La rénovation des logements sociaux, un enjeu social et environnemental pour Paris

Focus

Mise à jour le 25/01/2024

Réhabilitation de logements sociaux Square Salamandre - Paris 20ème
Depuis 2008, la Ville de Paris accompagne l’ensemble des bailleurs sociaux dans la rénovation environnementale de leur patrimoine, grâce à ses engagements pris dans le cadre du Plan Climat Air Énergie.
À ce titre, la Ville fixe des critères de performances énergétiques et environnementales à atteindre, elle apporte des aides financières qui permettent la mise en œuvre des opérations sur le volet technique et l'accompagnement dans le cadre des relations avec les locataires.
Les bénéfices attendus :
  • Diminution des émissions de gaz à effet de serre pour le climat
  • Diminution de la consommation d’énergie pour le pouvoir d’achat des locataires
  • Amélioration du confort d’hiver et d’été des locataires
  • Entretien et mise en valeur du patrimoine architectural pour la beauté de Paris
  • Amélioration et mise aux normes des logements

Quels types de travaux sont engagés ?

Les opérations de travaux menées par les bailleurs sociaux conjuguent rénovation environnementale, valorisation patrimoniale, mais aussi qualité de vie et confort d’usage des logements. Elles sont conçues comme des opérations globales qui viennent à la fois traiter la partie thermique du bâti et améliorer la qualité du logement.
Les travaux énergétiques portent aussi bien sur l’enveloppe du bâti avec l’isolation de l’enveloppe (soit avec une isolation par l’intérieur soit par l’extérieur), des toitures et planchers et le changement des menuiseries, que sur l’amélioration du système de chauffage (mise en place de chaudières plus performantes).
Ces opérations sont par ailleurs l’occasion de mettre en œuvre des solutions vertueuses recourant à l’utilisation de matériaux décarbonés et biosourcés (isolants à base de chanvre, laine de bois,…), au réemploi et aux dispositifs améliorant l’alimentation en chauffage et eau chaude.
Par ailleurs, depuis 2022, la Ville de Paris a mis en place un fonds d’aide Ilot de Fraicheur aux bailleurs pour accélérer les travaux et les actions concrètes permettant d’améliorer le confort d’été dans les logements (isolation renforcée des toitures et pose de systèmes d’occultation extérieure des menuiseries, végétalisation des toitures-terrasses). Plus largement les bailleurs sociaux déploient des stratégies permettant de créer ou de renforcer des îlots de fraîcheur (accélération de la désimperméabilisation des sols afin d’augmenter la place du végétal et l’infiltration et la récupération des eaux de pluie).
Les bailleurs profitent de ces opérations pour effectuer les mises aux normes nécessaires dans les immeubles, mises aux normes électriques par exemple, la mise en accessibilité des logements (nécessaire adaptation au vieillissement des locataires), ou encore les gros travaux d’entretien. Il est souvent proposé des interventions dans les pièces humides, cuisine et salle de bain.
Ces opérations permettent aussi de répondre à d’autres enjeux environnementaux tels que l’installation de locaux de tri, de composteurs et de locaux vélos, et elles sont également un levier d’intensification des liens et des usages de proximité à l’échelle des quartiers. Chaque projet de rénovation constitue en effet une opportunité de réinterroger l’usage et/ou le besoin de locaux communs, d’équipements, de services ou de commerces et de réinvestir qualitativement les rez-de-chaussée.
Les différences importantes des immeubles du parc parisien impliquent des stratégies et des méthodologies de rénovation adaptées et entraînent des coûts et des durées d’opérations très variables. Ainsi, le budget pour l'ensemble de ces travaux de rénovation globale peut être compris entre 45 000 € et 90 000 € par logement.
L’ensemble des travaux, menés sous maîtrise d’ouvrage directe des bailleurs sociaux, fait l’objet de certifications environnementales qui garantissent à la fois l’ambition initiale et l’atteinte réelle des objectifs à la livraison.

La participation et l'accompagnement des locataires aux opérations

Les chantiers peuvent être réalisés en site occupé, ce qui complexifie la mise en œuvre des travaux. Pour les autres, des relogements temporaires peuvent être organisés.
Les bailleurs maîtres d’ouvrage sont particulièrement impliqués dans les démarches préalables de concertation avec les locataires et veillent à la prise en compte de leurs attentes. Il s’agit d’une étape structurante pour le projet. L’ouverture des jurys et commissions d’architecture aux représentants des élus, instaurée en 2020, permet de s’assurer de la bonne prise en compte des besoins liés à l’usage des logements et parties communes.
L’information, le dialogue et l’accompagnement des locataires, notamment lorsque des relogements temporaires sont prévus, se poursuivent également tout au long de la mise en œuvre du programme de travaux. Il se prolonge également au-delà de la livraison via un accompagnement des locataires à la bonne appropriation des nouveaux équipements et aux écogestes, levier essentiel des économies de consommation et de charges.
Les bailleurs profitent de ces opérations pour mettre en place des accompagnements sociaux de leurs locataires avec des dispositifs tels que les maîtrises d’ouvrage social. Cet accompagnement permet de mieux connaître les situations des foyers, de travailler sur le non-recours aux droits.

