Le Carreau du Temple, centre des médias pendant les Jeux, fête ses 10 ans

Connaissez-vous le studio du Pou-Volant et le gymnase de la Forêt Noire ? Ce sont deux des espaces qui accueillent les activités sportives proposées au Carreau du Temple : arts martiaux, roller, acrobatie, basket, flamenco… Vous l'ignoriez peut-être, mais une centaine de cours sont dispensés chaque semaine dans ce pavillon de métal qui a longtemps abrité l'un des marchés couverts les plus emblématiques de Paris.

La restauration du bâtiment du Carreau du Temple a débuté au milieu des années 2000. À la suite d'une proposition puis d'un vote au Budget Participatif, le projet d'en faire un espace ouvert aux habitants où ils pourraient découvrir de nouvelles pratiques artistiques, sportives et culturelles s'est précisé.

L'arrivée de Sandrina Martins à la direction du Carreau du Temple en 2015 a concrétisé cette démarche. « Les habitants avaient rêvé que le fil rouge de ce somptueux édifice traverse les mondes du sport et des arts. Depuis près de dix ans, l'équipe s’attache chaque jour à solidifier, peaufiner, étoffer cette singulière proposition autour du corps, des corps », explique-t-elle.

À l'approche des Jeux olympiques et paralympiques, la saison propose un focus sur la place du sport dans la programmation du Carreau. Et fêter son dixième anniversaire la même année est symbolique pour le Carreau. La fête prévue à cette occasion, le 18 mai prochain, promet de toute décloisonner : corps et esprit, art et sport, petits et grands, amateurs et professionnels. Rendez-vous à toutes et à tous pour cet événement festif, dansant et populaire !

Ancrées dans les préoccupations, usages et rythmes de vie d’aujourd’hui, les disciplines enseignées dans les sous-sols du Carreau du Temple sont multiples, des plus traditionnelles aux plus émergentes. « Tous les deux ans, une commission d'attribution se réunit pour choisir la cinquantaine d'associations à qui nous louerons des créneaux. Les activités sont sélectionnées pour leurs qualités inclusives et adaptées à tous les niveaux et tous les âges ; ces disciplines doivent garantir à chacun une bulle de bien-être faite de moments de plaisir, de dépassement de soi et d’attention du corps », précise Sandrina Martins

L'équipe est également attentive à représenter les nouvelles tendances, comme le fly yoga ou la booty therapy et à proposer des handisports.

Les cours se déroulent du lundi au vendredi de 12 h 30 à 22 h et le samedi de 10 h à 22 h. Le studio du Pou-Volant (Dojo) est un grand studio destiné principalement aux arts martiaux et aux disciplines de relaxation et de bien-être (300 m²), tandis que le Studio de Flore est destiné majoritairement aux pratiques chorégraphiques et des cultures urbaines (300 m²).

En sus des cours, près de 300 stages par an sont organisés pendant les week-ends et les vacances scolaires.

Au rez-de-chaussée du bâtiment, la Halle du Carreau du Temple, espace vitré de 1 800 m² sous 8 mètres de verrière, constitue un espace privilégié tout en transparence pour l’organisation de salons d’art contemporain, de salons professionnels, de défilés lors des fashion weeks… mais également des événements de la programmation du Carreau du Temple comme le Food Temple, festival des cuisines, ou le Festival Everybody qui interroge à travers des spectacles la place du corps dans nos sociétés contemporaines.

Tous les ans au mois de juillet, le Festival Jogging, évènement majeur du Festival Formes Olympiques, présente pendant cinq jours des propositions artistiques, des cours de sport XXL, des œuvres d'art contemporain, des ateliers et installations participatives. Si, en 2023, les participants ont pu se joindre à une grande Roller dance party, à une « course de lenteur» ou à des jeux de mimes autour du sport, l'édition 2024 qui se déroulera du 26 au 30 juin 2024, sera une édition XXL. « Ce sera un feu d'artifice, commente Sandrina Martins, déjà dans les starting-blocks. La grande Halle du Carreau du Temple accueillera des spectacles qui interrogent et détournent les codes sportifs, des cours de sports inclusifs et parasportifs, des installations d’art contemporain, des ateliers participatifs, une expo photos… Une quatrième édition qui entrelacera joyeusement la créativité, le dépassement de soi et l’inclusivité à destination de tous ! ».

Projections du ciné-club et spectacles de danse, soit dans la halle soit dans la grande salle de 250 places en gradins ou encore hors les murs… Les événements sont toujours pensés pour creuser la relation entre culture et sport. Ainsi la saison dernière, le Carreau a proposé des spectacles autour du commentaire sportif ou de l’homophobie dans le sport.

Cette saison, le marathon chorégraphique RUN a invité cent danseurs amateurs pour une performance de quatre heures en cinq espaces comme autant d'anneaux olympiques. En septembre 2023, un spectacle-expérience, inspiré du roman On achève bien les chevaux, et délocalisé au gymnase Japy (11^e), a permis d'assister à un marathon de danse jusqu'à l’épuisement.

Depuis près de cinq ans, la journaliste féministe Lauren Bastide organise une série de rencontres mensuelles avec chercheuses, activistes et artistes sur la scène du Carreau du Temple. Des débats qui sont accessibles aux personnes sourdes et malentendantes grâce à une traduction en Langue des Signes Française.

Le cycle de rencontres 2023-2024 est intitulé Bonnes joueuses et questionne la place des femmes dans le sport. Quelle place pour les femmes dans les grands rendez-vous sportifs ? Comment le sport peut-il être le vecteur des luttes féministes, notamment contre les violences sexuelles ? Par quels moyens s’affranchir des actes sexistes et discriminants autour de la grossesse, des règles, de la tenue vestimentaire ? Comment parle-t-on des sportives, comment les montre-t-on, combien les paye-t-on ? Les femmes ont-elles au fond vraiment le droit d’être championnes ? « Ce n'est pas parce que la Ville accueille les Jeux olympiques et paralympiques qu'on va s’empêcher de parler des sujets qui dérangent », insiste la directrice du Carreau du Temple.

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L'année scolaire se conclura par une nouvelle transformation, temporaire cette fois : la Ville a choisi cette microcité pour devenir le centre des médias non accrédités des Jeux de Paris 2024.

Entre juillet et mi-septembre, Sandrina Martins donnera les clés du lieu aux 8 000 journalistes qui ne suivront pas les compétitions, mais traiteront de tous les à-côtés des Jeux. « Ils pourront profiter de tous les espaces, qui pour l'occasion seront équipés d'un système de téléphonie plus performant, de 300 postes de travail et d'espaces de détente et de petite restauration. La déco et le mobilier prendront un petit air de bistro parisien. Ce lieu central sera ouvert 24 h / 24 pour qu'ils puissent boucler leurs articles ou réaliser des interviews à tout moment ».

La rentrée du Carreau de septembre 2024 sera décalée de quelques jours.