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La baignade sera-t-elle possible toute l’année ? Quels investissements ont-ils été nécessaires ? Pourquoi l’ouvrage a-t-il été construit en béton ? Quelles sont les autres actions en cours pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine et de son affluent, la Marne ? Décryptage.
Le bassin d’Austerlitz (13e) permettra d’éviter les déversements d’eaux usées dans la Seine
Vrai
Le nouveau bassin d’Austerlitz (50 000 mètres cubes de volume) permettra d’éviter les déversements d’eaux usées dans la Seine en
cas de fortes pluies. Cet excédent d’eau s’écoulera ensuite progressivement
dans le réseau d’égouts pour être traité en station d’épuration.
Grâce au bassin d’Austerlitz,
les vannes de déversement seront désormais ouvertes pour les pluies les
plus importantes, soit en moyenne deux fois par an, contre dix à quinze fois
actuellement. Ce qui fera gagner de nombreux jours de « baignabilité ».
La construction du bassin a coûté 90 millions d’euros (et non pas 1,4 milliard)
Vrai
La construction du bassin a
coûté environ 90 millions d’euros. Elle a été financée par la Ville de Paris, l’État, l’Agence de l’eau
Seine-Normandie (AESN) et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de
l’agglomération parisienne (SIAAP). En tout, ces institutions et de nombreux autres financeurs ont investi environ 1,4 milliard d’euros dans le plan baignade pour permettre au public de plonger dès 2025 dans la Seine.
Ces investissements concernent d’abord des actions à court terme pour améliorer le réseau avec de nouveaux ouvrages et travaux. Objectif : parvenir à une meilleure capacité de stockage des eaux usées et de gestion des flux. Ils ont aussi des actions à long terme, qui permettent de déconnecter les eaux pluviales du réseau dans les projets d’aménagement et de construction.
Trois autres ouvrages majeurs d’assainissement ont ainsi été créés dans le cadre du plan baignade : le bassin
versant du ru Saint-Baudile (Seine-Saint-Denis), le VL8 (collecteur de grande
capacité d’une longueur de 10 kilomètres situé entre l’Essonne et le Val-de-Marne)
et la station de dépollution des eaux pluviales du Val-de-Marne.
La baignade dans la Seine sera possible après les Jeux de Paris 2024
Vrai
L’ouverture de trois zones de baignade intra-muros est
prévue pour l’été 2025.
À l’échelle de l’Île-de-France, 32 sites pourraient être
aménagés dans la Seine et dans la Marne dans les années à venir.
La baignade sera possible toute l’année
Faux
La qualité de l’eau n’est pas homogène toute l’année. Seule
la période estivale permet d’envisager la baignade dans le fleuve, du fait des
conditions météorologiques spécifiques qui ont un impact favorable sur les
bactéries que l’on trouve dans le cours d’eau (durée et niveau d’ensoleillement dans
un contexte de débit faible). Le fleuve est un milieu naturel très
réactif aux conditions météorologiques, mais aussi aux incidents liés à
l’assainissement.
La qualité de l’eau de la Seine ne cesse de s’améliorer
Vrai
Année après année, la
qualité environnementale de la Seine s’améliore. Depuis 2019, date à laquelle
la Ville a lancé les campagnes de mesures estivales, le seuil de « baignabilité » est de plus en plus régulièrement atteint. Ce seuil est strictement encadré
par une directive européenne concernant la gestion de la qualité des eaux
de baignade. Elle fixe un taux de bactéries à ne pas dépasser et cible deux
d’entre elles : les Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques intestinaux.
Ces efforts ont permis d’améliorer l’état écologique du fleuve. On trouve désormais plus de trente espèces de poissons dans la Seine, contre seulement trois il y a quarante ans.
Les rejets peuvent également provenir de péniches et d’établissements flottants qui ne sont pas rattachés au réseau d’assainissement parisien et déversent leurs eaux usées dans la Seine. Ce qui ne sera plus le cas au début de l’été 2024, avec le raccordement de 100 % des péniches aux canalisations.
Le bassin d’Austerlitz est bâti en béton, mais un autre matériau était possible pour sa construction
Faux
On ne sait pas ériger
un ouvrage dans ces profondeurs (34 mètres pour le fond du bassin et 80 mètres pour
son ancrage dans le sol) sans avoir recours au béton. La construction en
matériaux biosourcés, en plein essor dans le bâtiment, n’a aucune application
possible aujourd’hui sur les édifices de grandes profondeurs, soumis notamment à
l’atmosphère agressive des eaux usées.
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