Cap ou pas cap? Le catalyseur d'actions citoyennes en pleine action
Actualité
Mise à jour le 14/02/2018
Sommaire
Rencontre avec le fondateur de l'association Cap ou pas cap, qui met en place des garde-manger, boîtes à dons et autres frigo solidaires.
Au 295, rue de Charenton dans le 12e, un mobilier attire l’œil. On y trouve des salades et des brocolis, quelques conserves, un pain de campagne. Sur un des pans de bois est écrit «Garde-manger solidaire». C'est l'un de ces mobiliers urbains d'un nouveau genre, initié par l’association Cap ou pas Cap? Rencontre avec Jean-Christophe Taghavi, son co-fondateur.
«L’idée n’est pas nouvelle ni très originale, elle existe déjà dans d’autres pays : on a repris le principe du frigo solidaire que l'on peut trouver à Berlin ou à Madrid par exemple», souligne d'emblée modestement, Jean-Christophe. N’empêche qu’il fallait une belle énergie pour mettre en place ce garde-manger, ici, à Paris.
Le principe est ultra simple: n'importe quel citoyen peut venir déposer tout surplus alimentaire qu’il a chez lui, autre que les produits frais (en résumé tout ce que vous n’avez pas dans votre frigo) et le mettre à disposition de tout le monde. Il peut aussi se servir s'il a besoin de quelque chose.
Boîte à dons, garde-manger et frigo solidaire
L’histoire commence dans le 12e , avec l’installation en septembre 2015, d’une boîte à dons. « C’était une expérimentation, elle était un peu faite de bric et de broc, raconte Jean-Christophe, mais cela a bien pris. » À tel point que la mairie du 12e les sollicite pour en construire une autre, plus belle et plus solide, en leur demandant qu’elle s’inscrive dans un équipement existant, le kiosque citoyen de la place Félix Eboué (anciennement place Daumesnil) déjà animé par des associations.
«Dans la proposition à la mairie on avait mis la reconstruction de la boîte à dons mais aussi la création d’un garde-manger solidaire. Les services techniques ont tiqué pour le garde-manger», continue Jean-Christophe. Mais l'association y tient et cherche une structure qui aurait assez d’usagers pour être en mesure d'accueillir le garde-manger, dans ses locaux.
Après une petite campagne de crowdfunding et quelques tweets pour lancer un chantier participatif, le buzz fait son effet et l'association peut créer le mobilier. Finalement c'est le Centre social de la CAF de la rue de Charenton qui accepte d'accueillir le garde-manger. «Nous nous sommes appuyés sur eux et sur le collectif d'architectes, "On a pensé à un truc", qui a réalisé les plans, Benenova pour un apport de bénévoles et les Nouveaux Robinson, un réseau de supermarchés coopératifs bio dans lesquels on peut collecter des invendus alimentaires. Et le mobilier tout en bois, a pris forme, lors d’un chantier convivial et engagé.»
Fort de ce succès l'association a ensuite développé et géré l'installation d'un frigo solidaire. Avec l'aide de leurs partenaires Le Carillon et le restaurant La Cantine du 18 ainsi que de nombreux bénévoles le premier Frigo Solidaire s'est installé au sein de la Cantine du 18.
Le principe: un frigo sur l'espace public où chacun peut venir déposer et/ou prendre librement et sans obligation de réciprocité, des denrées alimentaires. Ainsi, il tend à sensibiliser les habitants à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à favoriser le lien social et la solidarité locale. Un autre, accompagné d'un garde manger a été implanté 12 avenue Daumesnil (12e)au magasin Les Nouveaux Robinson. Il est accessible 7j/7, 24h/24.
Quant aux boites à dons, Cap ou pas cap ? a souhaité mettre en place 25 boîtes à dons supplémentaires dans le Nord-Est parisien, et a lancé une campagne de financement participatif. La toute dernière en date a été installée. dans le 19e aux Canaux, la Maison des économies solidaires et innovantes.
Le coût global du gaspillage s’élèverait chaque année a 2154 euros par français, un fléau devenu urgent de réduire.
«Cap ou pas cap?», le catalyseur d'initiatives citoyennes
Ces créations sont des illustrations de ce que peut initier ou aider à mettre en place l’association Cap ou pas cap? co-créée par Jean Christophe en décembre 2013. L'association se présente clairement comme un catalyseur d'alternatives citoyennes et souhaite mettre les citoyens au cœur de la réalisation de ses projets,
« On l’a fondée sur un constat simple, explique Jean-Christophe. Il y a de plus en plus de citoyens qui créent des initiatives locales mais elles ne sont pas forcément connues du plus grand nombre.» L’idée de l’association est ainsi de favoriser la diffusion et le développement de ces initiatives. Un site internet est à disposition où une carte interactive et participative recense toutes les initiatives.
Aux citoyens de créer la société de demain
«Nous sommes aussi pro actifs : nous démarchons des partenaires potentiels, des mairies, des maisons des associations ou des structures sociales ou associatives. Il arrive que nous soyons aussi sollicités directement. Après, le travail est d’identifier les citoyens qui peuvent participer : bénévoles, habitants ou bénéficiaires de centres sociaux, et de mettre en place des actions simples : une boîte à dons, une boîte à livres ou un garde-manger solidaire, donc. Nous pouvons aider à créer des actions ponctuelles pour animer et faire vivre les actions. Mais par la suite, il est nécessaire que le groupe puisse devenir autonome et prendre le relais.»
Votre avis nous intéresse !
Ces informations vous ont-elles été utiles ?
Attention : nous ne pouvons pas vous répondre par ce biais (n'incluez pas d'information personnelle).