Les Ateliers Chutes Libres: apprendre à réemployer les matériaux déjà-là
Reportage
Mise à jour le 03/07/2018
Sommaire
Le tout premier Atelier-Testeur dédié à l'artisanat et aux métiers d'art -nouveau concept de la SEMAEST- a ouvert ses portes au Viaduc des Arts, 47 avenue Daumesnil (12e) en juillet 2018. Reportage avec les talentueux testeurs du lieu.
Les heureux occupants du lieu sont les 3 designers des Ateliers Chutes Libres, des ateliers ouverts à tous, de création à partir de bois de récupération. Rencontre avec Jérémie Triaire, l'un des associés.
Ils sont trois associés: Amandine Langlois, Camile Chardayre et Jérémie Triaire, tous les trois diplômés de l’École Boulle et tous les trois designers et architectes d’intérieur. Ils ont monté en 2012, une agence de design Prémices and co, aux réalisations variées: réhabilitation d’espaces privés ou publics, conception de matériaux issu du recyclage ou du réemploi, ateliers publics de fabrication. Hébergée dans l'incubateur des métiers de la création, les Ateliers de Paris, entre 2013 et 2015, sous le nom de Collectif Prémices, elle devient Prémices and co en 2016.
Leur leitmotiv: le réemploi du déjà-là, l’économie circulaire en point de mire. «C‘est vraiment ce qui anime nos projets de conception, d’aménagement d’espace, de scénographies et de développement de produits et matériaux» nous explique Jérémie qui nous reçoit sous la belle voûte où ils ont installé leurs ateliers «Chutes Libres» qu'ils ont imaginé déjà depuis 2014.
C'est au moment de l'exposition Matière Grise au Pavillon de l'Arsenal que l'idée est née. Encore heureux, architectes et commissaire de cette exposition, leur propose en effet d'y créer une activité. Consommer «plus de matière grise» pour consommer «moins de matières premières» était le thème de l'exposition autour du réemploi de matériaux en architecture. C'est donc ainsi que nos trois designers imaginent d'utiliser les chutes de bois de la scénographie de l’exposition et de les transformer pour créer des objets, lors d'ateliers ouverts à tous.
De l'itinérance au Viaduc des Arts
Jusqu'à présent, ils proposaient leurs ateliers en itinérance dans différentes institutions, essentiellement des musées. Mais quand arrive la proposition de s'installer au Viaduc des Arts, ils y voient une belle opportunité à la fois de développer leurs ateliers et aussi de diversifier leur approvisionnement de matériaux. «Pour nous, c'est une chance d'être ici dans ce quartier de menuisiers et d'ébénistes. On va créer des liens avec les artisans d'ici, imaginer des partenariats, des échanges. On est déjà en lien avec Hervé Ebénisterie qui nous permet de récupérer de nouvelles essences de bois notamment du bambou ou des essences plus rares. Cela enrichit notre "matériauthèque" et permet une diversité de types de bois, de tailles et de formes aussi. Et du coup, d'imaginer peut-être de nouveaux objets. Nous allons aussi voir ce que l'on peut faire avec les ateliers Wecandoo aussi installé sur l'avenue et qui propose de fabriquer un objet unique avec un artisan.»
Le but des ateliers Chutes Libres c'est d'aider des particuliers à créer des meubles à rapporter chez eux, lors de séances allant de 2 heures les jeudis soir à 4 heures, les samedis. «Le but est que les participants repartent avec l'objet réalisé ici. Nous sommes là pour faciliter leur réalisation, les guider un peu, leur montrer le maniement des machines, etc. Et si pour les ateliers de 2 heures nous avons des fiches de conception d'objets particuliers: lampe, petites étagères, tabouret, etc, car le temps est plus serré, pour les ateliers de 4 heures, c'est plus libre. La personne peut venir avec sa propre idée et nous ferons en sorte qu'elle la réalise dans le temps imparti.»
Des ateliers pour enfants à partir de 6 ans et accompagnés d'un parent existent aussi les mercredis après-midi. «Et puis nous voulons ouvrir aussi aux entreprises pour des "sessions team building" par exemple. On peut aussi imaginer des ateliers sur-mesure qui s’adaptent aux besoins de la clientèle, pourquoi pas des anniversaires, des enterrements de vie de jeune fille ou garçon. D'ailleurs, la formule peut aussi s'exporter chez les personnes. Car de nos ateliers en itinérance, nous avons toujours nos grandes boites à outils mobiles.»
Mais pour le moment, ils profitent au maximum de leur présence sur cette avenue Daumesnil, si riche en artisans. «D'avoir pignon sur rue, cela apporte aussi une nouvelle clientèle, des habitués du quartier, des personnes qui travaillent ici, qui poussent la porte.» Installés depuis janvier, ils devront quitter le lieu à la même date l'année prochaine. C'est le principe du lieu qu'ils louent à la SEMAEST, au prix du marché.
L'Atelier testeur, qu'est-ce que c'est?
L'Atelier Testeur est le petit frère du Testeur de commerce, situé rue du Château-d'Eau dans le 10e, déjà créé par la SEMAEST en 2016 et qui a pour objectif de permettre à des porteurs de projet de tester leur activité en boutique, sans prendre de risques, grâce à un bail court, de 2 semaines à 4 mois. L'idée d'ouvrir un Atelier-Testeur sur le même principe est apparu comme une évidence car en 2 ans, plus de 20 entrepreneurs se sont succédé et plus de 40% d'entre-eux ont ouvert une boutique pérenne,
Le lieu permet donc à la fois de valoriser les savoir-faire manuels et, dans ce cas précis, de faire la part belle à l'upcycling. Les ateliers Chutes Libres installés ici, pourront en effet bientôt mesurer leur impact sur la réduction des déchets et le respect de l'environnement.
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