Attentats du 13-Novembre : découvrez le futur jardin mémoriel de la place Saint-Gervais
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Mise à jour le 13/11/2024
Sommaire
Le jardin en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 verra le jour en 2025. Les travaux d’aménagement ont débuté en septembre sur la place Saint-Gervais, où une exposition présente ce projet mémoriel. Ils se poursuivront jusqu’en avril 2025, date à laquelle la place sera végétalisée.
Lieu de recueillement à la mémoire des victimes du 13 novembre 2015, témoignage de la violence des attentats et de l’ineffable douleur imposée, mais aussi oasis de calme et d’apaisement en hommage à la vie et à la résilience, le jardin mémoriel de la place Saint-Gervais (Paris Centre) verra le jour en 2025.
Le projet est porté par Wagon Landscaping, sélectionné par la commission d’appel d’offres de Paris à l’issue d’une procédure avec négociation, à laquelle ont activement participé
les associations de victimes 13Onze15 Fraternité et Vérité et Life for Paris. Celles-ci ont défini les orientations du programme d’aménagement, et notamment le principe « d’un jardin du souvenir », voté à l’unanimité par le Conseil de
Paris le 12 novembre 2019.
Une exposition sur le projet est à découvrir sur les façades de la place Saint-Gervais.
L’aménagement paysager
L’aménagement paysager représente les lieux des attentats, et permet le cheminement et le recueillement au sein de
ce jardin. Les noms des victimes décédées apparaîtront sur des stèles
symbolisant chaque lieu touché (Stade de France, Le Carillon / Le Petit
Cambodge, La Bonne Bière / Le Casa Nostra, La Belle Équipe, Le Comptoir
Voltaire, Bataclan).
« Le site
choisi, place Saint-Gervais, n’est pas un lieu meurtri par les attaques. Il se
veut à la fois un lieu autre dans le cœur même de Paris, et la synthèse des six
lieux frappés par la terreur, en ce 13 novembre 2015. Les six lieux se
retrouvent là, concentrés, car nous nous souviendrons, tous, dans ce site de la
place Saint-Gervais, du 13 novembre 2015 et de tous les lieux de terreur. En
cela, le site du jardin mémoriel est à la fois neutre et concentrant les six
lieux des attaques. Il incarne toutes les expériences douloureuses du Nord-Est
parisien attaqué, mais aussi de Paris tout entier. Et au-delà.
C’est comme ça que le dessin du jardin est né : les
plans des six sites, des huit lieux d’attentats, et de leur environnement
proche sont extraits de leur contexte et viennent composer le dessin du jardin. Les six sites sont traités de la même façon, sans
hiérarchie dans la douleur ou la mémoire, car ils ont été blessés de la même
façon. Il faut ainsi que chaque site “cicatrise” de la même manière, et avec
les autres.
Dans le jardin mémoriel, on retrouve le tracé des rues
de chaque lieu de terreur. Le visiteur les reconnaîtra, chacun indépendamment
des autres, mais formant un nouvel ensemble uni. Six lieux de terreur déjà
historiques qui forment un nouveau lieu d’histoire et de mémoire au centre de
Paris. »
Jean-Marc Dreyfus, historien
Quel projet retenu ?
À l’issue d’un appel à candidatures, c’est le projet de l’équipe conduite par les paysagistes de Wagon Lanscaping qui a été retenu : Wagon Landscaping – paysage (mandataire) ; Gilles Clément - création artistique ; SOJA architecture - architecte du patrimoine ; AREP - bureau d’étude Voirie Réseaux Divers, ouvrage d’art ; Pratiques Urbaines - Urbaniste Jean-Marc Dreyfus - Historien de la mémoire ; Agence ON - Concepteur lumière ; Monono - Sociologue ; Biotope - Écologue ; Cronos Conseil - Conseil en sécurité / sureté
Un jardin qui suit le rythme des saisons
À l’automne, des roses de Noël, des cyclamens, des anémones et des fruits de cornouiller permettront de sortir un peu des fleurissements qu’on a l’habitude d’avoir au mois de novembre.
paysagiste de l'agence lauréate
La présence de
végétaux contribuera à accompagner le développement de la biodiversité dans le
jardin, rendant l’hommage perpétuel et vivant.
La nature est
partie prenante de l’hommage : les éléments en pierre rappellent la dureté
de cette épreuve et les vies fracturées, tandis que le jardin permet le
déploiement du vivant au sein de cette mémoire.
La présence
d’eau dans le creux des rochers et de végétaux contribuera à accompagner le
développement de la biodiversité dans le jardin, rendant l’hommage perpétuel et
vivant.
Un aménagement qui révèle un lieu historique
« Le projet
recherche le bon équilibre entre préservation de l’identité classique de
la place du XIXe siècle et son adaptation aux modes de vie actuels. Retrouver
un jardin au cœur de ce quartier redonne une identité à cette place si mal
aimée que les Parisiens ne savent plus qu’elle existe. Il ne s’agit pas de
muséifier le lieu, mais de valoriser la continuité historique de la place, tout
en accueillant en son centre un jardin mémoriel appropriable par tous les
visiteurs et les passants.
