La façade de l’église Notre-Dame-de-la-Gare rénovée grâce au Budget Participatif

Déposé au Budget Participatif du 13^e arrondissement en 2018, le projet Aménager et rénover l’église Notre-Dame-de-la-Gare est né de l’initiative de Guillaume Giraudon, un Parisien d’une vingtaine d'années.

« Ce n’était pas normal que la façade soit complètement ratatinée. Les deux anges n'avaient presque plus de têtes, c'était vraiment du gruyère, confie le jeune homme, qui a tout de suite eu l’idée de déposer son projet au Budget Participatif. C'était une occasion possible de restauration ».

De style néo roman, l’église Notre-Dame-de-la-Gare a été construite entre 1855 et 1864. Construite en pierres de taille avec une couverture en ardoise, l’église est un exemple type des bâtiments religieux du milieu du XIX^e siècle. Le décor peint, réalisé entre 1862 et 1864, est d’une très grande richesse artistique, tout comme l’orgue de Cavaillé-Coll (1811-1899) aujourd’hui protégé au titre des Objets Mobiliers.

L’église était originellement érigée dans la commune d’Ivry pour faire face aux nouveaux besoins des habitants. Dans le cadre de l’extension des limites de la Ville de Paris par le baron Haussmann à partir de 1859, la commune d’Ivry est intégrée dans le nouveau plan des arrondissements parisiens : l’église se situera désormais dans le 13^e arrondissement, place Jeanne-d’Arc.

Au début du XX^e siècle, des travaux de réparation sont réalisés sur la couverture du clocher. En 1920, ce sont les façades de l’église qui sont rénovées pour pallier la dégradation des pierres de parement, des corniches, mais aussi des contreforts. Les campagnes de travaux menées en 2008, 2012 et 2014 ont permis la réfection des chéneaux et des descentes d’eaux pluviales.

Il demeurait que l’église présentait un aspect peu reluisant en raison de la forte dégradation des pierres (éclatement, desquamation). Les décors peints et sculptés étaient en mauvais état de conservation.

Pour restaurer la façade, il a fallu retailler les pierres de parement sur toute la surface tout en conservant les moulures et les éléments d’architecture préexistants. Ainsi, outre les deux bustes d’anges situés de part et d’autre de la grande arche de l’entrée principale, 80 % des éléments sculptés de cette arche ont dû être reproduits et remplacés à l’identique. Au total, 370 mètres carrés de façade ont été restaurés.

Les vitraux, les grilles du parvis, le portail ont également bénéficié d’une restauration.

L’autre enjeu du projet concernait la mise en accessibilité de l’édifice pour les personnes à mobilité réduite. Cette demande avait été déposée par le conseil de quartier Masséna-Jeanne d’Arc avant d’être rattachée au projet de rénovation de l’église. Un ascenseur a été installé sur la façade nord de l’église, afin de permettre aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées ou encore aux familles avec poussette d’accéder à l’intérieur de l’église directement depuis la rue.

Au-delà des études techniques habituelles, ce chantier a nécessité de réaliser une étude géotechnique pour connaître la composition des sols et écarter d’éventuels risques de déformation, vérifier la nature des fondations et orienter les choix de matériaux adaptés.

Le coût total des travaux s’est élevé à 1 775 000 euros.

Pendant les quatorze mois nécessaires aux travaux, la paroisse a ouvert le chantier aux élèves des écoles avoisinantes : l’occasion pour les enfants de découvrir les différents métiers de la restauration du patrimoine.

La rénovation du plafond de l’église est quant à elle inscrite au Budget Participatif de 2023, les peintures étant très encrassées. Aux habitants du quartier de se mobiliser durant la phase de vote du 7 au 26 septembre prochains pour permettre à ce nouveau projet d’être lancé !