« La vie prend le dessus sur le VIH », une campagne pour lever les préjugés et être mieux informé
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Mise à jour le 29/11/2023
Sommaire
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, le 1er décembre, et de l’anniversaire des 40 ans de l’identification du virus, l'association « Vers Paris sans sida », en partenariat avec la Ville de Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, les CPAM de Paris et de Seine-Saint-Denis, dévoile sa nouvelle campagne : « La vie prend le dessus sur le VIH », une campagne d’information sur les traitements, la PrEP et le dépistage.
Un traitement qui permet aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale et de ne plus transmettre le virus à leurs partenaires sexuels; un dépistage accessible à toutes et tous; la PrEP (un traitement préventif qui protège de l’infection) : autant de messages importants et mal connus, déclinés par "Vers Paris sans sida" dans sa nouvelle campagne, lancés à l’occasion du 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida.
La fin de l'épidémie devient un objectif atteignable
2023 marque la célébration des 40 ans de l’identification du VIH par une équipe de l’Institut Pasteur. En quatre décennies, l’épidémie a fait plus de 40 millions de morts dans le monde. Aujourd’hui, 39 millions de personnes vivent avec le VIH (chiffres Onusida).
Quarante ans après la découverte du virus, la fin de l’épidémie est devenue un objectif réaliste à moyen terme. Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il est possible de mettre fin au sida en 2030.
Dans le sillage de la déclaration de Paris du 1er décembre 2014, l’association Vers Paris sans sida a été créée pour mener des actions pour un Paris et une Seine-Saint-Denis avec zéro infection, zéro décès et zéro discrimination à l’horizon 2030.
La situation épidémique est différente de celles des années 1980 et 1990. Beaucoup de progrès ont été faits dans le monde : 20 millions de décès et plus de trois millions d’infections de nouveau-nés ont été évités, et les nouvelles infections ont drastiquement baissé. Mais on peut aller plus loin, jusqu’à l’élimination de l’épidémie. Différents moyens sont aujourd'hui connus pour lutter efficacement contre le virus :
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le dépistage ;
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les différentes méthodes de prévention (préservatif, PrEP, traitement d’urgence) ;
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les traitements, qui sont également un moyen de prévention.
Mais le grand public connaît-il ces outils ? Les résultats du sondage exclusif Vers Paris sans sida- Ifop* montrent que le travail de sensibilisation qui reste à faire est immense.
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47 % des Franciliens et Franciliennes ne savent pas qu’une personne qui suit bien son traitement ne peut plus transmettre le VIH ;
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69 % ne savent pas que la PrEP permet de prévenir l’infection ;
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49 % ne savent pas qu’il est possible de réaliser un dépistage dans un laboratoire de ville sans ordonnance et sans avancer de frais.
Or, il n’est pas possible de lutter efficacement contre une épidémie si celles et ceux qui peuvent être concernés ne sont pas informés. C’est pour cela que Vers Paris sans sida, avec ses partenaires, a décidé de communiquer en direction du grand public, sans oublier pour autant les populations clés, à savoir les personnes qui peuvent être les plus exposées par l’épidémie. C'est l'objectif de cette nouvelle campagne.
Chiffres clés
En France, 25 000 personnes ignorent leur séropositivité et parmi elles, on compte 10 000 en Île-de-France. De même, le nombre de découvertes de sérologies positives au VIH représente près de 40 % de l’ensemble des découvertes en France ».
(Source Bulletin de Santé Publique, VIH IdF, décembre 2022 / Étude Coïncide / EPI-PHARE).
(Source Bulletin de Santé Publique, VIH IdF, décembre 2022 / Étude Coïncide / EPI-PHARE).
Informer sur les traitements, la PrEP et le dépistage
La campagne de Vers Paris sans sida pour le 1er décembre est composée de trois affiches grand public et de trois affiches ciblées qui évoquent de manière positive les modes de prévention du VIH. Elles s’adressent à au grand public et proposent aussi une déclinaison ciblée auprès de populations clés: personnes LGBT (principalement hommes gays et bis), migrantes et migrants originaires d’Afrique subsaharienne, travailleurs et travailleuses du sexe.
Elle s’articule autour de trois thèmes principaux :
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la PrEP, médicament préventif qui protège du VIH.
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le traitement comme outil de prévention : Une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH à ses partenaires sexuels.
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Le dépistage, et plus particulièrement le dispositif VIH Test, qui permet de faire un test du VIH sans ordonnance, sans rendez-vous et sans avance de frais dans tous les laboratoires d’analyses médicales.
Sont également signataires de la campagne : la Ville de Paris, le département de Seine-Saint-Denis, les Caisses d’assurance maladie (CPAM) de Paris et de Seine-Saint-Denis.
