la Ville de Paris (PVP) en arts plastiques a travaillé avec ses élèves de CM2 sur des dessins de portes à ouvrir derrière lesquelles se cachent des surprises : paysage fantastique, scène mystérieuse, animaux inquiétants… « Il y a ce qui est montré, mais aussi ce qui est caché. Les élèves ont joué sur les opacités et les transparences pour garder une part de mystère », explique-t-elle. « J’ai dessiné un monstre derrière une porte imaginaire avec une bouche et un nez. Je voulais créer un effet de surprise lorsque la porte s’ouvre. » partage Auguste, en CM2. Un effet réussi qui témoigne de l’inspiration qu’Hector Guimard continue d’apporter aux jeunes générations.

Des bâtiments visités et revisités

« Avec le PVP de notre école, pour aiguiser le regard des élèves, nous avons pris le chemin des créations d’Hector Guimard, témoigne Patricia Gouault, professeur des écoles à l’école Lemercier (17e). Nous avons également collaboré avec le professeur sur la création d’une œuvre collective unique. » À travers des balades exploratoires dans le 16e arrondissement, les écoliers ont ainsi pu découvrir les célèbres entrées de métro et des édifices qui ont marqué leur imagination, comme le Castel Béranger. Les élèves de CM1 de Laura De Sanctis, PVP en arts plastiques, ont reproduit en grand la porte de cet immeuble d’habitation, chef-d’œuvre de l’Art nouveau français. Cette réalisation collective a servi de décor à un film muet, tourné avec une tablette numérique en utilisant la technique de la pixilation, image par image.

Les films d’animation par la grande porte

Ce procédé permet aux personnages de surgir, de glisser ou de voler et de se déplacer comme par magie, sans bouger les jambes. Chaque groupe d’enfants a créé ses propres saynètes, allant du mini film d’horreur aux histoires burlesques. Au préalable, les élèves ont participé à plusieurs séances de théâtre d’improvisation pour apprendre à s’exprimer avec leur corps, devenant ainsi tour à tour acteurs, assistants et réalisateurs. Une session d’apprentissage artistique complète dont se réjouit Laura De Sanctis : « Les enfants ont appris à reconnaître l’Art nouveau et l’œuvre d’Hector Guimard, mais également à travailler sur la vidéo et leur expression corporelle ».
La multitude des œuvres présentées à l’exposition offre un accès direct à l’imaginaire débordant et à la créativité artistique surprenante des élèves. « Ils ont été investis, enthousiastes et curieux. J’espère qu’ils sont très fiers des œuvres qu’ils ont présentées », souligne Amandine Schwoerer.
C’est le cas d’Arthur, qui a apprécié l’exercice : « J’ai découvert de nouvelles techniques pour dessiner et j’ai appris à reconnaître l’architecture d’Hector Guimard que j’aime beaucoup. Les œuvres exposées sont d’une beauté incroyable. Je suis heureux que les gens puissent admirer ce que l’on peut faire avec de l’imagination. » De quoi redécouvrir les entrées de métro et les façades de Guimard sous un nouveau regard admiratif !
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