Le jardin Hans et Sophie Scholl, en mémoire de la jeunesse résistante allemande

La création et l'aménagement du jardin Hans et Sophie Scholl s'inscrit dans le Grand projet de renouvellement urbain (GPRU) de la porte Pouchet (15 hectares). Le quartier est compris entre le boulevard périphérique et le boulevard Bessières (17^e). L’emprise du projet se situe sur une zone qui était délaissée en limite de Paris et comprenait une préfourrière et un garage des TAM – Transports automobiles municipaux qui ont été détruits dans le cadre du GPRU.

Le nouvel aménagement propose depuis l'été 2020, une porte d’entrée dans Paris et un espace de rencontre pour les habitants des communes situées de part et d’autre du périphérique. Il constitue aussi une continuité paysagère entre la Seine et le parc des Batignolles.

Au sud, l'espace ouvert est constitué d’une pelouse récréative de 3435 m². Il accueille des activités de plein air (aires de jeux pour différentes tranches d’âge) et des espaces de gazon libre équipés de mobilier d’assise invitant à la détente. On peut aussi profiter d'une aire de jeux monumentale. L'espace est ponctué d’arbres à feuillage léger et d’essences à fleurs bien adaptées aux conditions d’ensoleillement et de fréquentation de cet espace.

Au nord, l'espace très planté invite à la déambulation et constitue un lieu de développement de la biodiversité. La galerie, espace libéré par l’ancienne préfourrière, représente 5000 m² environ. Une convention est signée avec le Five pour offrir une offre sportive aux adolescents, avec du football à 5. Cette forme de football se joue dans un centre sécurisé, dont des parois et des filets entourent le terrain, sur une pelouse synthétique. L'activité est accessible à tous.

Des locaux du centre d’action sociale sont installés en bordure du jardin nord et sont intégrés dans le paysage du site. Cet équipement renforce l’attractivité de la nouvelle place et favorise l’usage mixte de cet espace.

Le nom du jardin honore la mémoire de deux frère et sœur allemands, piliers de la résistance intérieure allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Au printemps 1942, Hans fonde avec son camarade Alexander Schmorell, le groupe de résistance étudiante au nazisme « La Rose blanche » à l’université de Munich. Ils appellent leurs compatriotes, à travers des tracts, à entrer en résistance face au régime nazi.

Sophie, étudiante en philosophie et biologie dans la même université que son frère aîné, s’associe à ce combat pour la liberté. C’est à l’hiver 1942 que les actions de la Rose blanche atteignent leur point culminant. Leur mouvement essaime dans tout le sud de l’Allemagne et jusqu’à Hambourg où un groupe de sympathisants recopie leurs tracts et les diffuse.

Dans la nuit du 15 au 16 février 1943, deux mille tracts sont tirés et distribués. Sophie et Hans décident, le 18 février 1943, de distribuer les tracts restants dans leur université. Surpris par le concierge, ils sont dénoncés à la Gestapo. Le 22 février 1943, après une rapide instruction, la Cour de Justice Populaire de Munich se réunit pour un procès de trois heures.

Sophie, Hans et leur ami Christoph Probst sont jugés pour « haute trahison, propagande subversive, complicité avec l’ennemi et démoralisation des forces militaires ». Condamnés à mort, ils seront exécutés le jour même. Ils n'avaient pas 25 ans.