La chapelle de la Sorbonne, seul vestige de la Sorbonne de Richelieu
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 16/01/2025
Sommaire
Du XIIIe siècle au début du XXe siècle, la chapelle de la Sorbonne a connu une histoire pleine de rebondissements. Elle va prochainement connaître une restauration d'envergure afin d'être rouverte au public.
Aux origines, le collège fondé par Robert de Sorbon
Robert
de Sorbon (1201-1274), chapelain du roi Louis IX, fonde dans les
années 1250 le premier collège séculier
de théologie de Paris sur la rive gauche de la Seine, en plein cœur du quartier des Ecoles.
Le
collège dispose de plusieurs bâtiments
qui répondent à sa fonction de lieu de vie communautaire rassemblant maîtres
et élèves autour de l’étude de la théologie : une salle d’examens, une bibliothèque pour la formation, une aula servant aux repas et aux délibérations,
ainsi que des chambres pour l’accueil des résidents… Et une chapelle complète cet ensemble !
Si
l’édifice primitif est peu documenté, celui élevé en 1322 est mieux connu grâce
aux relevés archéologiques : il s’agit d’un bâtiment indépendant, à vaisseau
unique sur le modèle de la Sainte-Chapelle du Palais, donnant sur la rue de la
Sorbonne. Le tracé de son
emprise au sol est aujourd’hui matérialisé dans la cour de l’université.
La Sorbonne de Richelieu
Armand Jean du Plessis de
Richelieu (1585-1642)
entretient des liens affectifs
avec la Sorbonne, où il a soutenu sa thèse en théologie avant d’en être élu proviseur en 1622, année de son accession à la fonction cardinalice.
Il est même à l’initiative d’un vaste
programme de reconstruction, qu’il finance entièrement avec ses fonds
personnels.
Ce projet, amorcé vers 1624, donne une unité structurelle au collège tout en améliorant les conditions d’existence matérielle de ses étudiants.
Mais il sert surtout à l’affirmation
du pouvoir politique du cardinal de Richelieu.
Jacques Lemercier, l’architecte de Richelieu, est chargé de lui ériger une nouvelle chapelle destinée à accueillir sa sépulture. La
première pierre de ce lieu de culte est posée en 1635. À la mort
du cardinal neuf ans plus tard, le gros œuvre est achevé.
Lemercier fait le choix d’un plan symétrique organisé selon deux axes, qui permettent de concilier la double vocation de l’édifice : le vaisseau longitudinal sert à la célébration des offices du collège, tandis que le vaisseau transversal renforce la vocation mémorielle du lieu par la mise en valeur du tombeau de Richelieu, installé sous la coupole.
La chapelle est identifiable par sa tour-lanterne à la romaine, qui suit le modèle mis au point par Michel-Ange à Saint-Pierre de Rome. Celle-ci culmine à 49 mètres de hauteur !
Jalon important de l’architecture de la Renaissance française, la chapelle est désormais le seul témoignage subsistant de la Sorbonne de Richelieu disparue au moment de l’érection de la Sorbonne nouvelle à la fin du XIXe siècle.
Salle d’exposition ou lieu de culte ?
À
la Révolution, l’administration communale supprime le collège. Les bâtiments perdent leur valeur d’usage, et la chapelle fait
l’objet de plusieurs projets successifs
de réaffectations : d’abord envisagée comme lieu d’accueil pour les élèves
de la nouvelle École normale, puis comme salle d’exposition, elle finit par accueillir entre 1801 et 1821 une partie de
la colonie d’artistes, qui bénéficiaient d'ateliers au Louvre, mais qui furent contraints de quitter les lieux à la suite des aménagements de Bonaparte.
Des travaux de restauration de la façade occidentale et de la nef sont alors entrepris, la
voûte de la chapelle s’étant effondrée en 1800. L’espace
intérieur est également partitionné pour aménager des ateliers dans les
chapelles : y ont notamment travaillé les sculpteurs Pierre Cartellier, David
d’Angers, Augustin Pajou ou encore le peintre Pierre-Paul Prud’hon. Le lieu sert ensuite d’auditorium aux étudiants en droit.
La Sorbonne retrouve
sa fonction d’enseignement par l’ordonnance royale du 3 janvier 1821, qui
l’affecte au service de l’Instruction publique. La chapelle est quant à elle restituée au culte en juin 1822.
Le décor intérieur
Le mobilier, presque entièrement
disparu à la Révolution, ne subsiste qu’au travers des peintures
de la coupole par Philippe de Champaigne, du tombeau de Richelieu par François
Girardon et de quelques éléments de sculpture architecturale.
Le tambour est rythmé par des piliers habillés de pilastres d’ordre composite sommés
d’angelots portant des torches, sculptés par Guillaume Berthelot (vers 1580 -
1648) et Simon Guillain (1581-1658).
Le classement de la chapelle au titre des monuments historiques par arrêté du 2 octobre 1887 consacre sa
valeur patrimoniale. Elle connaîtra prochainement une restauration d’envergure en vue d’être ouverte au public grâce au soutien de la World Monument Fund.
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