This content is also available in English
Cet article fait partie de Village Rugby
Connaissez-vous l'histoire du marathonien français Michel Théato, dont la victoire reste gravée comme un des moments les plus rocambolesques des premiers Jeux olympiques de Paris, en 1900.
L’histoire olympique est faite de grands exploits, de
records et de champions d’exception. Mais aussi de performances plus
incongrues, mélange de moments d’émotions et d'anecdotes singulières. C’est
le cas de la première victoire française en athlétisme aux Jeux olympiques. Un succès qui tombe à pic pour le camp tricolore, qui ne brille guère durant ses Jeux dans une discipline dominée par les Américains.
En cet après-midi caniculaire de l’été 1900, un certain Michel
Théato s’élance du jardin du Pré Catelan (bois de Boulogne) sans grandes références - peu en avaient
d’ailleurs à l’époque - pour un peu plus de 40 kilomètres d’efforts (40,260 en 1900, contre 42,195 aujourd’hui). Ce jeudi 19 juillet, il fait plus de 35° à l’ombre, et seuls quatorze athlètes représentant quatre nations (France, Suède, États-Unis et Grande-Bretagne) participent à la compétition. Étrange idée, le
départ est donné à 14 h 36, au moment le plus chaud de la journée.
Pour couronner le tout, la course se déroule alors que la
vie quotidienne des Parisiens et le trafic urbain continuent comme si de rien n'était. Calèches,
tramways, cyclistes et même troupeaux à proximité des abattoirs de la Villette
constituent autant d’obstacles pour les coureurs.
Une victoire et des contestations
Sortis du bois de Boulogne, les marathoniens doivent faire le tour de
Paris, avec seulement six points de contrôle afin de s'assurer
qu’ils respectent le tracé : porte Maillot (6 km), porte de la Villette
(14,2 km), porte de Vincennes (20,3 km), porte de Châtillon (29,5 km), porte du
Point-du-Jour (33,5 km) et porte de Passy (37 km). Le parcours fait le tour des fortifications de Paris, ce qui lui vaudra son surnom de « marathon des fortifs » par le journaliste Géo Lefevre. Théato passe en tête vers
la mi-course. Il ne la lâchera plus, et s'imposera en 2 h 59 min 45 s de retour à
la Croix-Catelan, un ancien stade parisien du 16e.
La polémique éclate alors. Les délégations
étrangères contestent sa victoire, l’accusant d’avoir pris des raccourcis. On
enquête sur lui : il aurait travaillé dans une boulangerie et connaissait
donc bien Paris pour y assurer ses livraisons ! Un athlète américain
s’attaque même directement à l’organisation, assurant avoir été renversé par
un vélo alors qu’il était en tête.
Si, au fil du temps, l’ensemble de ces accusations ont été déboutées,
un écueil émaille toujours le succès de l’athlète d’origine luxembourgeoise. En
guise de récompense, il reçut… une poterie en porcelaine, le marathon n’apparaissant pas initialement sur le programme officiel des Jeux. Il fallut attendre
1912 pour que sa médaille d’or lui soit passée autour du cou.
Après son triomphe olympique, Michel Théato, passé professionnel,
ne brillera plus vraiment. Il terminera vice-champion de France de cross-country en 1901, mais ses faits de gloire s'arrêteront là. Il s’éteindra dans l'anonymat le 2 avril 1923 à
Paris.
L'histoire des Jeux olympiques vous intéresse ?
Default Confirmation Text
Settings Text Html
Settings Text Html
Votre avis nous intéresse !
Ces informations vous ont-elles été utiles ?
Attention : nous ne pouvons pas vous répondre par ce biais (n'incluez pas d'information personnelle).
Si vous avez une question, souhaitez un suivi ou avez besoin d'assistance : contactez la Ville ici.