L’épicerie sociale, un tremplin pour sortir la tête de l’eau

Reportage

Mise à jour le 27/12/2024

Préparation d’un risotto dans la cuisine du Marché Solidaire.
L’épicerie sociale le Marché solidaire fournit des produits alimentaires à petits prix à 250 familles du 14e arrondissement. Et organise de nombreux ateliers (cuisine, esthétique, emploi…) pour remettre en selle des personnes précaires.
Au rez-de-chaussée d’un local de la cité de l’Eure (14e) plusieurs femmes terminent la préparation d’un risotto, qu’une vingtaine de participants vont bientôt se partager. Cet atelier cuisine est l’initiative du Marché solidaire.
Cette épicerie sociale est née en 2012 sous l’impulsion d’habitants et de la mairie du 14e arrondissement. « Au départ, on souhaitait donner un coup de pouce aux bénéficiaires pour se fournir de l’alimentation à un petit prix, et pour qu’ils puissent réaliser un projet avec l’argent économisé, comme par exemple faire un achat d’électroménager ou un ordinateur, explique Mary Denoizé, vice-présidente de l’association. Depuis quelques années, les projets sont surtout financiers : rembourser des crédits notamment. »

20 % du prix habituel

L’épicerie se situe dans les locaux de l’association, et ressemble à un petit magasin ordinaire, avec ses rayonnages de produits, ses frigos de produits frais, ses produits bios et en circuit court, et même ses nutri-scores, inscrits à côté de chaque aliment. Sauf qu’ici tout est proposé à 20 % du prix habituel : le panier de courses coûte donc entre 5 et 10 euros pour une famille entière.
« La condition principale est d’habiter le 14e et d’être adressé par un travailleur social », détaille Mary Denoizé. Les bénéficiaires peuvent faire leurs courses à l’épicerie jusqu’à six mois maximum. 80 % des bénéficiaires sont des femmes, souvent au Revenu de solidarité active (RSA), qui vivent seules avec leurs enfants.
« Ici, on accueille des personnes qui sont dans la précarité, mais pas forcément dans la grande précarité, suite à un accident de la vie, une perte d’emploi par exemple, complète Grégory Lesca, le président de l’association. C’est un tremplin pour sortir la tête de l’eau ».

L’épicerie en images

« Les ateliers de l’association me stimulent et me rendent espoir »

L’association accueille également depuis cette année des étudiants défavorisés, et mobilise 15 à 20 bénévoles par semaine. « Je viens depuis 4 mois avec ma cousine à l’épicerie pour préparer les commandes », témoigne Yassine, 20 ans.
Pour les bénéficiaires, l’épicerie est une aide essentielle. « Elle me permet d’avoir des légumes et des fruits frais à petit prix, se réjouit Fatima, mère de cinq enfants. Les ateliers me permettent aussi de sortir de chez moi, cela me stimule et ça me rend espoir ».

Cette année, on a accueilli près de 240 familles, soit un nombre record d’environ 500 personnes.

Cédric Wiel
travailleur social au Marché solidaire
Même satisfaction chez Damia, qui fréquente l’épicerie : « Le marché nous aide à sortir la tête de l’eau », confie-t-elle, appréciant aussi les repas préparés en commun.
C’est la particularité du Marché solidaire : au-delà d’une épicerie, de nombreux ateliers sont organisés pour les bénéficiaires et les habitants du quartier pour créer du lien et sortir de l’isolement : esthétique, emploi, accès aux droits… « Cette année, on a accueilli près de 240 familles, soit un nombre record d’environ 500 personnes » , précise Cédric Wiel, travailleur social au Marché solidaire qui souhaite donner à chaque bénéficiaire les moyens de s’en sortir sans tomber « dans l’assistanat ». Les ateliers sont d’ailleurs accessibles au-delà de la période de six mois d’accès à l’épicerie.
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