En ce sens, un
jardin clos, doté d’une enceinte de pierres, est pour nous une réponse qui
permet à la fois d’affirmer une vision minérale de la place (vu depuis
l’extérieur), mais aussi d’inscrire un espace de square qui offre la possibilité
de se retrouver sur ses abords. Dans sa dimension et sa composition, le jardin
peut s’apparenter au modèle du square classique parisien renouvelé. »
Mathieu Gontier, paysagiste de l’agence lauréate
Un lieu de vie dans un Paris Centre apaisé
« Le jardin est planté généreusement et vient
compléter la strate arborée, strate arbustive et herbacée afin d’améliorer et
compléter les alignements d’arbres existants en imaginant leurs cortèges, sur
des strates plus basses. La partie végétale du projet inscrit les alignements
d’arbres dans un nouveau contexte : celui d’un square. Le rôle de strates
qui viennent en complément des arbres existants participe grandement à la
diminution de l’îlot de chaleur urbain et à l’amélioration du site dans sa
dimension écologique. Le jardin affirme ainsi les vertus du square
traditionnel, dans une adaptation contemporaine. »
Une préfiguration du jardin à l’École Du Breuil
Pour observer le développement des
végétaux sur une année et tester les dispositifs imaginés pour ce lieu (stèles, banc, éclairages, etc.), une petite partie du jardin a été créée grandeur
nature à l’École Du Breuil (12e).
Cette préfiguration a été aménagée par l’équipe projet portée par la Ville de Paris et le groupement de maîtrise d’œuvre du paysagiste Wagon Landscaping. Les étudiants de l’école
ont pu participer aux plantations.
Il est accessible à tous aux horaires
d’ouverture du site.
Un aménagement défini avec les associations de victimes
Les
grandes orientations du programme ont été définies en concertation avec les
associations de victimes.
Elles
ont d’abord défini le projet mémoriel et exprimé leur souhait d’un jardin, lieu
de vie qui fait vivre la mémoire des victimes blessées, décédées, rescapées des
attentats de novembre 2015 : un lieu qui rassemble et permet de se recueillir, et où
la nature est très présente pour évoquer le cycle de vie.
Les associations ont ensuite retenu la place Saint-Gervais comme lieu d’implantation. Sa neutralité et sa
centralité dans Paris permettent à la vocation mémorielle et commémorative de prendre vie.
L’enjeu
est d’intégrer le projet mémoriel de façon harmonieuse dans son
environnement et offrir un espace de respiration dans un Paris Centre apaisé.
Le site de la place Saint-Gervais
La place Saint-Gervais s’insère dans un ensemble urbain cohérent à forte
valeur patrimoniale. Située au cœur de Paris, à proximité immédiate de la
Seine, la place est entourée d’un patrimoine historique remarquable.
Elle se situe dans le périmètre du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) selon lequel « l’ensemble urbain de la place Saint-Gervais est
constitué d’un assemblage de façades monumentales en une suite
d’ordonnancements disposés autour de la place Saint-Gervais et de la rue de Lobau.
Il est caractéristique de l’art urbain tel qu’il était pratiqué dans les années 1850-1880, date où la façade arrière de l’Hôtel de Ville a été conçue et
intégrée à un bâti préexistant. Celui-ci est essentiellement de la deuxième
moitié du XIXe siècle, ce qui lui donne son homogénéité apparente (à
l’exception de la façade de l’église Saint-Gervais qui remonte au début du
XVIIe siècle). »
Les témoignages de la maire de Paris et des associations
« Les attentats du 13 novembre 2015 ont laissé une trace indélébile dans le cœur de Paris. C’est
pourquoi, en lien étroit avec les associations, Paris porte et fait vivre
depuis sept ans la mémoire des victimes et de leurs familles. C’est avec une
très grande émotion que nous dévoilons aujourd’hui les contours du projet de
jardin de la place Saint-Gervais, ce lieu de mémoire dédié aux victimes, à
leurs familles, comme aux Parisiennes et aux Parisiens. »
Anne Hidalgo, maire de Paris
« Il est symbolique que le
choix du lauréat du concours ouvert pour le jardin mémoriel des attentats du 13 novembre 2015 intervienne à quelques jours seulement du prononcé du verdict
devant sanctionner les accusés du procès des attentats. Le beau projet de Wagon
Landscaping exposé avec émotion et conçu avec engagement réunit tous les lieux
des attentats représentés de manière lisible et originale en un jardin ou
chacune et chacun pourra se recueillir et rêver, à la fois lieu de mémoire et
de vie. Nous sommes reconnaissants à la Ville de Paris, elle-même meurtrie par
ces attentats, d’avoir accompagné le travail devant mener à ce choix d’un
projet qu’elle finance intégralement, avec le souci d’écouter et de faire
prévaloir les attentes des victimes par la voix de leurs associations 13Onze15 Fraternité et Vérité et Life for Paris. 13 novembre 2015, pour que l’on
n’oublie pas ! »
Philippe Duperron, président de
l’association 13Onze15 Fraternité et Vérité
« Depuis bientôt sept ans, la Ville de Paris se tient aux côtés des victimes des
attentats du 13-Novembre et de Life for Paris et nous l’en remercions. La
volonté de disposer d’un lieu de mémoire et de recueillement pour les victimes,
leurs familles, mais aussi les anonymes très nombreux qui veulent témoigner de
leur solidarité, se concrétise aujourd’hui avec un projet unanimement salué.
C’est une satisfaction et un soulagement pour nous de voir que nos enjeux
mémoriels sont si bien compris et acceptés, surtout dans cette période de
procès éprouvante. »
Arthur Dénouveaux, président de l’association Life for Paris
Les travaux
La nouvelle étanchéité de la dalle de couverture du parking
Lobau a été réalisée à l’automne 2023.
De février à avril 2024, des travaux préparatoires
d’assainissement ont été réalisés pour compléter l’écoulement naturel des eaux
pluviales du jardin par les espaces plantés.
La place a ensuite été rendue aux piétons d’avril à juillet 2024.
Les travaux d’aménagement du jardin ont démarré en septembre
2024 et s’achèveront en avril 2025, avec les plantations.
Le groupement d’entreprises retenu pour sa réalisation est Loiseleur / Paveurs de Montrouge / Bretagne Granits / Cogelum / Leggerini gravure.
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