Héloïse Courvoisier, les yeux tournés vers Paris 2024
Rencontre
Mise à jour le 20/08/2024
Sommaire
La jeune para-athlète, étoile montante du triathlon, espère briller aux Jeux paralympiques de 2024. Dans sa préparation, elle a été soutenue par Paris, comme 50 athlètes de haut niveau de la capitale.
Nager dans la Seine ? Un défi qui n’effraie pas Héloïse
Courvoisier : « Pour l'épreuve de natation du triathlon des Jeux paralympiques de 2024, il faudra à
la fois nager avec le courant et à contre-courant », détaille la
championne de paratriathlon. La Seine, elle y a déjà goûté, en se jetant à l'eau dans le bassin de la Villette (19e) avec sa guide, Anne Henriet, lors du triathlon de Paris. C'était en juin 2022 : « Je n’avais jamais connu une
telle expérience, c’était très intense. Il y avait une foule de nageurs, et on s’est littéralement
nagés dessus au départ ! »
Nage, course et vélo au cœur de Paris
Pour les Jeux de 2024, la jeune femme, 27 ans, sait qu’un
nouveau challenge l’attend : le départ sera lancé sous le pont Alexandre III le 2 septembre pour 750 mètres de natation, avant un circuit de 20 km à vélo, puis 5 km de course
à pied dans les rues de la capitale. Pour les trois disciplines, elle peut
compter sur son binôme, Anne Henriet, une triathlète expérimentée avec
laquelle elle s’entraîne depuis l’été 2020. À vélo, elles roulent en tandem. À
la course et à la nage, elles sont reliées par une corde élastique.
Licenciée au RMA Paris Triathlon,
Héloïse fait partie de la cinquantaine d'athlètes soutenus par la Ville de Paris dans leur
préparation pour les Jeux de 2024.
« Disputer les Jeux à la maison, cela
n’arrive qu’une fois par siècle ! » Pour obtenir son ticket
d’entrée, elle a dû être dans les dix meilleures para-athlètes de la planète.
Une performance à la portée d’Héloïse, qui pointe au 6e rang mondial depuis les championnats d'Europe de MAdrid en 2023
Sa progression est impressionnante : elle n’a débuté le
paratriathlon… qu’en 2020 ! Après une première compétition internationale
disputée en octobre 2021 au Portugal, elle intègre l’équipe de France en avril
2022, puis participe aux championnats d’Europe en Pologne en mai 2022. Et
décroche sa première médaille (bronze) en coupe du monde à Alanya (Turquie)
en octobre 2022.
La jeune femme peut aussi compter sur le soutien de son
compagnon, Thibaut Rigaudeau, qui prendra également part aux Jeux paralympiques.
L'aviron, son école de formation
Avant le paratriathlon, Héloïse ramait. Elle pratique
l’aviron dans sa région d’origine, près d’Angers, puis rame sur la Seine à son
arrivée à Paris, à 18 ans. « Je ramais près du pont de Sèvres, se
souvient-elle. En tandem de triathlon, je retrouve les sensations de glisse et
de vitesse que j’ai connues en aviron. » Un goût pour l’effort utile pour
un sport très exigeant, où il faut se dépasser sur trois disciplines. Un point
commun entre le triathlon et l’aviron ? « Il faut aimer se faire
mal ! », sourit-elle.
J’ai été habituée à surmonter les difficultés, c’est dans mon éducation de fille de non-voyant. Dans mon quotidien, mon handicap n’est pas un frein.
athlète de haut niveau
Son handicap, elle en parle avec des mots simples :
« Je suis née avec un rétinoblastome, un cancer de la rétine d’origine
génétique. Ma vision est très diminuée et mon acuité visuelle est de 1/10e. » Héloïse est photosensible, sa vision est donc fortement diminuée lorsque la lumière
varie. Impossible, par exemple, de courir lorsque la nuit est tombée.
Un jour, elle s'est perdue après une séance de footing près de son domicile à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Impossible aussi de pratiquer le vélo sans compagnon de tandem.
Les obstacles ?
Elle les aborde avec sérénité, malgré les aléas de la vie quotidienne : « J’ai été habituée à surmonter les
difficultés, c’est dans mon éducation de fille de non-voyant. Dans mon
quotidien, mon handicap n’est pas un frein. »
Elle jongle entre les entraînements et son emploi de kiné
Les semaines défilent et la course vers Paris 2024
s’accélère. Héloïse jongle entre les entraînements à la piscine Keller (15e), sur la piste d'athlétisme de l’hippodrome d'Auteuil (16e), les stages avec l’équipe de
France, et son emploi de kiné au sein du Centre médico-social
Lecourbe de la Fondation Saint-Jean-de-Dieu (15e). Un travail au service d'enfants de 5 à 16 ans, tous
en situation de handicap moteur. Son rêve après les Jeux ? « Monter un projet
autour du paratriathlon avec des jeunes, en s’adaptant aux différents types de
handicaps. »
50 athlètes en Jeux
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