La métamorphose du Théâtre de la Ville
Reportage
Mise à jour le 12/09/2023
Sommaire
Les travaux du Théâtre de la Ville (4e), rebaptisé théâtre Sarah-Bernhardt, ont permis à cet établissement emblématique de la place du Châtelet de retrouver toute sa superbe. Gros plan sur cette cure de jouvence.
Le rideau va enfin se lever sur le flambant neuf théâtre Sarah-Bernhardt. Après sept ans de travaux de rénovation, cet héritage des travaux d'Haussmann, inauguré en 1862 sous le nom de Théâtre-Lyrique, entre dans son nouvel âge.
Un théâtre réinventé
Le hall d’accueil est la pierre angulaire de cette rénovation. Il est entièrement repensé et son espace central libéré des poteaux. La mezzanine est remplacée par deux nouvelles mezzanines de hauteur différentes pour restituer une vue sur la place du Châtelet.
Au-dessus du hall qui semble beaucoup plus vaste qu'avant, comme suspendu, se déploie, impressionnante et aérienne, la coque de béton imaginée dans les années 1960 par les architectes Perrottet et Fabre, ainsi que les feuilles d'or de François Morellet, désormais plus visibles.
De nouveaux escaliers situés en fond de hall - comme cachés - permettent de donner au théâtre une configuration fluide et lumineuse, favorable aux moments de partage.
La grande salle a été rééquipée avec des sièges plus confortables et permettant de gagner 10 cm d'espace aux jambes. 932 spectateurs pourront y être accueillis à chaque représentation.
Également rénovée, la salle de la Coupole peut accueillir jusqu'à 200 spectateurs. Toutes les salles sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Acoustique améliorée grâce à des panneaux latéraux et abat-son en bois noir mat, circulations plus fluides, ventilation revue et reliée au réseau de froid urbain, création d’un atelier sous la scène, économies d’énergie, modernisation et automatisation des cintres… Au final, seules la façade et les toitures, inscrites au titre des Monuments Historiques, n'ont pas changé.
L'équipe d'architectes, Marie-Agnès Blond et Stéphane Roux, en dialogue avec Emmanuel Demarcy-Mota, qui dirige l'établissement depuis 2007, a rééclairé l'œuvre de ses prédécesseurs
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Un peu d'histoire…
En 1862, le bâtiment du Théâtre-Lyrique, dont la construction a pris 26 mois, est très décoré et la salle fait 1 500 places. Il fait face à son jumeau, le Théâtre municipal du Châtelet sur la place du Châtelet. Durant la Commune, un incendie le ravage totalement… Il faudra des années pour le reconstruire à l'identique. Il devient le Théâtre-Lyrique-Dramatique puis Théâtre-Historique et Théâtre des Nations.
Quand la comédienne Sarah Bernhardt le rachète en 1897, elle lui donne son nom et y joue ses grands classiques. À la mort de la Divine, le lieu est repris. Il change de nom pour Théâtre de la Cité sous l'occupation allemande… pour reprendre celui de Sarah-Bernhardt de 1947 à 1957.
À partir 1958, désormais baptisé Théâtre des Nations, il va connaître de nouvelles évolutions. Des grands travaux, effectués de 1966 à 1968, effacent la salle à l'italienne pour créer un immense gradin pouvant accueillir 987 spectateurs. Ne sont conservés que les quatre murs de la façade de l'architecte Davioud. Le nouveau lieu prend le nom de Théâtre de la Ville et propose alors des concerts de musique classique, de musiques du monde, de la danse, des pièces en soirée et en matinée…
Un patrimoine mis en valeur
Si l'incendie qui ravage le plateau en 1982 a donné lieu à des réfections, le théâtre n'a pas connu de travaux majeurs depuis 1968. Tout était fatigué et ne répondait plus aux normes de sécurité.
En novembre 2016, il ferme pour rénovation, mais sa programmation continue à l'Espace Cardin, au Théâtre de la Ville-Abbesses - son annexe - et dans 38 lieux partenaires à Paris et en Île-de-France.
Les objectifs de la rénovation
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Requalifier les espaces d’accueil du public afin de les adapter aux usages actuels et nouveaux (refonte globale du hall, des sanitaires, des vestiaires et de la signalétique),
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Remettre le théâtre en conformité avec les normes de sécurité relatives aux installations techniques (largeur des issues de secours, désenfumage, etc.) et avec les normes d’accessibilité en vigueur (La café, le hall, la grande salle et la coupole sont accessibles vi a un ascenseur PMR, la grande salle compte 20 places PMR en haut, en bas 3 loges sont accessibles aux artistes en fauteuil roulant),
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Optimiser la sécurité des usagers pour répondre aux nouvelles exigences des équipements recevant du public,
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Restructurer l’outil technique et scénographique afin de le mettre en adéquation avec les exigences du spectacle contemporain,
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Répondre aux objectifs de développement durable inscrits dans les politiques de la Ville de Paris.
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