La médiathèque James-Baldwin et la Maison des réfugiés, deux nouveaux équipements pour un projet commun

Actualité
Mise à jour le 17/07/2024
Le rez de chaussée de la médiathèque avec le visage de James Baldwin
C’est un projet unique : la médiathèque James-Baldwin et la Maison des réfugiés ouvrent dans l’ancien lycée Jean-Quarré (19e). Au-delà d’encourager les liens entre leurs publics, ces deux établissements proposent une programmation commune et des espaces conviviaux.

Une médiathèque très attendue

Environ 3 000 mètres carrés, quatre étages ouverts au public, près de 80 000 documents (livres, BD, partitions, etc.), mais aussi, dès le mois de septembre, la possibilité de jouer sur place à des jeux de société et à des jeux vidéo, d’emprunter des instruments de musique… La nouvelle médiathèque James-Baldwin – la toute première du 19e arrondissement – ouvre ses portes au 12, rue Jean-Quarré !
Les Parisiens pourront s’y rendre dans un premier temps les vendredis et les samedis à compter du 19 juillet, puis progressivement cet été, jusqu’à ce que la médiathèque trouve son rythme de croisière à la rentrée.
La médiathèque James-Baldwin rejoint les quatre médiathèques parisiennes qui disposent d’un pôle sourds pour accueillir le public en langue des signes et vient étoffer le réseau parisien – le plus grand d’Europe – en matière de lecture publique.
Avec la Maison de réfugiés, elle forme un binôme à forte ambition sociale.

Une Maison des réfugiés nouvelle version

Ce lieu dédié aux personnes venues chercher refuge à Paris a quitté ses locaux du 14e arrondissement pour s’installer place des Fêtes (19e) dans des locaux neufs de 1 000 mètres carrés.
Imaginé par la Ville de Paris et confié aux associations Emmaüs Solidarité et Singa, cet établissement est un lieu-ressources dédié à l’intégration des nouveaux arrivants. De l’apprentissage du français à l’insertion sociale et professionnelle, la Maison des réfugiés est un lieu unique d’activités et de convivialité pour l’inclusion qui réunira près de 50 associations partenaires autour de cet objectif commun.
Parallèlement, la Maison des réfugiés se donne pour objectif de sensibiliser les Parisiens aux défis et enjeux liés aux migrations et à l’accueil, à travers des initiatives régulières, notamment au sein d’un coin café chaleureux doté d’une terrasse.

Deux entités pour un projet commun

Les deux établissements sont reliés par un bâtiment central et partagent des espaces en commun, notamment des jardins et l’immense parvis de 6 000 mètres carrés. Des animations et des échanges réguliers y sont programmés tout au long de l’année : une programmation unique pour favoriser le partage, l’interconnaissance et les échanges entre les habitants du quartier et leurs usagers.
« Nous souhaitons que les publics voyagent à leur guise entre les deux structures », précise Héloïse Cuillier, directrice adjointe de la médiathèque James-Baldwin. « Le point commun entre ces équipements, c’est la notion d’accueil inconditionnel », souligne, quant à elle, Sophie Haberbüsch-Sueur, cheffe de service à la Maison des réfugiés.

Le point commun entre ces deux équipements, c’est la notion d’accueil inconditionnel

Sophie Haberbüsch-Sueur
cheffe de service à la Maison des réfugiés
Les deux structures travaillent ensemble depuis plusieurs mois déjà à la mise en place d’actions et de partenariats communs autour des collections héritées de la bibliothèque Place des Fêtes (livres en langues étrangères et en FLE – français langue étrangère) ou acquises par la médiathèque sur les thématiques de l’exil et de la migration. L’objectif est de sensibiliser les habitants du quartier à la réalité de celles et de ceux qui franchissent la porte de la Maison des réfugiés.
Les deux entités auront également à cœur de travailler ensemble sur d’autres thèmes transversaux comme le féminisme, les représentations LGBTQIA+ et l’écologie.

Paris, ville refuge

Si ce site a été choisi pour créer ce diptyque unique en son genre, c’est que l’ancien lycée hôtelier Jean-Quarré portait le poids d’une histoire récente, largement documentée dans des ouvrages (notamment ceux de Mathilde Weibel, d’Isabelle Coutant et Juliette Kahane) : en juin 2015, une centaine de migrants étaient hébergés dans l’ancien lycée dans des conditions d’hygiène déplorables.
Le 23 octobre 2015, 1 308 personnes sont évacuées du lycée lors d’une opération menée conjointement par la Ville de Paris et l’État, afin de les reloger. La Ville a alors pu confier les locaux à Emmaüs Solidarité, qui a créé en un temps record sanitaires, laveries et points de restauration avant la réouverture dès le mois de février 2016 d’un centre d’hébergement d’urgence.
Dans la perspective de l’ouverture d’une médiathèque pour l’arrondissement, la mairie du 19e a associé les Parisiens dans l’élaboration de ce projet. Une démarche inédite et expérimentale de concertation a permis de recueillir les aspirations et réflexions de 2 500 habitants du quartier.

Réhabiliter plutôt que raser

Concernant la rénovation, les bâtiments existants ont été conservés au maximum et les matériaux démolis ont été remployés sur place notamment dans l’espace paysager ou sur d’autres chantiers de la Ville de Paris. Un projet ambitieux signé par Philippe Madec, pionnier d’une architecture écoresponsable.
Une grande place a été faite à la végétalisation et à la biodiversité grâce à 6 000 mètres carrés de jardins accessibles au public, dont des jardins partagés, des espaces de lecture en extérieur (qui ouvriront en fin d’année 2024), une place centrale plantée et des toitures-terrasses végétalisées.
Un hommage à James Baldwin
La médiathèque rend hommage à une grande figure de la littérature du XXe siècle : James Baldwin. Engagé dans la lutte en faveur des droits civiques des Noirs américains et des personnes LGBTQIA+, mais également contre le racisme et les violences policières, l’auteur, né à New York en 1924, a vécu une dizaine d’années à Paris à la fin des années 1940.
Pour tout savoir sur James Baldwin, c'est ici.
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