L’aventurier Philippe Croizon : « Je vais m’éclater comme un dingue pendant les paralympiques ! »

« Je vibre vraiment pour les Jeux olympiques en ce moment, mais je sais que je vais m’éclater comme un dingue pendant les Jeux paralympiques ! » Cela fait tout juste trente ans que Philippe Croizon, 56 ans aujourd’hui, a été amputé des quatre membres après un grave accident. Depuis ce jour, il s’est totalement réinventé. D’ouvrier métallurgiste, il est devenu l’un des plus grands aventuriers français. N’a-t-il pas traversé la Manche à la nage dans une eau à 15 °C en 13 heures et 26 minutes en 2010, alors qu’il ne savait pas nager deux ans plus tôt ?

Après ce premier exploit, réalisé grâce à une équipe mobilisée à ses côtés, plus rien ne l’a arrêté. En 2012, il réussit le pari de relier les cinq continents à la nage. En 2017, il participe à son premier Paris-Dakar ! Il devient un conférencier plébiscité sur les thématiques du dépassement de soi, crée l’Académie Philippe Croizon qui forme les sportifs en situation de handicap (natation, para-aviron et paracyclisme), et propose des chroniques dans différents médias…

Ces jours-ci, on peut l’entendre au micro de RTL, en commentateur des Jeux de Paris 2024. « Après avoir commenté les Jeux paralympiques de Londres 2012, j’ai reçu pas mal de propositions pour l’édition parisienne mais, pour moi, c’était les Jeux olympiques ET les Jeux paralympiques, sinon rien », clame celui qui a hâte d’aller encourager Émeline Pierre, nageuse paralympique issue de sa formation, fin août à l’Arena Paris La Défense. « Et puis, en grand fan de rugby – je suis de La Rochelle (Charente-Maritime) –, j’ai très envie d’assister aux matchs de rugby-fauteuil, c’est spectaculaire. »

Le sport est central dans sa vie. « Ce qui m’a permis de me reconstruire, c’est, certes, la famille, les amis, l’amour et l’humour, mais le sport a été mon outil de résilience ultime. Alors, quand on m’a proposé de porter la flamme olympique [à Ruffec, le 28 mai], j’ai pris ça comme une reconnaissance de tout ce que j’avais accompli. » Il faut dire que dans les rues de cette commune charentaise, comme partout où il passe, Philippe Croizon a apporté son enthousiasme et sa bonne humeur, au point que le public clamait son nom.

« Quand on voit la réussite totale que sont ces Jeux olympiques, il est évident que la deuxième mi-temps – les Jeux paralympiques – sera à la hauteur », assure-t-il. D’autant qu’il se montre enthousiaste quant à l’accessibilité des sites : « Pour les personnes à mobilité réduite, c’est un bonheur : on est au bord des stades, pas au fond derrière un poteau. Les volontaires sont là pour nous aider. Tous les gens que je croise sont heureux. Je suis devenu aphone tellement je crie pour encourager les athlètes… un handicap de plus ! Quant aux rues de Paris, je n’ai plus aucun problème pour me balader sur les trottoirs, la ville s’est transformée ! »

Farouche promoteur de l’événement, il insiste : « Depuis Londres, le public a bien compris que les para-athlètes sont des sportifs de haut niveau et que les Jeux paralympiques sont un vrai spectacle rempli d’émotion. Les athlètes se préparent de façon intensive depuis quatre ans ; le rêve d’un sportif, qu’il soit olympique ou paralympique, c’est de décrocher la médaille d’or. Alors, il ne faut pas rater ça, venez nombreux assister aux épreuves et partager des moments de joie intense ! »