Les habitants au cœur des projets

Réhabilitation en milieu occupé :
  • Concertation avec les amicales de locataires
  • Organisation de réunions/ateliers de présentation et d’échange
  • Possibilité de votes sur les différentes dimensions du projet
Réhabilitation en milieu vide :
  • Rencontres des locataires et possibilité de vote sur le projet
  • Accompagnement des locataires sur le relogement temporaire et/ou définitif, simulation sur les futurs loyers après réhabilitation
En phase chantier :
  • Création avec l’entreprise de travaux d’un site de suivi de l’opération destiné aux locataires
  • Communication de livrets de chantier dédiés aux divers changements de la vie quotidienne durant les travaux : planning de travaux, niveaux de nuisances, accès aux parties communes et au logement, sécurité, etc.

Les objectifs du Plan Climat Air Énergie dans l’accélération des rénovations de logements sociaux

Paris est une ville leader dans la lutte contre le dérèglement climatique. Adopté pour la première fois en 2007, puis actualisé en 2023, le Plan Climat Air Énergie de Paris fixe de nouveaux objectifs, toujours plus ambitieux pour mettre en œuvre l’Accord de Paris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le logement représente un tiers des émissions du territoire. La rénovation des logements sociaux est donc primordiale pour atteindre l’objectif fixé par le Plan Climat Air Énergie de Paris : réduction de 35 % des consommations d’énergie sur l’ensemble du parc social à l’horizon 2030 et de 50 % à l’horizon 2050.
L’objectif d’un Paris 100 % écorénové participe également à la lutte contre la précarité énergétique en garantissant des logements sains et confortables avec des charges maîtrisées. Ainsi, les charges des locataires diminuent en moyenne de 400 € par an et par foyer après rénovation. Pour atteindre ces objectifs, la Ville participe au financement de la rénovation de 5 000 logements sociaux par an. Les projets contribuent particulièrement à protéger les locataires contre la précarité énergétique en limitant leurs charges.

Le bilan de 15 ans d’actions en faveur des logements sociaux

La Ville de Paris agit depuis 2008 aux côtés des bailleurs sociaux, elle a déjà apporté 658 millions d’euros (entre 2008 et 2022) de subventions aux bailleurs sociaux permettant la mobilisation de 2,8 milliards d’euros d’investissement pour la rénovation de 567 groupes immobiliers regroupant près de 68 397 logements. L’aide de la collectivité a déjà permis de contribuer au financement de la rénovation environnementale de 26 % du parc et 12 % des logements sociaux parisiens ont d’ores et déjà été rénovés. Ce soutien permet des gains énergétiques particulièrement significatifs : de 54 % en moyenne et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de -56 %.
Les rénovations environnementales concernent l’ensemble du territoire. À l’image de l’implantation du parc social, elles se concentrent, en volume de logements rénovés, dans les 13e, 19e et 20e arrondissements. Toutefois, si les projets ont massivement ciblé les grands ensembles immobiliers, particulièrement énergivores, tous les types de bâtis sont concernés aujourd’hui, démultipliant les petites opérations dans les arrondissements du centre.
Avec les objectifs de 5 000 logements rénovés par an, la collectivité parisienne et les bailleurs seront l’un des seuls territoires à respecter la Stratégie Nationale Bas Carbone.

Le parc social parisien

Le parc social à Paris représente plus de 264 000 logements, soit près d’un quart des logements du territoire parisien. Depuis 2008, la Ville de Paris s’est engagée au côté des bailleurs sociaux dans la transformation environnementale de leurs logements à travers un ambitieux programme de rénovation dite globale.
Le patrimoine des bailleurs sociaux à Paris est constitué de bâtiments de typologies architecturales et de période de construction très variées. L’action volontariste de la Ville de Paris en faveur du développement et du rééquilibrage de l’offre de logements sociaux a notamment permis son développement dans des immeubles à forte valeur patrimoniale, haussmanniens et faubouriens.
La taille des bâtiments peut varier d’une dizaine de logements, insérés au cœur du tissu historique, à plusieurs centaines, leur rénovation s’apparentant alors à de véritables projets de renouvellement urbain.
De ces configurations diverses découle l’opportunité pour les bailleurs d’intervenir également sur les espaces extérieurs et d’articuler rénovation du bâti et projet paysager.
Les bâtiments présentent une très grande diversité de typologies, de configurations intérieures (tailles des pièces, présence de cheminées), ou d’équipements techniques (dispositifs de distribution de chauffage et eau chaude) qui nécessite des interventions adaptées aux problématiques propres à chacun de ces immeubles.