Jury de Mon Premier Festival : un jeu d’enfants !

Reportage

Mise à jour le 06/12/2024

les neufs enfants qui composent le jury de l'édition 2024 de mon premier festival pose fièrement devant le grand ércan avant de déclamer son discours et de décerner son prix
Cet article fait partie de Mon Premier Festival
La cinémathèque Robert-Lynen s’est associée à Mon Premier Festival en formant un jury d’enfants issus de centres de loisirs parisiens. Ces apprentis critiques ont été initiés dès le mois de septembre à la lecture d’images et à l’analyse de films. Objectif, développer leur esprit critique, leur confiance en soi, ainsi que leur rapport aux images et à leur propre image.
Pour la quatorzième année consécutive, ce projet exceptionnel offre à un petit groupe d’enfants et à des animateurs de leur centre de loisirs une opportunité unique de bénéficier d’un accompagnement inédit. Cette année, neuf enfants du centre de loisirs Tanger (19e) ont été suivis par Elsa Bacle et Ferdinand Legendre, médiateurs à la cinémathèque Robert-Lynen (17e).
« Au départ, la difficulté est de trouver des enfants disponibles pour toute la durée du festival, d’autant plus pendant les deux semaines de vacances d’octobre. Une fois le groupe consolidé, on commence les séances par un gros travail de sensibilisation sur l’importance d’être et d’agir tel un vrai jury de professionnels, explique Elsa Bacle, responsable du projet. Pour certains enfants, c’est la première fois qu’ils découvrent une salle de cinéma. On voit leurs avis évoluer au fur et à mesure du festival, ils aiguisent leur esprit critique. »
Laure Leroyer, directrice de la cinémathèque Robert-Lynen, est convaincue des bienfaits de ce parcours : « Grâce à ce dispositif, les enfants grandissent en très peu de temps et ils ne regarderont plus jamais un film comme avant. Le travail effectué à la cinémathèque sur le temps périscolaire n’est pas seulement une activité récréative, ils vont réellement chercher du sens et de la profondeur pour communiquer leurs ressentis. C’est en cela que l’art du cinéma est un média puissant permettant de bouger les lignes. »

Le palmarès du jury

Mardi 29 octobre, au Cinéma des cinéastes (17e), les spectateurs se pressent pour assister à la cérémonie de clôture, l’heure pour le jury de décerner son prix devant une salle comble. Et c’est Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau qui reçoit le Grand Prix du jury, en présence de Léo Silly-Pélissier, directeur de l’animation du long-métrage : « C’est un film sincère et sensoriel, nous sommes ravis qu’il ait touché les enfants. Vive le jury et vive Mon Premier Festival ! »
Lorsqu’on interroge les enfants sur leurs ressentis à l’issue de la cérémonie, Mohamed, 9 ans, dévoile avec sincérité : « Moi, j’étais ému parce qu’il y avait beaucoup de personnes dans le public. En tout cas, je vais m’en souvenir toute ma vie ! » Et du côté des médiateurs, Elsa et Ferdinand ? « On est trop fiers ! C’est un super jury, les enfants ont très bien joué leur rôle. Hier, on a délibéré toute la matinée sur les cinq courts-métrages qu’ils avaient vus, on a écrit leur discours collectivement, c’était chouette ! »
Les parents présents dans la salle sont eux aussi très heureux et fiers. Comme Bertille, maman de Victoria : « Ça fait drôle. Elle est à l’aise et confiante. Je ne m’y attendais pas », confie-t-elle.

Dernière séance, la revue de presse du Festival

Deux semaines après la fin du festival, le jury revient une dernière fois à la cinémathèque Robert-Lynen pour un point presse en présence de Claire Vorger, attachée de presse de Mon Premier Festival, et Charlotte Jolivet, de l’association Enfances au Cinéma.
Le petit groupe parcourt les articles des journalistes de Télérama et du Figaro venus à leur rencontre lors du festival. Au fil de la lecture, les enfants reconnaissent parfois leurs mots au détour de quelques phrases, puis comprennent comment les journalistes ont choisi de les utiliser pour construire leur article. Plusieurs enfants pointent des erreurs ou ne se souviennent pas de leurs déclarations.
Grâce à cet exercice de rétrospective, les neuf cinéphiles en herbe visionnent aussi les vidéos de leurs discours, parfois gênés, toujours très émus de découvrir ces moments intenses en se plaçant du côté des spectateurs.
L’ultime séance touche à sa fin après plus d’un mois de travail et il est temps pour petits et grands de faire le bilan. Mohamed partage une prise de conscience touchante : « On a découvert beaucoup de salles de cinéma, c’est un privilège. Maintenant, j’aime regarder des films. » Najma souligne de son côté l’apprentissage à la vitesse grand V dont ils ont bénéficié : « Elsa et Ferdinand nous ont appris le langage cinématographique, à parler devant un public et à avoir l’esprit critique. »
Tout ce qui concerne l’actualité parisienne vous intéresse ?
Default Confirmation Text
Settings Text Html