La mairie mobile se déplace au plus proche des usagers

Garé devant la bibliothèque Vaclav Havel (18^e), le bus de la mairie mobile ne passe pas inaperçu avec son habillage vert et jaune. À son bord, Hassan, muni d'un courrier de la CAF lui demandant un justificatif de titre de séjour. Amelia, une agent d’accueil de la Ville de Paris, le reçoit dans un espace séparé d’une vitre en plexiglas, la crise sanitaire étant passée par là. Sur son ordinateur, Amelia s’enregistre sur l’espace personnel d’Hassan après avoir recueilli son consentement. Elle scanne le récépissé de la demande de titre de séjour, le transmet numériquement à l’administration accompagné d’une note.

Comme Hassan, de 9h30 à 17h, plus d’une trentaine d’usagers, Parisiens ou non, vont être aidés dans leurs démarches administratives à l’intérieur de ce bus. « Le nombre de personnes et la durée des entretiens sont extrêmement modulables. Certains accueils vont durer une heure, parce qu’au cours de l’échange, nous allons nous rendre compte qu’il y a d’autres besoins, d’autres situations à débloquer », précise Marie-Anne, coordinatrice de la mairie mobile.

L’équipe du bus mobile prend en charge un panel de demandes très vastes, allant des demandes d’aides ou de logement social, des prises de rendez-vous pour les papiers d’identité, de renseignements sur les tarifs sociaux de l’énergie et de l’eau, de questions sur les modes d’accueil de la petite enfance ou encore sur les dispositifs mis en place pour les jeunes.

Labélisée France Services depuis 2021, la mairie mobile permet d’accéder en plus à un socle commun de neuf opérateurs (CAF, Pôle Emploi, la Poste, CNAM, CNAV, MSA, Ministères de l’Intérieur et de la Justice, DGFiP). Cela s'ajoute aux services et prestations sociales de la Ville de Paris et aux démarches administratives de certains opérateurs privés délégataires de services publics (Engie, EDF, Keolis, SNCF, etc.).

Elle fait le lien avec les personnes les plus éloignées des institutions, peu à l’aise avec les démarches en ligne. L’offre de service public se déplace ainsi dans les zones les plus excentrées, les quartiers politiques de la Ville. Au quotidien, ils contribuent aussi à diminuer les barrières administratives et à créer du lien social.

Volontaire civique auprès de la mairie mobile, Cheik Ahmed Diaby se charge plus particulièrement de l’accès au numérique. « Beaucoup de nos usagers ne savent pas utiliser un ordinateur. Ils n’ont pas de repères, pointe-t-il. Nous les aidons à remplir des demandes de dossiers administratifs. Je suis heureux de pouvoir les aider. Pour eux, cela représente beaucoup. »