La gentillesse, un outil de médiation pour des nuits parisiennes plus apaisées
Actualité
Mise à jour le 31/10/2024
Sommaire
Alors qu'on célèbre ce dimanche 3 novembre la Journée mondiale de la gentillesse, les services de la Politique de la nuit et les médiateurs de la Ville de Paris nous expliquent comment cet état d'esprit peut influencer les interactions nocturnes entre Parisiens.
Matthieu M., doctorant à la mission Politique de la nuit
Quelle place pour la gentillesse au sein de la nuit à Paris ?
Pour certains, la nuit évoque un besoin de calme. Pour d’autres, c’est le temps du travail. Il y a aussi les noctambules, pour qui c’est le moment de faire la fête et de tisser des liens sociaux.
Chacune de ces facettes de la nuit mérite un respect mutuel, car le bonheur de l’un ne doit pas nuire à la tranquillité de l’autre.
Nous voulons que chaque individu puisse profiter de sa nuit, peu importe comment il choisit de la vivre.
C’est ici que la gentillesse entre en jeu : au sein de la mission Politique de la nuit, nous voyons la gentillesse comme une manifestation de bienveillance, qui crée une atmosphère où chacun peut s’épanouir. Nous voulons que chaque individu puisse profiter de sa nuit,
peu importe comment il choisit de la vivre. C’est l’un des thèmes abordés par le programme européen Urbact IV Cities After Dark auquel la Ville de Paris participe. L’objectif de ce projet est d’accompagner les villes partenaires dans l’élaboration d’un plan d’action répondant à leurs problématiques liées à la vie nocturne.
Comment se concrétise ce projet ?
Urbact est d’abord un programme de coopération qui permet aux villes européennes d’échanger leurs expériences, leurs idées et leurs bonnes pratiques en matière de développement urbain. Dans le cadre de l’appel à projets Urbact IV 2023-2025, la Ville de Braga au Portugal a sollicité la Ville de Paris pour participer au projet « Cities After Dark » réunissant huit autres Villes européennes (Nicosie, Le Pirée, Malaga, Gênes, Dubva, Zadar, Tallinn et Varna). Une convention, adoptée au Conseil de Paris d’octobre 2023, a été signée.
Chaque ville a créé un groupe
local multi-acteurs pour élaborer, tester et piloter ce plan d’action. À Paris, il réunit des élus et services de la Ville,
de Paris je t’aime – Office de tourisme, de trois organisations professionnelles du
monde la nuit et de cinq associations spécialisées.
Pour soutenir cette idée, nous collaborons
avec le Laboratoire parisien de psychologie sociale (LAPPS) de
l’Université Paris 8 afin de mener des recherches sur comment encourager des
comportements bienveillants dans nos nuits.
Cette collaboration a-t-elle déjà permis d’avancer quelques pistes ?
Oui, nous étudions les problématiques du monde de la nuit liée
à la réduction des risques, les incivilités, les violences sexuelles et
sexistes… En ce sens, nous travaillons
avec différents acteurs, professionnels ou citoyens, sous la forme de groupes de discussion afin de mesurer les freins et les actions possibles
pour une nuit bienveillante.
Comment sensibiliser le plus grand nombre aux nuits bienveillantes ?
L’éducation par les pairs est un des meilleurs
vecteurs de transmission des bonnes valeurs et pratiques. Les plus expérimentés
doivent accompagner les autres. Des associations comme
Consentis ou Fêtez Clairs permettent de sensibiliser les noctambules et les
acteurs professionnels du monde de la nuit à la réduction des risques et sur
les questions liées aux violences sexistes et sexuelles.
Le Conseil de la nuit est également un moyen de sensibiliser sur d’autres
questions davantage orientées vers les nuisances sonores et les incivilités
pour assurer la tranquillité des riverains. Ces actions sensibilisent tout le
monde afin que chacun se sente responsable, individuellement et collectivement.
Rencontre avec Didier P., médiateur de rue
Comment la gentillesse influence-t-elle les interactions nocturnes des médiateurs de rue avec les Parisiens ?
Dans le cadre
des missions de médiation, la gentillesse invite à agir de manière aimable et respectueuse et contribue à améliorer la qualité de la vie collective. C’est aussi un moyen pour les professionnels de dialoguer avec les populations et de sensibiliser
les usagers, notamment les clients de bars ou restaurants récalcitrants, sur les
problématiques de nuisances et incivilités qui sont occasionnées.
Et puis, la gentillesse agit sur le développement et le renforcement du lien
social !
Quels types de situations nécessitent souvent un rappel à la gentillesse ?
Les personnes à la rue et les jeunes font principalement partie des
usagers nécessitant une approche socio-affective. Aller à leur rencontre permet d’engager la communication, mais aussi
d’observer les comportements et d’accompagner ces usagers du quotidien.
Les médiateurs de rue de la Ville de Paris s’imprègnent de
cette approche qui doit être sincère pour intervenir auprès des personnes en
difficulté. Ils suivent un module de formation sur la
thématique de la communication et de « l’aller-vers ». Ainsi, les agents
s’intéressent à la manière dont les usagers investissent les lieux, aux
relations qu’ils entretiennent avec les différents acteurs présents dans les
espaces publics ainsi que les liens qu’ils tissent avec le quartier.
S’écouter : une des clés pour comprendre et apprécier les demandes de l’autre
Comment inciter à la bienveillance entre les personnes dans des moments potentiellement stressants ou tendus ?
D’abord en encourageant les individus à
s’écouter. C’est une des clés pour comprendre et apprécier les demandes de
l’autre. Par la suite, on les invite à avoir des échanges
sans jugement et à favoriser l’interaction en montrant de l’attention et en
utilisant des mots gentils.
Quels exemples de gentillesse ou d’actes bienveillants avez-vous observés dans le cadre de vos missions ?
Nous avons remarqué que certains commerçants et habitants issus majoritairement des quartiers
populaires offrent des services aux personnes à la rue (aide
alimentaire, pharmaceutique, vêtements…). Leur objectif : favoriser les
liens bienveillants et de proximité, ce qui constitue un véritable levier pour
réduire le sentiment de rejet que rencontrent très souvent les plus démunis.
En quoi la bienveillance vous aide-t-elle à agir sur la régulation des déplacements ?
Les opérations de sensibilisation sur l’utilisation des mobilités douces et
les infractions liées contribuent à faire comprendre aux usagers les bons
comportements à observer sur la voie publique. Ces actions vigilantes et
bienveillantes sur la cohabitation avec les piétons/cyclistes/automobilistes
ont pu conduire à plus de respect, afin que chacun se sente plus en sécurité.
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