Les visuels de la campagne
La campagne 2023 de Vers Paris sans sida, réalisée par l’agence Fred & Farid, est une campagne typographique. Pas de photo ni d’illustration, l’objectif est de mettre en valeur le message, avec des mots très facilement compréhensibles et accessibles à toutes et tous. Le ton se veut positif : toutes les accroches commencent par « Grâce ». Ce sont de bonnes nouvelles que nous annonçons. Le message principal est accompagné d’une phrase complémentaire afin de renforcer l’information.
« Grâce à la PrEP, on peut avoir une vie sexuelle libérée du VIH »
Autorisée en France depuis 2016 et intégralement remboursée par l’Assurance Maladie, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) est une approche révolutionnaire. La personne qui prend ce médicament et qui est suivie régulièrement ne peut pas être infectée par le virus même si elle a un rapport sans préservatif avec une personne séropositive qui ignorerait son statut.
La PrEP consiste en la prise d’un comprimé d’antirétroviraux, soit tous les jours (prise en continu), soit (uniquement pour les hommes cisgenres s’ils le souhaitent) deux heures avant un rapport sexuel, puis 24 h et 48 h après (prise dite « à la demande »).
Cette prise de médicament s’accompagne, tous les trois mois, d’un suivi, avec test de dépistage du VIH et des IST. Le médicament utilisé par la PrEP fait partie de l’arsenal des antirétroviraux depuis 20 ans. Ses effets secondaires éventuels sont bien connus et maîtrisés. Jusqu’ici, ce sont surtout les hommes gays et bis qui en ont bénéficié, mais les médecins sont encouragés à la prescrire à d’autres publics, notamment les hommes et les femmes nés en Afrique subsaharienne.
« Grâce aux traitements, on peut partager la vie de quelqu'un, mais pas son VIH »
Aujourd’hui, les traitements antirétroviraux sont très efficaces. Les personnes traitées récupèrent leur immunité et leur bonne santé. Ces traitements sont également moins lourds qu’avant et plus simples à prendre.
On connaît l’effet préventif du traitement depuis 2008 et pourtant peu de gens le savent : le traitement antirétroviral réduit la quantité de virus dans l’organisme de la personne séropositive à un niveau très bas (charge virale indétectable), il empêche le virus d’attaquer son système immunitaire et en même temps empêche la transmission du virus à ses partenaires sexuels sans avoir à utiliser de préservatif.
De même, une femme enceinte séropositive avec une charge virale indétectable ne transmettra pas le virus à son futur enfant. C’est tout le sens du slogan Indétectable = intransmissible que Vers Paris sans sida martèle sans relâche. Et c’est pour cette raison que le traitement est aujourd’hui considéré comme un moyen de prévention.
« Grâce au test en labo sans ordonnance, on peut dépister le VIH sans se compliquer la vie »
Le dispositif national VIH Test permet à toute personne ayant des droits ouverts à la Sécurité Sociale, qui passe la porte d’un laboratoire d’analyses médicales, de demander un test de dépistage sans ordonnance, sans avance de frais et sans rendez-vous.
C’est une offre qui a été conçue pour faciliter la vie des gens. Ceux et celles qui le souhaitent peuvent ainsi profiter des nombreux laboratoires d’analyses médicales (157 rien qu’à Paris) et de leurs plages horaires étendues, sans avoir besoin de passer par un médecin pour avoir une ordonnance.
Et ça marche ! une expérimentation faite par Vers Paris sans sida et Objectif sida zéro (dans les Alpes-Maritimes) en 2019 et 2020 a prouvé que cette offre coûte moins cher aux pouvoirs publics, et permet de dépister plus de personnes séropositives que les tests prescrits.
VIH Test permet de dépister des personnes séropositives éloignées du soin et permet d’augmenter le volume global de dépistage de 7 à 8 %, sans nuire aux autres offres de dépistage. Connaître son statut, c’est important pour soi et pour s’assurer d’une prise en charge permettant de vivre une vie normale, sans craindre de transmettre le VIH à ses partenaires.
À noter qu’il existe quatre autres options pour se faire dépister :
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les tests faits dans les Centres de dépistage gratuits appelés « CeGIDD », ou Centres de Santé Sexuelle.
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les tests rapides faits par les associations (appelés « TROD » avec un résultat en 15 minutes),
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les autotests en pharmacie
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et bien sûr les tests prescrits sur ordonnance.
Des visuels sont déclinés pour les populations clés, hommes ayant des
relations sexuelles avec les hommes, publics migrants originaires d’Afrique
subsaharienne, travailleur et travailleuse du sexe
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