La biodiversité vous entoure, ouvrez l'œil et tendez l'oreille (1/2)
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 21/05/2024
Sommaire
Chouettes hulottes, troglodytes mignons, hirondelles de fenêtre, insectes pollinisateurs, grenouilles rieuses ou pics noirs : vous ne les avez peut-être pas remarqués, mais ces animaux vivent dans Paris et apportent la preuve que la biodiversité est bien au cœur de la ville. Suivez-nous, on vous raconte qui ils sont et où les observer.
Le troglodyte mignon
Il est tout petit, il a un nom mystérieux mais le porte bien, voici l'un des plus petits oiseaux sauvages de Paris (9 cm de long pour 9 grammes), le plus petit étant le roitelet huppé qui fait 8 cm… On reconnaît le troglodyte mignon à sa silhouette ronde et sa queue dressée à la verticale. Petit, certes, mais costaud : son chant est si puissant qu'il peut s'entendre à plus de 200 mètres à la ronde !
Insectivore, il bénéficie de l’absence de produits phyto dans les espaces verts de la Ville pour trouver sa nourriture (insectes et araignées).
À Paris, il a ses lieux de prédilection comme les parcs et les jardins boisés avec une végétation arbustive bien fournie. Vous en verrez au parc de Bercy, au jardin des Grands-Moulins, au parc des Buttes-Chaumont, au square des Arènes de Lutèce, au Jardin des Plantes ou au parc Suzanne Lenglen. Il peut s’installer aussi sur des façades végétalisées très denses (quai Branly, rue d’Aboukir…).
Mais, pour avoir une chance de le voir, c'est maintenant, au printemps, où il se met souvent à découvert au moment de la reproduction, pour défendre son territoire. Il reste plus discret le reste de l’année.
L'hirondelle de fenêtre
Autres adeptes du printemps et de l'été, les hirondelles de fenêtre. Ces animaux migrateurs viennent sur Paris uniquement pour se reproduire. Elles arrivent courant avril et repartent en septembre en Afrique où elles passeront l’hiver.
Ne les confondez pas avec le martinet noir, un oiseau migrateur beaucoup plus représenté sur la capitale : l’hirondelle de fenêtre est de petite taille (12 cm) avec le ventre blanc, le martinet noir est entièrement noir et plus grand (17 cm).
Malgré son nom, ne vous attendez pas à voir une hirondelle de fenêtre frapper à votre vitre, elle a une vie principalement aérienne et se pose très rarement. Elle capture sa nourriture en vol et se délecte de mouches, moucherons, moustiques ou papillons.
Cet animal, qui niche en colonie habituellement sur les falaises, s'est bien adapté aux constructions humaines et peut établir son nid au-dessus des fenêtres et sur toutes sortes de structures artificielles (avant-toits, corniches, voûtes). Actuellement, les deux principales colonies à Paris se trouvent au Louvre et dans le parc de la Villette.
Coléoptères et autres insectes pollinisateurs
Et bien non les abeilles ne sont pas les seules à travailler : les insectes pollinisateurs jouent aussi un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes à fleurs comme les abeilles domestiques (connues aussi sous le nom d’abeilles à miel).
La pollinisation est un processus qui permet à de nombreuses plantes à fleurs de se reproduire. En se nourrissant du nectar des fleurs, les insectes transportent le pollen d’une plante à l’autre.
Mouches, guêpes, abeilles sauvages, bourdons, papillons, coléoptères… sont très nombreux à butiner et polliniser les plantes sauvages et cultivées. Ils sont actifs de mars à octobre, selon les espèces. L’absence de produits phytosanitaires chimiques leur est particulièrement favorable.
Les espaces fleuris riches en plantes nectarifères et bien exposés au soleil sont particulièrement attrayants pour ces insectes.
La grenouille rieuse
Paris étant bien pourvu en plan d'eau, elle est aussi propice aux animaux aquatiques comme la grenouille rieuse. Mais attention, cette dernière a ses préférences et fréquente les milieux aquatiques calmes, ensoleillés et bien fournis en végétation aquatique.
Elle est de grande taille (environ 12 cm à l’âge adulte) et se dissimule souvent sous les feuilles de la végétation émergée à l’affût de ses proies (principalement des invertébrés aquatiques). Elle tient son nom de son chant très sonore.
Vous l'entendrez peut-être près de bassins comme ceux du Jardin des Plantes. Mais ne lui faites pas peur, elle plonge rapidement au moindre danger.
Le pic noir
Il vous faudra lever la tête et vous balader surtout dans les bois pour avoir une chance de voir le pic noir. Cet animal forestier est le plus grand des pics européens. Mais c’est un oiseau rare à Paris où l'on ne compte qu’un ou deux couples dans les bois de Boulogne et de Vincennes.
Cet oiseau insectivore a besoin de grandes surfaces arborées composées d’arbres à cavités et de vieux arbres morts ou sénescents. Les arbres servent de lieu de reproduction (pour établir leur nid dans une cavité), de refuge, de zone d’alimentation (surtout dans les vieux arbres) et au déplacement (continuité arborée). Il évite les grands espaces sans strate arborée.
En ce moment, vous pouvez observer un couple qui a niché dans le Bois de Boulogne.
Six espèces de la famille des pics ont déjà été observées sur le territoire parisien : pic épeiche, pic épeichette, pic vert, pic mar, pic noir, torcol fourmilier. L’absence de produits phytosanitaires, le vieillissement des arbres et la présence de souches d’arbres morts au sol profitent beaucoup à ces oiseaux.
La chouette hulotte
Parmi les animaux nocturnes, la chouette hulotte est un rapace qui fréquente les secteurs arborés (espaces verts, cimetières, bois) tant qu’elle peut y trouver des ressources alimentaires essentiellement des petits rongeurs, parfois des petits oiseaux et quelques insectes… et aussi des arbres à cavités pour nicher.
La nuit, une certaine quiétude lui est indispensable avec des zones de pénombre et peu de fréquentation humaine. Les plantes grimpantes sur les arbres (comme le Lierre commun…) lui servent de zones de refuge pendant la journée. Elle utilise parfois les nichoirs installés pour elle.
La chouette hulotte est devenue très rare dans Paris intra-muros bien qu’un couple ait été entendu dans le cimetière du Père-Lachaise. Quelques couples nichent chaque année dans les bois de Boulogne et de Vincennes (une dizaine de couples dans chaque bois) et les cimetières parisiens extra-muros (cimetière parisien d’Ivry et cimetière parisien de Thiais).
À écouter
Savez-vous que près de 2800 espèces sauvages, animales et végétales se cachent dans Paris ? Les naturalistes de la Ville de Paris vous raconte au creux de l’oreille les secrets de cette biodiversité… Tous les 15 jours, un nouvel animal sauvage parisien est dévoilé dans le podcast « Brèves de nature sauvage à Paris ».
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